mercredi 19 décembre 2012

F.U.N.K. (part II)

Brick. 76-82. Un succès Dazz en 76, qui, joué et orchestré, est quand même très mou et pas si inspiré. C'est la règle générale quand on écoute les autres titres.

The Brides of Funkenstein. 78-81. Groupe féminin avec des changements lancé par George Clinton. Elles participent à l'album solo d'Eddie Hazel, puis sortent un premier album. Remaniement du groupe, second album. Un troisième album est demeuré inédit, les titres sortant sur le catalogue P-Funk à l'occasion.

The Brothers Johnson. 75-82. Assez glamour et les sons parfois déliquescents qui se mirent en place dans la seconde moitié des seventies, mais des titres pas trop mal, dont le fameux Stomp. On peut relever leur reprise de Shuggie Otis : Strawberry letter 23 et des titres comme Ain't we funkin' now, Get da funk out ma. Ils distribuaient régulièrement un titre instrumental par album : Q, lettre pour un hommage discret à Quincy Jones. Le duo se sépare ensuite.

Chuck Brown / The Soul Searchers (65-76). Considéré comme le promoteur d'un sous-genre du funk, le go-go. Blow your whistle. C'est en tout cas rythmé. Un titre pas mal, classieux : Ashley's Roachclip. A creuser.

James Brown. De 54 au milieu des années 80.
Inévitablement associé au funk, The Godfather comme on dit, James Brown fut pour moi plus intéressant avant. Son funk est trop raide, je préfère d'autres artistes funk, Sly Stone ou toute l'équipe de George Clinton, Betty Davis. J'aime plus les ballades et le rhythm'n'blues jazzy de 58 à 66.
Première période 54-60, The Famous Flames. Little Richard se retirant, il prend la relève dans les charts.
Avec une vidéo qui a le sens du show Please Please Please, titre inspiré d'une première version du rock du Baby please don't go de Big Joe Williams. Le titre répétitif est de Little Richard qui n'a pas achevé le travail.
L'autre grand titre de cette première période, en réalité mitigée, c'est la ballade Try me.
Deuxième période 60-69 (la meilleure), albums au nom de James Brown, albums solos donc, et arrangements plus jazz.
Think (Aftermath en 66) des Rolling stones a un petit quelque chose du Think de James Brown. Une réécoute titre par titre me rappellera de quel titre de James Brown je songe aussi à rapprocher le superbe Heart of stone des Rolling stones.
Evolution, émergence du funk.
Troisième période, 70-76. sillon du funk.

Tom Browne. 79-83. Funk d'un trompettiste. Pas essentiel. Bêtement commercial.

B.T. Express. 70's. Commercial, mais lancé par la reprise d'un titre de Billy Nichols : Do it 'til you're satisfied.

Keni Burke solo à partir de 77, sinon musicien de studio + Five stairsteps 60's.

Bobby Byrd. co-auteur du hit Sex Machine. I know you got soul.

Blowfly. Compositeur 60's et artiste à son nom également. Je ne connais pas.


Bull & the Matadors. 60's. Groupe rhythm'n'blues. Titre de 68: The Funky Judge.

A suivre.







lundi 17 décembre 2012

F.U.N.K. (part 1)

Un petit parcours parmi les noms du funk.

100 Proof (Aged in soul). 69-72. Deux albums, leur principal succès est Somebody's been sleeping, titre plus fait pour le succès que pour imposer les qualité d'un groupe. Mais, je vais creuser. Passant en revue des débuts de titres, je semble pouvoir être intéressé par quelques-uns.
100 Proof (Aged in Soul) - Don't scratch where it Don't itch

24-7 Spyz. Milieu des années 80. Groupe noir-américain à tendance heavy metal avec des éléments funk, etc. Je préfère les passages funk aux passage heavy metal.

Vicki Anderson 65-75. Chanteuse soul, à plusieurs reprises aux côtés de James Brown. Pas spécifiquement funk, un succès en 70 : The Message from the soul sisters.

Antibalas, groupe à peu près des années 2000. Pas très euphonique. Un style fanfare latinos banalisant et mièvre.

Steve Arrington. Milieu des années 80. J'écoute son succès Dancin' in the key of life, je m'arrête au premier tiers (2 minutes sur six), c'est parfaitement horrible.

Nickolas Ashford & Valerie Simpson. 60's-70's.
Grand duo de compositeurs, moins connus en tant que duo d'artistes. Pas spécifiquement funk, a fortiori dans les sixties. Ils ont composé un nombre conséquent de hits pour d'autres artistes, notamment Ray Charles, mais aussi côté Motown, le titre Ain't no mountain high enough succès pour Marvin Gaye, puis Diana Ross.
Pour The 5th Dimension en 68 : California Soul.
Pour Aretha Franklin en 64 : Cry like a baby.
Pour Ray Charles : Let's go get stoned et I don't need no doctor. Ce dernier titre a été joué par Nick Ashford lui-même. Ce dernier titre, souvent repris par ailleurs, est la source nette du titre des Flamin' Groovies: Headin' for the Texas border.
Pour Marvin Gaye and Tammi Terrell : Ain't no mountain high enough.
J'ai collectionné tous les albums sixties de Marvin Gaye, mais pas ceux avec des chanteuses diverses, car ils sont franchement moins bons. Et même ce titre ne me paraît pas brillamment interprété.
Reprise de Diana Ross du titre précédent Ain't no mountain high enough.

Aurra. Années 80. De la musique bien merdique des années 80.

The Average White Band. Groupe écossais des années 70. Leur succès Pick up the pieces en 74. Mais ça vire très vite disco y compris sur les autres titres du premier album. Il y a quand même des titres funky corrects. If I ever lose this heaven, Cut the cake, School boy crush, etc.

Roy Ayers. 60's et 70's. Trop jazz pour moi, cette discographie abondante. Un assez bon titre funk : Funk in the hole. On lui doit aussi la bande-son de Coffy, film de blacksploitation.

Eryka Badu. 90's. Plutôt R'n'b-soul avec un zest traditionnel que funk.

The Bar-Kays. 60's-70's, groupe Stax. Dans les sixties, plutôt Rock et rhythm'n'blues. Soul finger, un classique. Groupe instrumental. Un côté funk dans le groove. Holy Ghost. Evolution funk : Son of shaft (live). Je vous épargne les titres des années 80 comme Traffic jammer ou Freakshow on the dancefloor.

The Beginning of the End - Funky Nassau 71
De la musique latinos banale, dont on ne saisit pas le côté funk. Sans intérêt.

Edwin Birdsong. Années 70. Bizarroïde, pas terrible.

The Blackbyrds. 70's. Groove instrumental lent pas mal Funky Junkie. Après, ça vire grosse disco pour salon de coiffure. Je renonce très vite à approfondir.

Bloodstone. Principalement 73-84. Un peu gentillet, mais pas mal. Who has the last laugh now

Eddie Bo. 50's, 60's, 70's. Je dois creuser. Hook and sling, I'm wise qui est l'original de Slippin' and slidin' de Little Richard.

Hamilton Bohannon. 70's. Disco tapant du rythme. Foot stompin.

Booker T and the MG's. Principalement 60's. Groupe instrumental Stax au titre mythique de 62 Green onions. Steve Cropper au sein du groupe. Musique plutôt soul, rhythm'n'blues, avec un peu d'évolution funk. Ils ont aussi accompagné Mitch Ryder sur l'album The Detroit-Memphis Experiment: Liberty. Je cite d'autres titres sixties, mais sans songer à un raccord au funk : Melting Pot, Summertime (reprise).

Bootsy's Rubber Band.  76-79. Groupe de Bootsy Collins qui jouera ensuite à son nom ou sous d'autres noms de groupes et reviendra à ce nom de groupe. Sa voix grave comique et son jeu de basse, il apparaît aux côtés de Jams Brown, de Parliament-Funkadelic. Tardivement, il a collaboré au hit Groove is in the heart de Deee-Lite et il apparaît avec d'autres chanteurs plus récents parfois, mais je passe. En-dehors du passé avec James Brown et Funkadelic-Parliament, on retiendra, même si c'est parfois mitigé, ce qu'il a fait de 76 à 79 dans le groupe Bootsy's Rubber Band. Premier album en 76, en parallèle du Mothership connection de Parliament : Stretchin' out in. Suivront Aah! the name is Bootsy, baby et Bootsy? Player of the year qui sont meilleurs. Can't stay away, Hollywood squares. Bootsy? Player of the year était initialement vendu avec les lunettes, je n'ai que le vinyle.

Brass construction. 75-85. Disco, très, mais vendable en la matière. Movin', Changin'.

Breakwater. 78-80. Un titre rock marquant typé 80, mais à part dans leur production : Release the beast. Deux albums, un en 78, un en 80. Plus gentiment disco : No limit, You, malgré le mélange d'influences.

Brecker Brothers. Je dois creuser. East river.

A suivre. Il sera encore question de James Brown, Betty Davis, de Funkadelic, Parliament, George Clinton, Fred Wesley et Eddie Hazel, des Isley Brothers, Impressions et JB's, des Wilds Magnolias, de Sly and the Family Stone, des Meters, de Charles Wright, et de bien d'autres encore...

Betty Davis - F.U.N.K.
The Wild Magnolias - Soul Soul Soul
Sly and the Family Stone - Thank you fallentinme be mice elf agin
Funkadelic - Standing on the verge of getting it on
Parliament - Breakdown
Isaac Hayes - Theme from shaft
Fred Wesley & The Horny Horns - The Cookie Monster
The Meters - Chicken Strut
Betty Davis - They say I'm different

vendredi 14 décembre 2012

Avis sur les années 90 et 91 du livre Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans quoi déjà?... dans son lit.

Bon, je commence.
Je devrai inventer la catégorie très chiant pour établir des nuances dans ce que je ne recommande à écouter à personne, et une catégorie Minable entraînant pour éviter qu'on me reproche tous mes "chiant" accumulés.
On voit que la liste est très longue. Ce livre manque bien sûr des choses, mais il s'appesantit aussi lourdement dans la connerie.
Du côté des Children of Nuggets, il y en a quelques-uns ici, mais ce n'est pas ceux que moi je privilégie.

Cocteau Twins - Heaven or Las Vegas (1990). Chiant.

The Shamen - En-Tact (1990). Chiant.

Deee-Lite - World Clique (1990). Pas mon style, mais pas si mal. Le succès "Groove is in the heart", avec le bassiste funk mythique Bootsy Collins, est certainement le fruit d'un travail exceptionnel. C'est à l'évidence un des sommets de la dance, avec un clip sympathique. Le reste de l'album a ses beautés.
Deee-Lite - Groove is in the heart

The La's - The La's (1990). Du Children of Nuggets. La chanson "There she goes". Il y a des titres qui me plaisent, mais je n'ai pas encore acheté l'album, vraiment pas prioritaire pour moi. Pop anglaise beatlesienne.
The La's - Feelin'
The La's - There she goes

The Black Crowes - Shake your money maker (1990) Pas mal du tout, très bon. Plus gros son, plus hardeux que du garage, donc c'est a priori moins dans mes repères, mais ils manient bien pourtant le potentiel garage rock. C'est bien l'un des groupes de référence des années 90. Quand on veut écouter du rock frais des années 90, on écoute le rock garage, des groupes roots ou eux. Ils seraient dignes d'être confondus avec de grands groupes des années 70.
La comparaison avec Exile on main street peut paraître démesurée, mais elle n'est pas sotte au plan du style musical. Il y a des plans d'Exile à la guitare. Mais, un peu gros rock, les Black Crowes ont aussi quelque chose d'un groupe du sud des Etats-Unis. Les crescendos ont quelque chose d'une rencontre entre le rock sudiste et Beggar's Banquet ou Exile on main street. La situation est bien de volupté musicale dans les contorsions.
Ils accompagneront Jimmy Page sur un album de reprises de titres de Led Zeppelin.
En 1994, à Montpellier, double ouverture des Rolling stones par The Black Crowes et un Bob Dylan en répertoire plus rock.
The Black Crowes - Hard to handle (reprise d'Otis Redding)
The Black Crowes - Jealous again
The Black Crowes - Seeing things

Shake your money maker est le nom d'une chanson d'Elmore James qui ne figure pas sur l'album.
Le suivant album est à recommander également. The Southern Harmony and musical companion en 1992. D'autres encore. J'ai des Black Crowes en live-bootlegs, mais je n'ai pas encore lancé ma collection des albums officiels, privilégiant ce qui va disparaître du marché jusqu'à présent.

Depeche Mode - Violator (1990). Chiant. Le hit "Personal Jesus", ouais pas jusqu'au bout, de l'air.

Pixies - Bossanova (1990). Chiant. Le thème de l'album, c'est les OVNI. Musicalement, c'est pas terrible du tout. Je ne supporte pas l'album Doolittle non plus.
Je vais être gentil pour le titre Cannonball des Breeders, puisque s'y est réfugiée Kim Deal des Pixies. Mais, ça s'arrêtera là, car même Cannonball n'est pas un titre pleinement pour mélomane, malgré les jeux intelligents de rupture de l'intro et de vibration. Il a une tenue de route assez plate, pour dire spontanément ce qui me passe par la tête. Une tenue de route assez plate, heu?, ça doit vouloir dire ce que ça veut dire. J'ai voulu dire ce que ça veut vouloir dire, littéralement, et dans tous les sens.
The Breeders - Cannonball

Megadeth - Rust in peace (1990). Chiant. Ils s'excitent, s'enflamment, ça ne ressemble à rien.

Digital underground - Sex packets (1990). Chiant.
Je n'ai jamais compris comme les gens n'étaient jamais fatigués d'écouter des raps qui se ressemblent tous de manière épaisse, avec des voix qui ne chantent pas et se ressemblent plus encore, sans rien de beau. C'est un style que de clichés: on ponce le poncif qu'on soit pur rap ou rap r'n'b.

Pet shop boys - Behaviour (1990). Chiant.

Happy Mondays - Pills'n'thrills and bellyaches (1990). Bof.
Un peu désincarné, un peu plat, sauvé par la recherche de grooves un peu funk, d'effets rock éprouvés.

George Michael - Listen without prejudice vol.1 (1990). Chiant.

Neil Yound and Crazy Horse - Ragged glory (1990). Très bon.
Une belle longévité, j'ai plusieurs albums, mais je n'ai pas encore peaufiné la collection. J'ai parfois été empêché par la particularité de sa voix.
Neil Young and Crazy Horse - Country Home

Ice Cube - AmeriKKKa's most wanted (1990). Chiant.

Jane's Addiction - Ritual de lo habitual (1990). Entre Chiant et Bof.

LL Cool J - Mama said knock you out (1990). Chiant.

Public Enemy - Fear of a black planet (1990). Chiant.

Sinéad O'Connor - I do not want I haven't got (1990). Chiant.

A Tribe Called Quest - People's instinctive travels and the paths of rhythm (1990). Chiant.

Sonic youth - Goo (1990). Entre Chiant et Bof. Dans le genre, mieux que New Order, mais très peu pour moi.

Ride - Nowhere (1990). Correct, je ne connaissais pas.

My Bloody Valentine - Loveless (1991). Chiant.

Nirvana - Nevermind (1991). Entre bof et correct.

Crowded House - Woodface (1991). Chiant.

Cypress Hill - Cypress Hill (1991). Chiant.

Julian Cope - Peggy Suicide (1991). Du Children of Nuggets. Il est mieux en solo qu'avec The Teardrops explode. Des qualités, bon, mais reste en-dessous de très bon. Tout de même, des titres le font pas mal.
Julian Cope - Safesurfer

Gang Starr - Step in the arena (1991). Chiant.

MC Solaar - Qui sème le vent récolte le tempo (1991). Chiant.

Jah Wobble and the Invaders of the Heart - Rising above Bedlam (1991). Correct.

The Red Hot Chili Peppers - Blood Sugar se Magik (1991). Correct.

Ice-T - OG Original Gangster (1991). Chiant.

Mudhoney - Every goodboy deserves fudge (1991). Je découvre, à creuser, à peu près correct. Je les préfère à Pearl Jam, aucun problème.
Mudhoney - Good enough

Public Enemy - Apocalypse 91... The Enemy strikes back (1991). Chiant.

A Tribe Called Quest - The Low end theory (1991). Encore? Chiant.

Pearl Jam - Ten (1991). Chiant.

Saint Etienne - Foxbase Alpha (1991). Chiant.

Sepultura - Arise (1991). Chiant.

Slint - Spiderland (1991). Correct quand ça joue, mais de longs à peu près silences à se farcir.

U2 - Achtung baby (1991). Chiant.

The KLF - The White room (1991). Chiant.

Massive Attack - Blue Lines (1991). Bof.

Primal Scream - Screamadelica (1991). Du Children of Nuggets. Correct.

Teenage Fanclub - Bandwagonesque (1991). Du Children of Nuggets. Correct.

Metallica - Metallica (1991). Chiant.

mercredi 12 décembre 2012

The Rolling Stones, Not fade away ! Mon monument du cinquantenaire pour les Stones, attention travaux !

L'histoire des Rolling stones commence donc en 1962.
La rencontre de Jagger et Richards est scellée par un disque de Chuck Berry dont Keith est l'un des plus grands fans imaginables.
Le nom du groupe n'a pas été choisi au hasard bien sûr. Il s'agit d'une formule de blues qui revient dans plusieurs chansons, mais que Muddy Waters met en avant sous la forme d'un titre.

Muddy Waters - Rollin' Stone

Ce titre a été joué par les Rolling stones et pas seulement (Hendrix, etc.), mais il est demeuré inédit et figure sur les bootlegs avec son autre titre Catfish Blues.

Les Rolling stones jouent d'abord dans de petites salles de concert et le rêve serait aujourd'hui de renouer avec cette situation privilégiée de leurs débuts.

En 62-63, la Beatlemania se met déjà en place. En 63, les Rolling stones ne sortent eux que deux 45 tours.
Il est maladroit de dire que les Rolling stones n'aimaient pas le titre du premier 45 tours. Le titre est génial, superbe version originale de Chuck Berry, mais sans doute plus rétro pour ceux qui ne passent pas volontiers du rock sixties au rock des années 50.

Chuck Berry - Come on

Sublime ! Les Rolling stones le jouent dans leur style de rhythm'n'blues particulier, du moins ils le souhaitent. L'interprétation est sérieuse. Oui, mais en studio, cet enregistrement ne le fait pas, ce n'est pas les Rolling stones des petites salles. Tel est l'échec. Ils ne sont pas encore rodés. C'est pour la légende que Keith endort ce titre en "premier compromis". Où est le compromis alors? En réalité, ils se sont ratés.

The Rolling stones - Come on

La face B est une reprise de Muddy Waters signée Willie Dixon : I want to be loved, qui le fait.

Le second 45 tours est un compromis. Une rencontre avec les Beatles fait que Paul Mc Cartney leur refile une chanson encore inédite I wanna be your man, chanson dont les Beatles finiront pourtant par se montrer jaloux puisqu'ils joueront le titre concurrement aux Stones en le faisant figurer sur leur deuxième album.
Les Beatles ont donné ce titre en considérant qu'il était plus fait pour être joué par les Stones que par eux.
Il faut remarquer que la Beatlemania n'est pas suffisamment ancrée que pour permettre au titre de caracoler en tête des charts. Les stones ne sont pas encore eux-mêmes.
La face B est un instrumental intitulé Stoned.

63, c'est le rodage en studio pour les Stones, comme ce fut le cas des Beatles avec le succès relatif de Love me do en 62.

64, c'est l'année des Stones, mais sous leur premier visage de repreneurs. C'est un groupe de reprises qui a inventé un rhythm'n'blues typé anglais absolument diabolique, raffiné et sale tout à la fois. Quelque chose de fascinant et d'intensément mélomane.
Cela commence fort dès le début de 1964. Un projet de 45 tours est tombé à l'eau avec les reprises de Poison Ivy et Fortune teller. Le troisième 45 tours est mythique, la reprise de Not fade away, titre de Buddy Holly, mais qui s'inspire d'une autre idole importante des stones à ce moment-là : Bo Diddley.
L'instrumentation est terrifiante, tout est soudé, rythmique et cette formule musicale orchestre même l'apparition du chant. C'est l'une des reprises les plus éblouissantes de l'histoire du rock'n'roll.

Buddy Holly - Not fade away

Bo Diddley - Bo Diddley (1955)

The Rolling stones - Not fade away

Il faut préciser que la face B de Bo Diddley en 1955 n'est autre que le mythique I'm a man que Muddy Waters a retouché en Mannish boy en créditant Bo Diddley. Le Hoochie Coochie Man de Willie Dixon a anticipé en 54 la sortie du I'm a man de Bo Diddley, mais Willie Dixon était déjà installé, alors que Bo Diddley sortait là son premier 45 tours en 55. La gloire du riff d'I'm a man parfois attribuée à Muddy Waters, n'empêche pas de constater que le Mannish boy est postérieur à I'm a man et que Bo Diddley est crédité.
Encore une fois, un 45 tours mythique que le premier de Bo Diddley, deux des airs les plus acclamés de l'histoire du rock y jaillissent.
Une reprise tardive de Mannish boy figure sur une compilation des stones, on en trouve une version live sur Love you live en 77 et une autre en 80 avec Muddy Waters.
En 63-64, les stones reprennent énormément Bo Diddley sur scène, mais autant Not fade away est le titre à la Diddley qui les a propulsés, autant Bo Diddley va rapidement manquer à l'appel sur les albums des stones, une seule reprise Mona. Ils joueront à la Diddley le titre psyché Please go home avec ses chuintements électriques en 67. Une de leurs scies en live de leurs débuts, I'm alright ou It's alright selon les pochettes, figurera en live sur l'album de 65 contentant Satisfaction. Il s'agit d'une composition stonienne à la Diddley.

The Rolling stones - I'm alright (live, intro de Charlie Watts!!)

Le 45 tours prodige Not fade away est accompagné d'un premier album éponyme intitulé The Rolling stones. Les plus belles pochettes d'albums des stones, c'est les premières, quand ils posent tous les cinq froidement. Les pochettes de Rolling stones, 12x5, Out of our heads. Magie!

Les deux premiers albums sont dominés par les reprises. Chuck Berry revient plus que volontiers quand il est question de reprises.

The Rolling stones - Carol

La version supérieure sera live 6 ans plus tard sur le live d'exception Get yer yaya's out.

Une prédilection pour les bluesmen dits marécageux est affirmée sur ce premier opus avec une reprise de Jimmy Reed et une autre de Slim Harpo. Je me méfie de la légende selon laquelle Lennon aurait dit qu'il n'aimait pas trop Reed et que Richards lui aurait dit: "finalement moi non plus", cessant d'en jouer et donc d'en reprendre. Cela ne saurait être que du ragot, d'autant qu'artiste blues plus ancien, Jimmy Reed a enregistré de très bons albums sixties en profitant du revival. Les stones jouaient beaucoup de titres de Jimmy Reed et de Bo Diddley en 63 et 64, ce qui fait beaucoup de titres figurant sur les bootlegs de titres de 64.
Les classiques de Jimmy Reed sont Honest I do qui en est un et qui figure sur ce premier album éponyme des stones, mais aussi Baby what you want me to do (traduire Baby que veux-tu que je fasse?, si je ne m'abuse), titre repris par Little Richard, Bright Lights Big City, Big Boss Man, Shame shame shame et Ain't that lovin' you baby.
Slim Harpo figure pour un titre I'm a king bee, il a l'honneur d'une reprise sur Exile on main street avec un titre qui apparaît pourtant peu sur les disques, compilations de Slim Harpo : Shake your hips. Les Flamin' Groovies ont repris l'humoristique Baby scratch my back (Baby, gratte-moi le dos). Les Coronados, groupe garage français des années 80, chantaient en français, mais ils adaptent dans une version en anglais répétitive, mais sublime la formule du I love the life I'm living, si ce n'est que le titre qui porte ce nom dans l'oeuvre de Slim Harpo est plus rétro et pas spécialement rock. Les Kinks ont repris Got love if you want it en 64 même, et les Who, amenés comme de nouveaux Kinks, reprendront ce même morceau sous un autre titre, leur producteur se créditant dans l'affaire. Got love if you want it de Slim Harpo, une source au chant décontracté de Ray Davies? Les Them reprendront eux Don't start crying now.

Le titre que je choisis de Jimmy Reed invitera à considérer que la présence de Jimmy Reed sur le premier album des Rolling stones ne se limite pas à la reprise d'Honest I do et qu'il reste quelque chose de Reed sur Out of our heads. A vous de trouver.

Jimmy Reed - Big Boss Man

Tiens, une reprise par Elvis Presley.
Elvis Presley - Baby what do you want me to do (Reed)
Little Richard - Baby what do you want me to do
Slim Harpo - Scratch my back
Slim Harpo - Got love if you want it
The Kinks - Got love if you want it (reprise 64)
Slim Harpo - Strange love

Blues marécageux, parce que la composition joue sur ses silences pour créer son ambiance.

Le premier album des stones se signale encore par la performance instrumentale de Little by little, par d'autres reprises dont le Can I get a witness de Marvin Gaye ou le Walking the dog de Rufus Thomas, proche d'Otis Redding à la Stax, sans oublier le I just want to make love to you, titre de Muddy Watzers signé Willie Dixon.
Mais, dès cette époque, les stones composaient. Jagger-Richards offraient des bluettes à Gene Pitney et d'autres, dès leurs propres débuts. Marianne Faithfull va en profiter avec As tears go by.
Mais, une de ses chansons figure sur le premier album des stones, et précisément une chanson mièvre. On peut céder au plaisir coupable. La chanson est déjà exceptionnelle. Il semble que les stones se soient rodés en fait de composition en privilégiant la mélodie sucrée, ce qui ne fut pas idiot, vu la suite. Pour être un grand compositeur, mieux vaut ne pas se ferrer tout de suite dans son domaine. Les stones furent des compositeurs dans le rock parce que leur innutrition venait partiellement d'autres horizons. Logique qui s'est perdue, ou qui n'est pratiquée que sur des modes d'application peu distinctifs entre les genres.

The Rolling stones - Tell me (you're coming back) (Jagger-Richards)

En faisant abstraction des différences entre pays (Royaume-Uni, Etats-Unis sinon France), disons que le deuxième album de reprises de l'année 64 sera enregistré aux Etats-Unis, à Chicago. Il s'intitule 12x5. Chuck Berry est encore à l'honneur, une reprise de lui et une reprise qu'il a reprise sur chacun des deux premiers albums stoniens: Carol et Route 66, puis Around and around et Confessin' the blues. Les compositions de Jagger et Richards augmentent et prennent plus le profil stonien. Grown up wrong est un remarquable exemple de cette évolution. Présenté en version écourtée, 2120 South Michigan Avenue est un hommage aux studios d'enregistrement chicagolais dont son titre nous livre l'adresse.

The Rolling stones - 2120 South Michigan Avenue
The Rolling stones - Grown up wrong

Il ne faut pas oublier que les stones n'ont pas qu'un an de retard sur les Beatles, lesquels se produisent ensemble depuis plus d'années encore.

Les Rolling stones s'affirment progressivement en tant que compositeurs et ne peuvent dès lors prétendre concurrencer réellement la Beatlemania.
Leurs reprises ont pourtant un succès de plus en plus fracassant. L'album 12x5 contient des reprises avec des titres d'un rhythm'n'blues plus soul, plus sirupeux, que le public associe moins spontanément aux stones, malgré leur constance en la matière, comme Under the boardwalk des Drifters.
Les 45 tours contemporains sont It's all over now et Time is on my side. It's all over now est leur premier numéro 1 en Angleterre et Times is on my side est pour conquérir le marché américain. Il a atteint non pas la première place, mais une des premières places un instant (5è ou 6è). It's all over now est devenu un titre anecdotique dans les mémoires. Pourtant, les Rolling stones ne furent plusieurs fois numéro 1 au Royaume-Uni que de 64 à 69. Ils ne le furent plus jamais par la suite. Ils ont pu être à nouveau numéro 1 en Amérique, mais pas en Angleterre au-delà de 69.
Et, comme ils ne furent pas numéro 1 en 67, qu'ils ne le furent qu'une fois en 68, qu'une fois en 69, on constate que le bilan concerne surtout leur premier âge de 64 à 66, avec la présence clef de deux premières reprises numéro 1. Little red rooster, blues lent signé Willie Dixon, sera le nouveau hit pour eux en 64. En 65, les Rolling stones vont faire mieux avec trois titres originaux : The Last time, Satisfaction et Get off of my cloud, sachant que deux d'entre ces trois souffrent aussi aujourd'hui d'une moindre connaissance de la part du public. Mais, finissons sur l'année 64 en citant les deux consécrations.

The Rolling stones - It's all over now
The Rolling stones - Little red rooster

En 65, double exploit, trois compositions originales sont numéro 1 cette année-là et ils sortent le 45 tours le plus célèbre de l'Histoire: (I can't get no) Satisfaction. 65 est l'année par excellence où la rivalité entre Stones et Beatles a un sens en termes de notoriété, cette rivalité sera reconduite pour l'année 66, avant que les Beatles ne fassent définitivement la différence en termes de notoriété, suite au manque de stabilité des stones en 67.
Le premier numéro 1 original s'inspire pour les paroles d'un superbe titre des Staple singers, pas de leurs albums soul encore à venir, mais d'un blues gospel exceptionnel des années 50 où le papa fait jouer ses filles, dont une a une voix immense, supérieure à Tina Turner ou Aretha Franklin: Mavis Staple. Dans les années cinquante, la guitare amplifée accompagne ce qui sort des triples, bien supérieur au goût soul des filles qui 15 ans plus tard sortent pourtant de très bons Respêct yourself, Bealtitude, toujours avec leur père.

The Staple Singers - This May be the last time

Une partie des paroles et de leur format mélodique est reprise, mais la musique est originale, avec les débuts d'expert du riff de Richards.

The Rolling stones - The Last time (Jagger-Richards)

Plagiat partiel non crédité. La chanson est fabuleuse.
Avec un peu un style à la sir Henry, Messe pour le temps présent, The Last time sort en version orchestrale. La ressemblance avec le titre original n'est pas évidente, cela se reproduira avec l'album du London symphony orchestra de reprises des stones au début des années 90, où il n'est pas facile d'identifier les morceaux.
La version orchestrale de The Last time par The Andrew Oldham Orchestra inspirera un plagiat qu'on peut dire cette fois intégrale avec le Bittersweet symphony de The Verve (groupe au demeurant insignifiant), un quart de siècle plus tard.

Andrew Oldham Orchestra - The Last time

Le hit est bien sûr Satisfaction. C'est une création à la base de Keith Richards, lequel a créé un mythe de nonchalance autour de ce titre. Il s'inspirerait quelque peu de la musique du hit Dancin' in the streets de Martha Reeves and the Vandellas, qui n'est pas n'importe quelle formation soul Motown du début des sixties, ce qui n'est pas sensible. Keith a créé la légende d'une maquette où il avait prévu de mettre des cuivres. Mais, la réalité, c'est que ce riff essayé à la fuzzbox emporte tout, et Keith n'a peut-être pas digéré le côté gadget de la fuzzbox. Le titre est absolument époustouflant. En entendant ce titre, le public ne tient plus en place, c'est la référence historique en matière de rock, le titre culte au-dessus des autres pour ce qui est du format tout exploser en deux, trois minutes.

The Rolling stones - Satisfaction

J'ai privilégié un lien vidéo nous épargnant les productions lisses du genre une photo de la langue, il faut une image d'époque dans le ton, sinon un passage télé d'époque. On peut lorgner aussi du côté de la version revisitée exceptionnelle de la tournée anglaise de 71 dont peut d'enregistrements nous sont parvenus, mais tout de même Leeds et Roundhouse. Une version live officielle un peu trafiquée figure sur l'édition de Get yer ya-ya's out du 40ème anniversaire.

L'autre numéro 1, qui se démarque de Louie Louie véritablement, puisqu'il ne lui ressemble pas à l'oreille, n'est autre que Get off of my cloud, titre exceptionnel devenu anecdotique.

The Rolling stones - Get off of my cloud

Mais, 65 est aussi l'année du rhythm'n'blues stonien desservi désormais par des compositions personnelles du groupe. D'autres titres donnent leur frisson et aussi toute la dimension rock du groupe à cette époque. Ils proposent des joyaux, Heart of stone (à la James Brown je pense), ou déjà un peu psychédélique Play with fire. Les stones ne font pas du freakbeat, mais une rhythm'n'blues magique qui n'appartient qu'à eux.

Heart of stone
Play with fire
Long long while

Les trois titres qui précèdent, c'est ça écouter et aimer les stones!!!

En 65, ils reprennent Don Covay, Marvin Gaye, Sam Cooke, d'autres encore. Ils sont justes.
C'est aussi l'année de titres enregistrés et demeurés inédits avec une partie reconduite sur l'album Metamorphosis.
Je renonce à tout dire de la foisonnante année 65.

Voilà, j'ai commémoré le cinquantenaire stonien. Je laisse à l'année 66, l'autre année exceptionnelle en termes de notoriété le plaisir d'un futur épisode....