vendredi 16 novembre 2012

Parcours autour de David Bowie

Sous le nom Davy Jone and the King Bees, David Bowie a commencé en 64 par un single médiocre où face A comme face B il donne une imitation vocale ratée de John Lennon.
Le second single début 65 sous le nom des Mannish boys n'est pas terrible non plus I pity the fool (reprise de Bobby Bland 1961, Jimmy Page à la guitare) et Take my tip.
Sous le nom Davy Jones and the lower third, la face B de l'autre single de 65, Baby loves that way, est médiocre également, et You've got a habit of leaving, inspirée des Who est un peu correcte, mais complètement anecdotique.
Bowie est né en 66. C'est d'ailleurs par coïncidence cette année-là qu'il adopte son nom de Bowie.
Pour moi, la première chanson séduisante de Bowie est la face du premier de ces 45 tours de l'année 66 :
Can't help thinking about me. Mais le titre n'est pas pleinement génial, l'interprétation sans doute encore moins. La face B est pas mal : And I say to myself.
Il enchaîne avec un 45 tours moins intéressant, franchement anecdotique, quoique correct : Do anything you say / Good morning girl, sous son nom définitif Bowie, mais accompagné par the Buzz.
Il redresse la barre avec un autre 45 tours en 66, mais cela reste anecdotique, malgré la montée des qualité orchestrales, un petit passage à la Lovin' Spoonful sur la face A : I dig everything / I'm not losing sleep. La face B est plus marquante que la face A pour moi. Mais, l'artiste tâtonne encore sur les deux titres et ce sont les arrangements qui font passer le tout.
Je ne parle pas du suivant 45 Rubber Band / London Boys, mais directement de l'album David Bowie de 66 où figurent les deux titres. L'album est réussi, sans être un sommet de son époque.
David Bowie s'essaie à des chansons anglaises avec un esprit humoristique et sur fond pour ainsi dire "médiévisant", "dix-septièmiste", avec des paroles filmiques un peu Monty Python, dans la continuité des Small Faces. Les compositions et les interprétations sont moins sûres, moins géniales que les Small Faces, mais les titres se suivent avec un charme indéniable : Uncle Arthur, Sell me a coat, Love you till tuesday, There is a happy land, When I live my dream, Silly Boy Blue, Come and buy my toys et She's got medals.
Rubber band et Little Bombardier sont selon moi les chefs-d'oeuvre de l'album.
La chanson Love you till tuesday est ressortie en 45 tours en 67 avec en face B le titre Did you ever have a dream, pas mal du tout non plus, très séduisant.
Et, entre-temps, un autre 45 tours est sorti en 67 avec l'irrésistible échange vocal de The Laughing gnome, bien que ce ne soit pas le titre le plus pertinent de l'époque. La face B reste un peu maladroite quoiqu'avec toujours ce côté intéressant acquis qu'ont les compositions de Bowie à partir de 66 : The Gospel according to Tony Day.
Mais, Bowie n'est pas encore pleinement marquant.
En 69 sort le deuxième album Space Oddity, lequel porte le nom de la première toute grande composition importante de Bowie. Voilà enfin un premier coup de génie : Space Oddity.
La chanson est exceptionnelle à plusieurs égards. Orfèvrerie, dimension narrative, profondeur, complexité, jeu musical, richesse, plénitude,...
L'album correspondant me marque moins.
En revanche, j'ai pu découvrir sur le tard avec le double CD sur les enregistrements pour la BBC "Bowie at the Beeb", un autre titre prodigieux à ce moment-là, même un peu antérieur (67-68), dont on peut regretter qu'il n'ait pas connu un sort single. Voici une chanson dont je suis profondément fan. Il en existe quelques versions différentes, voici celle qui m'a marqué : In the heat of the morning. Je trouve ce titre immense.
L'album qui a suivi The Man who sold the world est l'album rock de la carrière de Bowie, du moins au plan guitare, mais l'écart entre le chant qui suit ses idées dramatiques, un peu annonciatrices de Aladdin Sane, et cette guitare au son rock un peu tranchant, acéré, mais variant sans cesse, filant sans cesse les notes un peu à la Jeff Beck, me semble pas si mal que ça du tout. J'aime qu'il existe un tel album. Ce n'est pas pleinement abouti, mais je ne boude pas mon plaisir.
Mais, en gros, Bowie n'a encore eu que deux coups de génie pléniers: Space Oddity et In the heat of the morning.

Enfin arriva l'âge d'or. Avec une telle longévité et un tel répertoire, on imagine mal le temps qu'il a fallu à Bowie pour se construire. De 64 à 71, il lui a fallu sept ans, et il est rare qu'un artiste n'ait pas livré l'essentiel ou peu s'en faut dans ses sept premières années de carrière. Bowie ne va s'installer durablement dans son âge d'or qu'après ces sept années. Bien que né en janvier 46 et issu de la déferlante sixties, Bowie va excellent dans les seventies, de 71 à 78.
Album de l'année 71, le fabuleux Hunky Dory, grande volupté d'écoute avec plusieurs titres majeurs.
Il est vrai que s'il a fallu attendre, ce n'est pourtant que son quatrième album.
Quasi constante de Bowie dans les années qui suivent, il faut sur chaque album un rock fort endiablé qui fait un peu isolé par rapport à des albums tout de même en général beaucoup moins rock, cas à part de Ziggy Stardust.
Changes reprend le bégaiement de My Generation, mais la composition n'a rien à voir, quoique pour le côté philo là encore le rapprochement avec idée de source du côté des Who est sans doute patent.
Titre magique : Changes.
Nouvel élan prodigieux qui dégage pour la première fois le style Bowie à part entière : Life on Mars?
Hunky Dory est un immense album, avec pas mal de titres brillants que je ne cite pas de Oh! you pretty things à The Bewlay Brothers, rien que ces deux titres le rappellent pour ceux qui le connaissent.
Cette tension dramatique un peu mélo est savoureuse et domine nettement l'album suivant, célèbre pour le mythe qu'il impose, mais que j'ai du mal à mettre en-dessous d'Hunky Dory, tant je prends plaisir à sa grandiloquence folle: Ziggy Stardust.
Tous les titres sont à citer, et d'ailleurs même les bonus tracks. Deux titres rendent à mon avis complètement dingues par leur perfection et leur intensité tragique, ils m'ont fait immensément d'effets. J'affectionne toutes les chansons, mais les deux titres suivants m'invitent moi à faire tourner l'album en boucle, je parle de Starman et plus encore pour moi Rock and roll suicide. Moonage daydream est captivant et Hang on to yourself envoûtant par son style quoique moins parfait, puis Ziggy Stardust, Suffragette city, etc., jusqu'aux bonus tracks de l'édition CD, Velvet goldmine, etc. Dans les marges, un titre fait une énorme impression encore : John I'm only dancing. Sommet évident de l'androgynie scénique de Bowie.
En 73, Bowie enchaîne avec une autre perle Aladdin Sane. Plusieurs titres sont véritablement hypnotisants : Time, Lady grinning soul, The Prettiest star. Avec tels trois titres, on songe parfois que nous sommes face au plus grand album de David Bowie, mais l'album est un peu plus inégal, plusieurs autres titres étant pourtant très bons (Aladdin Sane, Drive-in saturday, Panic in Detroit) ou fascinants malgré quelque chose d'insuffisant (Cracked actor, The Jean Genie).
Parallèlement à ces albums de l'âge d'or, Bowie participe à l'élaboration de l'album All the young dudes où on retrouve nettement dans deux compositions du groupe des éléments venus de Bowie, parents donc avec Life on Mars? ou Drive-In saturday. La chanson-titre est d'ailleurs une composition de Bowie offerte au groupe et magnifiquement interprétée : Mott the Hoople - All the young dudes.
Le groupe et surtout son chanteur seront bien ingrats envers Bowie. Ils étaient incapables d'atteindre à ce niveau de composition et ne réaliseront plus jamais rien d'aussi précieux que cette chanson et cet album.
Mais, l'âge d'or Bowie connaît une accalmie. L'artiste se fait plaisir à la fin de l'année 73 avec un album de reprises, mais il n'est pas vraiment sur son terrain d'accomplissement propre. Reste un album agréable et correct, attachant parfois.
Bowie reprend deux titres des Pretty things, du seul premier album de 65 d'ailleurs : Rosalyn et Don't bring me down, et deux chansons des Who, toujours de 65: Can't explain et Anyhow, anyway, anywhere. Il a déjà repris, mais étrangement, Let's spend the night together des Rolling stones sur Aladdin Sane. Il reprend ici le plus célèbre titre des Easybeats Friday on my mind, le titre phare de Pink Floyd période Syd Barrett See Emily Play et un des (nombreux, il est vrai) joyaux des Kinks sixties: Where have all the good times gone. Il reprend Shapes of things de la période Jeff Beck des Yardbirds et, après eux, reprend aussi le titre I wish you would de Billy Boy Arnold. Via les Them, il songe à reprendre Here comes the night. On note la présence du titre Everything's alright des Mojos et puis ce titre rare Sorrow des Merseys, après une première rupture des Merseybeats. Les Merseybeats se reformant joueront une nouvelle version du morceau, mais c'est l'interprétation du groupe réduit (à deux je crois) qu'il faut apprécier et connaître : The Merseys - Sorrow.
D'autres reprises faites à l'époque par Bowie ne figurent pas sur l'album. Bowie a repris I feel free de Cream, deux titres de Brel: My death et plus connu Amsterdam, mais aussi deux titres de Bruce Springsteen. Le succès et la réputation de Springsteen interpellent quelque peu. Il se cherche un son sur ses deux premiers albums et n'en aura jamais un. Le répertoire de Springsteen n'est sans doute pas non plus bien terrible, y compris dans le format best of, mais il s'est vendu en Amérique.
Or, Bowie reprend deux titres de Springsteen quand celui-ci n'en est pourtant qu'à son premier album qui n'a pas vraiment de son. Il reprend Growin' up et de manière assez envoûtante quoique un peu trop insuffisante techniquement: It's hard t(o be a saint in the city.
Mais l'accalmie vaut aussi au niveau studio. L'album Diamond Dogs n'est pas du niveau des albums antérieurs. Il contient un rock fort isolé pour le hit-parade Rebel Rebel. L'album n'est pas mauvais en soi, mais ce n'est pas abouti, accompli, sauf l'enchaînement envoûtant des trois derniers titres inspirés de la lecture du célèbre roman de George Orwell : le funk superbe d'autant que j'adore ce style à la theme from "Shaft" : 1984, l'accomplissement musical n'est toutefois pas parfait, mais quelle séduction, et puis la fusion des titres à progression si folle que leur discours d'abandon à l'aliénation n'est sans doute pas le rendu du message du livre d'avertissement d'Orwell : Big Brother et Chant of the ever circling skeletal family.
Les bonus tracks révèlent deux perles éblouissantes, un bien meilleur titre Candidate et un exceptionnel Dodo qui rehaussent ce que cet album a de trop limité, bien qu'il soit séduisant dans sa fièvre mélodramatique.
Maintien de l'accalmie, Bowie en live. Ce n'est pas son domaine de compétences, n'en déplaise aux inconditionnels.
Suit alors un album qui est trop simple pour être son chef-d'oeuvre, mais d'une séduction folle avec une évolution professionnelle du chant : Young americans. L'album contient le titre Fame avec John Lennon, ainsi qu'une reprise d'Across the universe des Beatles, composition du même Lennon d'ailleurs, mais pour moi c'est cette soul vertigineuse qui fait les délices de l'album : Young americans titre éponyme génial et connu, mais que dire encore de Win, Right, Somebody up there like me, Can you hear me ?, voire  Fascination? Même les bonus tracks sont stupéfiants: Who can I be now, It's gonna be me, sinon la version disco pour John, I'm only dancing (again).
Mais, en 76, Bowie renoue avec l'âge d'or. Il chante mieux que jamais et son génie est de nouveau très proche des sommets d'Hunky Dory, Ziggy Stardust ou Aladdin Sane. L'album Station to station ne compte que six titres, mais quels? Outre le titre éponyme marquant de dix minutes, on admirera côté guitares l'excellent Stay. Le chant est sublime sur la reprise, déjà interprétée par Nina Simone dans les sixties, Wild is the wind. Splendeur qui nous vaut une sorte de variante avec une composition de Bowie lui-même : Word on a wing.
Par ses montages de sonores, superposition de séquence brève de notes de divers instruments, TVC 15 est un titre important qui, moins plaisant, moins fin, fascine tout de même. Et il faut compléter par une chanson dont on ne saura plus quoi dire pour vanter les mérites, si ce n'est qu'elle aurait été composé afin d'être interprétée par la vieille croûte d'Elvis Presley et qu'heureusement elle reste un joyau du seul répertoire Bowie : Golden years, volupté étrange et irrésistible qui joue sur le côté dansant, les superpositions de séquences ultra courtes, comme du légo, et les splendeurs de la suavité mélodique mêlées d'audaces comiques non appuyées, mais enlevées.
Bowie continue en pleine forme avec Low. Il s'éloigne des repères rock, mais en trouvant un nouveau souffle réellement porteur et en évitant de tomber dans ce que la dimension insupportable du krautrock dont il se rapproche pourtant.
En 77, il sort un remarquable album Low avec, en correspondant de Golden years, mais musicalement différent, musicalement propre à la nouvelle tournure de Low, le fondant Sound and vision.
Il aura sans doute toujours manqué à Bowie un génie de l'exécution, de l'instrumentation, mais ce défaut est commun à John Lennon. Bowie est un génie de la composition, de la marque atmosphérique qu'il met dans ce qu'il produit. Ses instrumentaux sont de véritables créations fortes. Il n'y a pas là le groupe de rock qui exécute l'alchimie parfaite et l'envers du génie de Bowie c'est que cette limite dans l'exécution le pousse à un perfectionnisme sensible qui ne fait pas oublier qu'il lui manque une touche magique, mais les titres sont fascinants, géniaux, et y compris dans cette période berlinoise plus instrumentale. Bowie est poète dans le rock et c'est une force : Speed of life, Breaking glass, Always crashing in the same car, Warzsawa, etc.
L'album Heroes continue de maintenir Bowie au sommet. La chanson titre bien sûr Heroes, mais aussi Beauty and the beast (d'après l'oeuvre de Cocteau), Joe the lion, etc., et les instrumentaux vertigineux chacune à leur manière: V-2 Schneider et Sense of doubt.
L'album qui a suivi en 79, Lodger, n'amorce que très légèrement le déclin, car il contient encore un grand nombre d'inventions saisissantes dont Boys keep swinging, mais encore un très efficace Look back in anger à la touche magique de possédé.
Parallèlement à la trilogie berlinoise, Bowie s'est occupé de relancer la carrière d'Iggy Pop dont il ne produit pas seulement les deux premiers albums solos, puisqu'il compose aussi la musique de la plupart des titres, voire les paroles. Les deux albums sont The Idiot et Lust for life. Sur Lodger, Red Money est une réécriture d'un titre du premier album d'Iggy Pop : Iggy Pop - Sister Midnight.
Mais, l'âge d'or de Bowie touche à sa fin, il fut long et cela lui a permis de rivaliser avec la longévité des Rolling stones. En 1980, sort le dernier album majeur de Bowie qui continue pourtant de baisser de niveau, Scary Monsters.
L'album contient plusieurs titres scotchants: Fashion, Scary Monsters, et on note un titre de Tom Verlaine (ex Television) : Kingdom come.
Dans cette baisse de niveau, on voit clairement comment Bowie se surpasse en dépit de ses faiblesses musicales, voire en prenant appui sur le niveau qui est le sien. Mais il est certain qu'il est moins impressionnant.
L'album Scary Monsters se signale tout de même à l'attention par un titre extraordinaire qui fut justement la consécration pour Bowie en termes de reconnaissance auprès du grand public : Ashes to ashes.
La boucle est bouclée avec Space Oddity, titre sur lequel il est fait explicitement retour. L'oeuvre de Bowie trouve là sa cohérence et, homme soigneux de ses clips, Bowie marque aussi les esprits avec celui pourtant très bricolage d'Ashes to ashes.
Mais voilà que les années 80 vont être étonnantes. Bowie va rater systématiquement tous ses albums, tandis qu'il sera capable de sortir encore au long des années 80 des 45 tours remarquables, certains faisant un carton: Let's dance, China girl qu'il avait offert à Iggy Pop, This is not America, le culotté message de sa part avec Modern love, ainsi que Blue Jean.
Les albums en comparaison sont bien décevants: éponyme Let's dance, Tonight avec plusieurs reprises et Never let met down. Bowie touche le fond quand il devient groupe avec des ratés aussi impressionnants que les deux fades et insignifiants albums Tin Machine et Tin Machine II de son groupe Tin Machine. Comme les autres, Bowie a touché le fond dans les années 80, à cette réserve près qu'il a su tirer son épingle du jeu par quelques singles. Mais, comme les Rolling stones, il va connaître une renaissance.
Il ne sera plus jamais le génie des seventies, mais son oeuvre dans les années 90 surprend. L'album Black tie white noise est captivant. Il a une séduction hypnotique qu'il ne faut pas confondre avec la qualité, mais quand même. Deux albums splendides suivront Outside et Earthling. Ensuite, le déclin est irrémédiable, même s'il y a du bon toujours dans Hours ou Heathen. Mais il serait mensonger de voir là le tout grand Bowie. En revanche, ne laissons pas retomber dans l'oubli des albums comme Outside ou Earthling.
Dans ce dernier album, il crée des chansons aux allures pop-rock habituels mais avec les sons techno et se permet aussi un jeu avec des notes qui fausses quand elles surgissent finissent par s'imposer justes grâce à la création d'ensemble. Le revival de Bowie dans les années 90, c'est ce qui fait aussi que sa longévité et son talent sont désormais reconnus comme jamais.
Et cela passe par des titres qui ont l'air très loin du rock et des sixties.
Et nous finirons de dos à la Bowie

dimanche 11 novembre 2012

Commentaires sur la liste de l'émission Discothèque idéale #8 rock soul

La page internet ne présente pas les titres dans le bon ordre.
Cela commence par Feelin' alright, reprise d'un titre Mason du groupe Traffic, mais dans la version de Joe Cocker. Très belle voix effectivement, si on doit collectionner un Joe Cocker, c'est bien sûr aussi son premier album.
Joe Cocker - Feelin' alright
La discussion sur la présence de Jimmy Page et John Paul Jonas aux côtés de Cocker entraîne la programmation d'un titre de Led Zeppelin, mais Dancing days de l'album Houses of the Holys. On enchaîne sur une reprise de l'excitant I thank you de Sam and Dave, mais par ZZ Top.
Suit alors le groupe Big Star d'Alex Chilton. Excellent groupe avec trois albums d'époque, puisqu'il y a des lives, reformations tardives, et tout. La discographie de l'ex-chanteur des Box Tops est à suivre par ailleurs, mais aussi celle de Chris Bell, du moins pour son unique album solo magique I am the Cosmos.
Big Star - Feel
Mon ajout à la programmation : Chris Bell - I am the cosmos
On enchaîne avec le duo des Turner, virée rock:
Ike and Tina Turner - Nutbush city limits
Mon sentiment est que cette programmation rock/soul a manqué pour partie son sujet. Pas d'Otis Redding, Arthur Alexander, Wilson Pickett, etc.?
Je n'ai pas d'Edgar Winter. Le titre suivant m'a assez plu. De toute façon, dans l'ensemble, cette liste 8 n'a pas un titre à jeter finalement, même le ZZ Top.
Edgar Winter - Give it everything you got
Shuggie Otis est le fils de Johnny Otis. Je ne possède pas son album de 74 et ne connais pas son histoire. C'est pas mal.
Shuggie Otis - Inspiration Information
Ah! si une chanson merdique, Cannabis de Serge Gainsbourg. Une mauvaise caricature de lui-même par lui-même. Je passe. On croit rêver quand ce titre nous est annoncé comme plus belle chanson de tous les temps, daube royale.
Suit un bon titre rock swinguant d'Aerosmith où la musique n'est pas dans leur registre habituel et où même la voix est bien posée, sans imposer cette saleté de style hardeux qui me répugne. Il y a de l'harmonica. Agréable.
En fait, il s'agit d'une série de trois reprises d'anciens titres fifties ou sixties par des groupes seventies. Big Ten-Inch Record est un morceau r'n'b d'avant le rock and roll quelque peu, 52, par le saxophoniste Bull-Moose Jackson.
Aerosmith - Big Ten Inch Record
Ajout : Bull Moose Jackson - Big ten inch
Suit un groupe excellent, les New York Dolls. Tout n'est pas à suivre dans les bootlegs, mais il y a des lives à remarquer et les deux albums studio imparables. Les deux (premiers?) albums solos de Johansen restent intéressants, puis Johnny and the Heartbreakers et enfin l'album solo So alone de Johnny Thunders.
The New York Dolls - Stranded in the jungle
La version originale : The Jay Hawks - Stranded in the jungle
Version au succès relatif en 56, annonçant déjà la version des Dolls : The Cadets - Stranded in the jungle
Ajout encore intéressant, troisième version connue avec humours divers et grosse voix de départ : The Gadabouts - Stranded in the jungle 
J. Geils Band est un bon groupe, mais je n'écoute pas vraiment. Ici, je ne trouve pas leur reprise du titre Funky Judge, tant pis.
Funky Judge est une composition du vieux Andre Williams qui a fait à son nom de très bonnes choses et qui est toujours en activité avec de bonnes choses. Il l'a composé pour Bull and the Matadors en 68.
Bull and the Matadors - Funky Judge
Maintenant, je n'ai pas compris pourquoi pour les originaux des trois titres qui précèdent, Manoeuvre a parlé des Chiffons, des Contours (car produits aussi par André Williams?) et d'un nom que j'ai entendu sans pouvoir le transcrire: the "varlets?".
Funky Judge par J.Geils Band, c'est de la mise en bouche qui prépare le terrain idéalement pour la suite, car on enchaîne avec un bien mieux encore, un groove funk superbe aux parties instrumentales senties. Un excellent titre de Dr John!
Right place, wrong time
Des albums à recommander, en tout cas Gris-Gris et Babylon, et auparavant quasi sous son vrai nom de Rebennack le génial Storm Warning, splendeur instrumentale inspirée de Bo Diddley, que j'ajoute d'office à cette revue de programmation :
Mac Rebennack - Storm warning
Suit un titre de la bonne époque de Santana.
Santana - Oye come va
On enchaîne avec un groupe obscur non réédité et donc oublié, les Go Go Pigalles. Le titre proposé L'Amour toujours est fondé sur les bases de Louie Louie, sans en être la reprise, mais il est introuvable.
L'émission se poursuit avec Sly and the Family Stone dans la nuit de Woodstock. Tous les albums du groupe sont indispensables.
Sly and the Family Stone - Higher (Woodstock)
Et cela se poursuit avec Jimi Hendrix.
Jimi Hendrix - Power of soul
Mais ça casse d'un coup. Je collectionne l'oeuvre studio de David Bowie. Peu de déchets, essentiellement la période Tin Machine. Mais, je ne vois pas l'intérêt d'écouter Bowie en live. Ce n'est pas son domaine. Il y en a qui le défendent, moi pas. Ici, on a Fame en live.
David Bowie - Fame (live at Nassau 76)
J'aurais préféré la version studio. Côté funk, on peut quand même recommander une brochette de titres de Diamond Dogs et côté soul des titres très sensuels de l'album Young americans.
On enchaîne avec une rareté The Heat in Harlem de Graham Parker. Un lien me manque pour ce titre, mais c'est du bon.
Ah si un autre service.
Graham Parker - Heat in Harlem
Encore une bonne obscurité. Le riff en intro, je le connais ailleurs, mais j'ai tant de trucs en tête que je ne trouve pas comme ça au quart de tour.
Joe Jackson - I'm the man!
On poursuit avec un des bons titres de l'album pour moi un peu mitigé Sandinista des Clash. J'ai du mal à écouter le groupe Big ultérieur du guitariste Mick Jones. Les Clash sont terribles avec le premier et le troisième album, il y a encore du bon ensuite. Mais ils passent à côté avec le second album et Sandinista reste une écoute étrange pour moi. Le Super black market Clash surprend côté arrière-boutique en étant pas mal.
The Clash - Lightning strikes
Et on poursuit avec une reprise de Curtis Mayfield par The Jam. La chanson Move on up qui figure sur l'album Curtis. The Jam assure avec tranquillité.
The Jam - Move on up
Ajout : Curtis Mayfield - (Don't worry) If there's a hell below we're all going to go
On enchaîne avec un très bon choix, le titre Brand new car de l'album tardif Voodoo Lounge (1994) des Rolling stones, album qui contient de très bons titres, mais que dauberont les sévères qui ne pardonnent pas que l'âge d'or soit derrière.
The Rolling stones - Brand new car
Et on enchaîne par un titre correct des Red Hot Chili Peppers que je n'écoute pas vraiment.
The Red Hot Chili Peppers - Walkabout
Et on termine par du Bo Diddley 1969, le titre Bo Diddley 1969 figurant sur l'album Where it all began, mais avec un Bad trip.
Bo Diddley - Bad trip

Au final, une des émissions les plus chouettes à écouter parmi les 18.

lundi 29 octobre 2012

Anthologie rock de 1979 à nos jours

The A-Bones : album principal The Life of Riley (1991) That Jim

Ryan Adams

The Bangs / The Bangles

The Barracudas

Alain Bashung

Beasts of Bourbon

Beck

Bevis Frond : albums prioritaires Any gas faster (1990) Then you wanted me et Miasma (1987) The Newgate wind

The Black Crowes

David Bowie

The Chesterfield Kings: albums prioritaires Stop (1985), Here are the Chesterfield Kings (1982), The Night of the living eyes (compilation des débuts), en bonus Let's get stoned (199x) 99th floor (clip), She told me lies

Alex Chilton

The Clash

George Clinton

Paul Collins Beat

Les Coronados : Intégrale en deux CD, sinon un EP "Rien" et deux albums dont les CD reprennent les noms "N'importe quoi!" et "Un lustre". Titres pas vraiment disponibles sur la toile. You're looking fine, Elle pleure, Revanche, Chienne de retour, Un lustre, Inutile de dire.

The Cramps : premiers albums Gravest hits, Psychedelic jungle, Songs the Lord taught us, Off the bone, Smell of female. Human fly

The Crawdadys

The Cynics : album principal Blue train station (1986) Full album

Jeff Dahl Group : album principal Scratch up some action Cancer rising

Graham Day and the Gaolers

The dB's / Chris Stamey and the dB's

Dead Moon

The Devil Dogs

Dimentia 13

DMZ

Les Dogs

The Dream syndicate

The Droogs : 45 tours "He's waitin" reprise des Sonics et face B reprise des Shadows of knight (73), plus albums Heads examined, Stone cold word, Kingdom day, Anthology. Train she's on

Durango 95

Eyes of mind

Tav Falco

Fall Out

The Flamin' Groovies

The Feelies

The Fleshtones

John Fogerty

The Fuzztones

Gang of four

Giant Sand

Girl trouble

Holly Golightly

Holly Golightly Dan Melchior

The Gories

Gravedigger V

Green on red

Hindu Gods of love

The Hitmen

The Hoods

Hoodoo Gurus

The Inmates

Jack Meatbeat

Mick Jagger

Bruce Joyner

Len Bright Combo

The Lipstick killers

Roy Loney

The Long ryders : EP "10-5-60' et deux albums Native sons et State of our union. Looking for Lewis and Clarke

Lyres

Paul Mc Cartney

Mickey and the Milkshakes / Thee Milkshakes : After school sessions (1983). Un ou deux albums suffisent, car toujours le même style. You got me girl

Thee Mighty Caesars : un best of et Acropolis Now. Wiley CoyoteDeath of a Mighty Caesar

The Miracle Workers

Mono Men

The Mummies

The Nerves

New bomb turks

Nine Pound Hammer

Mojo Nixon and Skid Roper

The Nomads

The Oblivians

Outskirt of infinity

Outta Place

Plan 9

Plasticland

The Plimsouls

The Prime Movers

The Prisoners

The Pushtwangers

Radio Birdman

Rain Parade

The Raunch Hands

The Real Kids

REM

The Replacements

The Revillos

The Rezillos

Keith Richards

Les Rita Mitsouko

The Saints

The Salvation Army / Three O' Clock

The Sinners

The Smithereens

The Soft Boys

The Solarflares

The Stems

The Sting-Rays

The Strokes

Studio 68

The Sunnyboys

The Swingin' neckbreakers

The Tell-Tale Hearts

Les Thugs

The Unclaimed

The Unknowns / Bruce Joyner and the Unknowns

The Untamed youth

The Urges

Ben Vaughn Combo / Ben Vaughn

The Vertebrats

Tom Waits

Warren Zevon

The Watermelon Men

Paul Westerberg

Mike Wilhelm

The Windbreakers

The White stripes

The Woggles

Wreckless Eric

Wreckless Eric & Amy Rigby

The Wylde mammoths

Neil Young

dimanche 28 octobre 2012

Discothèque idéale sur les sixties #11 de oui.fm

Introduction catastrophique, amis du vinyle et du dimanche!? pour une émission rock. Doit-on mettre les pantoufles? Effet de mime surprise maladroit, hein, quoi? on ne doit mettre que du sixties. Si au moins le choix avait été à la hauteur du plaisir annoncé.

http://www.ouifm.fr/la-discotheque-rock-ideale-de-philippe-manoeuvre-11

Premier titre, choix original, mais qui à mon avis ne plaira pas à tous, car raffiné et tenu, moi si ça me plaît. Mais, pourquoi Manoeuvre sort-il qu'il y a un grand guitariste, celui des Creation? Nous sommes dans le prolongement des Action, pas des Creation. J'entends bien : "et c'est l'ancien guitariste de Creation, donc c'est du lourd!" Effectivement, lourde bourde.

Mighty baby - Egyptian tomb

Deuxième titre pour illustrer la prégnance de Phil Spector au début des sixties, avant même l'explosion des Beatles.

Bob B. Soxx and the Blue Jeans - Zip a-dee doo-dah

On continue avec une des quelques bonnes chansons des Shangri-Las. Motown, Shirelles, etc., me paraissent passer à la trappe, mais bon Spector et les groupes de filles sont à ce compte représentés, rien à dire vu qu'il n'y aura qu'environ 25 titres.

The Shangri-La's - Give him a great big kiss

On enchaîne avec deux titres ultra repris dans les sixties. Hey Joe et Louie Louie. Hey Joe est présenté dans sa version garage et non dans la version lente de Jimi Hendrix. Les Leaves, c'est pas trop mal, j'ai les deux albums, mais pas assez génial pour représenter le garage rock dans une émission les sixties en 25 titres. J'aurais cité la version de Love d'office. Pour Louie Louie, effectivement, l'idée est de souligner la révolution du chant avec Ray Davies des Kinks. Au moins, on nous épargne la version des Kingsmen. C'était ou la version des Kinks, ou celle des Fabulous Wailers à mon jugement. Donc, rien à dire.

The Leaves - Hey Joe
The Kinks - Louie Louie

Suivent les deux groupes phares des sixties, les Rolling stones et les Beatles. Les stones sont représentés par un titre évident, peut-être trop, encore que les fans en concert(s) sont tellement calés dans l'excellence 68-72 avec une sorte de simple présence exotique de titres de 65 à 67 que pourquoi pas? Mais du coup programmation sans recherche. Pour les Beatles, la recherche semble y être, mais je ne comprends pas cet intérêt pour les pistes à l'envers de Tomorrow never knows. Il y a des tonnes de choses plus intéressantes, plus plaisantes à écouter que ça dans l'oeuvre des Beatles.

The Rolling stones - Paint it black
The Beatles - Tomorrow never knows

Suivent carrément deux titres pour Gainsbourg, puisque le titre de Bardot est une de ses compositions. Je suis loin d'être convaincu par la pertinence de Contact, où j'apprécie plus la voix particulière et fière de Bardot que la composition. Je préfèrerais un bon vieux L'Appareil à sous de 63, autrement plus pertinent. En plus, je ne trouve pas que le rock un peu accrocheur "Que est in? qui est out?" soit très accompli comme travail de la part de Gainsbourg, il a fait mieux que ça.

Serge Gainsbourg - Qui est in ? qui est out?
Brigitte Bardot - Contact

J'aime bien la chanson qui suit des Doors, voire son album Waiting for the sun qui contribue pas mal à me convaincre du génie du groupe, au même titre que d'autres albums bien sûr.

The Doors - Hello, I love you

En revanche, même si le titre choisi est pas mal, le seul potable avec Good lovin', pas bien compris ce que les Young rascals font dans un panorama en 26 titres des années 60. Il y avait des tonnes de choses à citer avant d'en arriver là. En plus, ça se fait au détriment des génies qui ont inspiré aux Young rascals leur titre soul ou rhythm'n'blues pop style début sixties.

The Young rascals - Groovin'

Autre choix particulier. Le titre est bon, mais il n'a pas le côté agréable à tous qu'on attend d'un titre sixties et ce n'est pas avec ce titre-là qu'on va éblouir le public devant le génie des Who.

The Who - Call me lightning

Un bon choix pour Bob Dylan.

Bob Dylan - Ballad of a thin man

Très bon choix garage, parmi d'autres possibles, car, malgré tout mon plaisir à écouter intégralement leurs albums, je ne voudrais pas que les Seeds deviennent le poncif garage comme évident et prioritaire.

The Seeds -Can't seem to make you mine

Très bon choix encore!

The Them - Here comes the night

Toujours du tout bon choix! Non, non, ne pensez pas en lisant le titre que c'est une autre version de "J'ai encore rêvé d'elle et les draps s'en souviennent."

The Electric Prunes - I had too much to dream last night

On remarquera l'absence des Yardbirds, d'où la pertinence du choix comme mode compensatoire (involontairement?) habile:

Count Five - Psychotic reaction

Aïe, ça repart mal, avec une comparaison franchement douteuse à Hendrix, même si compréhensible. J'ai de gros doutes sur le gros rock de Blue Cheer, bien qu'il ait su convaincre les Who de reprendre à leur façon Summertime blues en live. Je vous laisse de cette version décevante de Satisfaction qui part dans plusieurs directions bien improbables. Appréciez la nullité du batteur, l'absence de qualités dans le chant, l'instrumentation dont on ne sait pas ce qu'elle prétend être.

Blue Cheer - (I can't get no) Satisfaction, reprise bien ratée

En partie dérivé de Satisfaction, on préfèrera le titre qui enchaîne de Freak out en 66.

Frank Zappa - Hungry Freaks, Daddy

En fait, je connais très mal Robert Charlebois. Pas prioritaire pour moi de toute façon.

Robert Charlebois - Lindberg

D'après nos animateurs, une chanson qui peut participer au concours de la plus belle du monde. J'aime bien ce titre de Bowie, mais il y a des envolées qui m'échappent côté programmation.

David Bowie - Space Oddity

Très bon choix.

Jimi Hendrix - Can you see me? Live Monterey

Ce n'est pas mauvais, mais je suis moins dans le coup avec Cream.

Cream - Badge

Très bon choix, un des meilleurs français et quelque chose de tout à fait dans la lignée musicale française.

Michel Polnareff - Dans la maison vide

Très bon choix évidemment.

Moby Grape - Hey grandma

Et puis la catastrophe, la chanson longue d'Iron Butterfly In a gadda da vida, alors que tant de choses manquent à l'appel. Je vous l'épargne.

Groupes rock à multiples génies (part 3), Entwistle & the Who

Le groupe des Who est construit autour de Pete Townshend qui assure l'essentiel des compositions. D'ailleurs, Pete Townshend jouait pour lui-même l'intégralité des morceaux en les enregistrant sur une bande, puis les morceaux étaient enregistrés par le groupe qui avait une idée de ce qui était attendu.
C'est pour cela que circulent plusieurs bootlegs des chansons des Who par le seul Townshend, notamment Tommy, mais pas seulement.
Cette technique n'a peut-être pas concerné les premiers hits du groupe. Enfin, quand le groupe a reproché à Townshend de lui imposer quelque chose de trop personnel, Pete Townshend a alors enregistré son propre album solo Who came first. Les autres Who rentraient dans le jeu pour Tommy, mais se braquaient face à la philosophie de l'imposteur indien Meher Baba, Pete Townshend ayant partagé avec les Beatles une fascination béate pour le personnage.
On se rappelle que le nouvel album concept Lifehouse project a été abandonné et que tout cet éclatement se répartit entre l'album des Who Who's next et l'album solo Who came first de Townshend.
Puisque je suis dans les albums concepts, précisons que si l'album concept des Pretty things SF Sorrow est antérieur à Tommy, Pete Townshend a sorti en 66 le premier opéra rock A Quick One sur l'album du même nom. Comme d'habitude, la presse rock est bas de plafond et étale ses limites dans le raisonnement, pauvres garçons de cour de récré incapables de suivre la gestation du phénomène et de dire de manière borné le premier album concept c'est celui-là, sans tenir compte de la genèse à un moitié d'album, du fait que Townshend était en train de mûrir son Tommy en 68, etc.
Mais, bref. Pour les Who, l'intérêt c'est de faire remonter les titres des autres membres. Le Early morning gold taxi m'interpelle un peu, bel exploit de la part de Daltrey. Il a fait ça tout seul? C'est la question que je me pose.
Quelques titres à l'actif d'Entwistle, voire de Keith Moon, parfois des deux (Heinz Baked beans, In the city). Les plus intéressants sont ceux du bassiste Entwistle. Très bons Doctor, Doctor, très fantaisiste, ou Boris the spider, mais aussi Heaven and hell, My wife, Silas Stingy, Whiskey man, I've been away, Someone's coming. Il y a vraiment de très beaux titres, car il faut arriver à passer à côté des titres lumineux de Townshend qui ont la qualité, mais aussi une aisance mélodique inégalée dans l'histoire du rock.
Il semble avoir pu prendre quelque peu son envol en 66-6è, avant que les projets de Townshend ne deviennent plus directeurs.
A noter, une composition du groupe : The Ox, avec renfort clé du pianiste Nicky Hopkins.

The Who & Nicky Hopkins - The Ox

Entwistle:

Heaven and hell (Entwistle) version Live at Leeds
NB : Une chanson homonyme par les Easybeats auparavant.
My wife (Entwistle)
Someone's coming (Entwistle)
Doctor, Doctor (Entwistle)
Whiskey Man (Entwistle)
I've been away (Entwistle)
Boris the spider (Entwistle) animation
Dr Jekyll and Mr Hyde (Entwistle)
Silas Stingy (Entwistle)
Medac (Entwistle)

Les deux chansons d'Entwistle pour Tommy :

Cousin Kevin (Entwistle) version du film
Fiddle about (Entwistle)

Les participations de Keith Moon ne concernent guère que A Quick One et Sell Out, ce qui confirme qu'ensuite le groupe s'en est remis au leadership du maestro. Pourtant, pas mauvaise du tout la chanson I need you! On remarque également le goût de Keith Moon pour les musiques de fanfare. Son goût pour la surf music apparaît quelque peu dans In the city. Son Tommy's holiday camp à la Laurel et Hardy a sa place bien campée dans l'opéra rock Tommy.

I need you (Moon)
Cobwebs and strange (Moon) instrumental
Heinz Baked Beans (Moon-Entwistle)
In the city (Moon-Entwistle)
Tommy's holdiay camp (Moon)

Pour finir, une source d'inspiration à la chanson Pinball Wizard, titre phare de l'album Tommy.
Encore mineur, Billy Nicholls devait normalement faire sortir un album Would you believe qui n'existât finalement qu'à un petit nombre de disques promotionnels pour les radios. Cet album devait sortir en 68 et s'intituler Would you believe du nom de la seule reprise, tout le resté étant composé par Nicholls lui-même. La chanson Would you believe sera interprétée par P.P. Arnold, l'album de Nicholls étant enterré et n'ayant reparu qu'en format CD trente ans plus tard en gros.
Ceci dit, Billy Nicholls qui aura quelques albums solos par la suite est aussi devenu le producteur des Who, bien que forcément ses aînés, dans les années 70. Il a aussi composé un des principaux titres de la carrière solo de Roger Daltrey si mes souvenirs sont bons.
Enfin, ce disque promotionnel à peu d'exemplaires, Townshend le connaissait et c'est de là que vient la technique guitare de l'intro de Pinball Wizard, ça valait la peine d'être remarqué.

Billy Nicholls - London social degree
The Who - Pinball Wizard

samedi 27 octobre 2012

Groupes rock à multiples génies (part 2)

Comme annoncé, je me plonge dans les Kinks et les Who.

Le leader des Kinks, c'est Ray Davies. Ils ont créé le rock coupé de ses racines : nouvelle ère ouverte par You really got me, mais aussi merveilles de pop anglaise ou chant désinvolte.
Le groupe est excellent de ses débuts à 1972. Certains s'arrêtent à 1970 et rejettent quelque peu Muswell Hillbillies et Everybod'ys in showbiz, everybody's a star (plus la B.O. de Percy évidemment).
Dauber Muswell Hillbillies relève pour moi de l'hérésie, mais bon.
Les variations de goût concernent aussi Arthur ou l'album Lola versus Powerman, mais sur Arthur certains reviennent avec les années sur leur opinion.
Les sommets admis sont bien sûr Somethin' else et surtout Village green preservation society.

Après 72, les performances lives sont encore pas mal jusqu'en 74. Les albums de 73 et 74 Preservation Act I et Act II sont trop bizarres et pas assez nourris pour moi. Fan des Kinks, j'écoute les autres albums qui ont suivi. Soap Opera ou Schoolboys in disgrace, Sleepwalker, Misfits et Low budget, mais encore les trois albums du début des années 80. Après, j'ai d'autres choses, mais je n'écoute plus.
Ma démarche est celle d'un fan pour ce qui est de la période moins pertinente 1972-1984. Mais, plusieurs titres me plaisent.
Dans la période 65-72, cela fourmille encore de titres inédits. Leur première maison de disques avait sorti The Great Lost Kinks Album en 73, puis les bootlegs ont proliféré, dont une série de trois qui reprend à peu près le titre de 73: The Great Lost Album the Kinks volumes 1,n 2 et 3.

Stop your sobbing
I need you
Revenge
Till the end of the day
Gotta get the first plane home
Tired of waiting for you
Set me free
See my friends
The World keeps going round
I'm on an island
Dandy
A well respected man
Dead end street
Two sisters
Autumn almanac
Lazy old sun
Afternoon tea
Harry Rag
Wicked Annabella
Last of the steam powered trains
Big sky
Arthur
Shangri-La
Apeman
20th century man
Alcohol
Muswell Hillbilly
Celluloid heroes

Après 72...

A Rock 'N' roll fantasy
(Wish I could fly like) Superman
Better things
Come dancing
Don't forget to dance
Good day

Face à l'avalanche de titres de Ray Davies, Dave Davies laisse quelques perles. Death of a clown s'avère toutefois une composition des deux frères chantée par Dave. Dave Davies revendique une chanson attribuée officiellement à Ray Davies sur l'album Face to face. Etant donné que les frères portent forcément le même nom, on note d'étranges flottements dans les crédits. Des chansons de Ray Davies se retrouvent attribuées à Dave Davies sur des éditions d'albums ou compilations des Kinks. La domination de Ray Davies fut pratiquement exclusive jusqu'en 66 et les titres de Dave Davies sont surtout présents sur Somethin' else ou en bonus tracks des albums Village green ou Arthur. Pour ce qui est de You really got me, le titre est de Ray Davies, mais le frère Dave a apporté sa touche pour le solo.
En 1984,n sur l'album Word of mouth, Dave Davies vole même la vedette à son frère avec la meilleure chanson de l'album Living on a thin line, précisément le dernier bon album des Kinks, mais où Ray, si brillant sur quelques titres de l'album précédent State of confusion, se signale juste un peu par Good day.

The Kinks - Party line
Dave Davies / The Kinks - Death of a clown
The Kinks - Love me till the sunshine
The Kinks - Susannah's still alive
The Kinks - This man he weeps tonight
The Kinks - Mindless child of motherhood
The Kinks - Mr Shoemaker's daughter
The Kinks - Living on a thing line

***

J'ai évité exprès des titres de référence pour les Kinks, ce qui d'ailleurs permet aussi de rappeler que la liste aurait pu encore indéfiniment s'allonger de titres aussi bons que tous ceux de Ray cités ci-dessus.
Je passe aux Who.
Pete Townshend est aux commandes, il compose seul, mais Entwistle et Moon auront l'occasion de composer, voire plus rarement Daltrey lui-même.

Non, finalement, je ferai une partie 3 séparée. La quatrième me permettra de me pencher sur Fleetwood Mac.

Groupes rock à multiples génies (part 1)

J'ai envie de m'essayer à un nouveau type d'entrée rock. En général, dans un groupe rock, on se dit que le génie est plutôt un tel ou un tel. En fait, il peut y avoir plusieurs génies et on peut s'amuser à l'illustrer, car c'est assez troublant parfois.

On peut commencer par le cas des Beatles. Le groupe a deux génies qui composent à peu près chacun de leur côté. George Harrison a lui aussi su imposer quelques titres, mais un peu derrière tout de même.

The Beatles - The Fool on the hill
The Beatles - Hey Bulldog
The Beatles - Taxman

The Beatles - Got to get you into my life
The Beatles - Across the universe 

Paul Mc Cartney & Wings - Live and let die
John Lennon - Jealous guy
George Harrison - Got my mind set on you

Ringo a-t-il composé lui-même Octopus Garden, ou Mc Cartney?

The Beatles - Octopus garden

Dans le cas des Rolling stones, difficile de clairement séparer l'oeuvre de Jagger de celle de Richards au sein du groupe, mais Jagger n'a pas été pour rien dans le génie éblouissant du groupe, ce que les oeuvres solos ultérieures pourraient camoufler en dépit de l'excellent troisième album solo de Jagger Wandering spirit.

Du Mick Jagger :

The Rolling stones - Brown sugar
The Rolling stones - Sympathy for the devil
The Rolling stones - Sister Morphine
The Rolling stones - She's a rainbow
The Rolling stones - Monkey Man
The Rolling stones - Short and curlies
The Rolling stones - Shine a light
The Rolling stones - You can't always get what you want

Du Keith Richards :

The Rolling stones - Honky Tonk Women
The Rolling stones - Gimme shelter
The Rolling stones - Jumpin' Jack Flash
The Rolling stones - Satisfaction
The Rolling stones - Wild Horses
The Rolling stones - Rocks Off
The Rolling stones - Angie
The Rolling stones - Dead flowers

Du travail en binôme, voire en groupe, plutôt?

The Rolling stones - Midnight rambler
The Rolling stones - Salt of the earth
The Rolling stones - 2000 light years from home
The Rolling stones - We love you
The Rolling stones - Have you seen your mother, baby, standing in the shadow?

Le travail a-t-il jamais été fait de distinguer les mérites respectifs de Jagger et Richards dans l'élaboration de la musique stonienne?

En solo, la victoire de Keith Richards est sans appel, quoique le troisième album solo de Mick Jagger en vaut largement la peine.

Mick Jagger - Sweet thing
Mick Jagger - Angel in my heart
Mick Jagger - Lonely at the top
La chute de studio des stones est autrement mieux :
The Rolling stones - Lonely at the top
Michael Jackson & Mick Jagger - State of shock

Keith Richards - You don't move me
Keith Richards - It means a lot
Keith Richards - Wicked as it seems
Keith Richards - Hate it when you leave

J'ai d'autres extras de Ricards, mais une prochaine fois, ainsi qu'un topos sur Ron Wood qui a eu une vie en-dehors des stones.

The New barbarians - Buried alive
The Faces - Stay with me
Ron Wood - Seven days
Keith Richards - Run Rudolph Run
Keith Richards - Key to the highway
Tom Waits - Union square (Keith Richards à la guitare)
Tom Waits & Keith Richards out of tune - That feel

Les rumeurs fantasques circulent assez volontiers sur les chansons des stones : Brian Jones qui ne brillait pas pour la composition passe parfois pour l'auteur réel de Ruby Tuesday, il aurait oublié de s'en plaindre. Une autre légende veut que Bill Wyman, Brian Jones et Charlie Watts aient inventé Jumpin' Jack Flash en l'absence de Keith Richards, comme ça sans preuves. Reprenant Wild Horses, Gram Parsons en deviendrait le réel compositeur, alors que Keith Richards rend clairement hommage au style musical de son ami. Leon Russell aurait composé Shine a light, avant que ne soit éclairé le rôle joué par Jagger, ou Ry Cooder aurait le droit de se dire l'auteur d'Honky Tonk Women, provocation lancée qui suit son cours. On rêvera aussi d'attribuer une part prépondérante à Mick Taylor au-delà de ce qui lui est reconnu : une participation à la composition de Ventilator Blues. Calmoniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
Toutefois, Bill Wyman a composé un morceau exceptionnel en 67 pour le groupe The End, morceau que la légende fait souvent passer pour une chute de studio de l'album Their Satanic Majesties Request :

The End - Shades of orange

Quant au morceau It's only rock'n'roll, il est clairement dit sur la pochette que son inspiration vient de Ron Wood. Les journalistes n'ont pas débusqué de quoi il s'agissait. Je n'ai jamais vu en aucune presse écrite que le titre It's only rock'n'roll s'inspirait de Blues power que Ron Wood a joué avec Eric Clapton en janvier 73 au Rainbow theatre pour son retour accompagné d'amis. La comparaison montrera ce qu'il en est et non ce que la presse laisse souvent imaginer.

The Rolling stones - It's only rock'n'roll
Eric Clapton & friends - Blues power (Rainbow theatre 1973)

Pour les Zombies, j'observe un partage assez intéressant entre Argent et White, l'un ou l'autre composant, même si Argent a l'avantage en nombre et en succès. Le titre I love you de White connaîtra un nouveau petit succès en 68 repris par le groupe People. Ces titres avaient une suavité obsessionnelle intéressante, le génie demeurant Rod Argent.

The Zombies - Time of the season
The Zombies - She's not there
The Zombies - Tell her no
The Zombies - I love you
The Zombies - What more can I do
The Zombies - I don't want to know

Voilà, la prochaine fois, j'étudierai qui pouvait tenir dans l'ombre d'un Ray Davies ou d'un Pete Townshend au sein des Kinks ou des Who.