dimanche 22 janvier 2023

Un peu de Jeff Beck !

Je ne peux pas dire que j'ai beaucoup écouté de disques de Jeff Beck en solo, mais deux albums font véritablement exception.
Né en 1974 et m'étant plongé dans le rock ancien à partir de 1992, j'ai découvert Jeff Beck par les Yardbirds, puisque mon écoute était tournée de manière essentielle vers la musique sixties, et j'ai adoré. J'ai découvert aussi les albums Truth et Beck-Ola que j'ai pas mal écoutés aussi. J'ai fait l'acquisition d'un CD qui réunissait les deux albums Truth et Beck-Ola, ce qui fait que j'ai toujours considéré naïvement que c'étaient les deux premiers albums du Jeff Beck Group, alors que Truth est signé seulement Jeff Beck, mais c'est un détail puisqu'on a deux albums avec Rod Stewart et Ron Wood, puis deux autres avec des inconnus pour moi. Et, pour moi, Jeff Beck est resté avant tout le génial guitariste des Yardbirds et du Jeff Beck Group avec Rod et Ronnie. J'ai connu le trio Beck Bogert Appice bien plus tard en fait. Et dans ma campagne reculée, je connaissais les albums de la carrière solo du maître, mais seul un a trouvé complètement grâce à mes yeux Blow by blow. C'est clairement celui que j'écoutais le plus. Wired et Guitar's shope venaient après, et There and back ne m'était pas indispensable. Je ne faisais pas attention à la suite de sa carrière, d'autant plus que, même s'il y avait un revival de vieux rockers dans les années 90, on n'avait pas internet, ils étaient censés tous être sortis du circuit quasiment. Même la chanson "Hope for deliverance" de Mc Cartney qui me plaisait à la radio ne marquait personne. Et Beck ne sortait rien. Puis, un jour, je vais dans une grande enseigne regarder les CD et il y a un casque pour écouter le nouveau CD de Jeff Beck. C'était Who else avec sa pochette de prisonnier du désert, bords noirs et un écran avec vue sur le guitariste et sa chaise, belle lumière de projecteur sur lui dans la fente entrouverte.
J'écoute le début dans des conditions pourries et je me dis "Ce disque, il me le faut". Pour des raisons techniques, je ne l'ai pas acheté le jour même.
En 1996, David Bowie avait sorti un album Earthling qui m'avait marqué. Bowie n'a pas le style musical des Stones, il n'est pas très bon en concert. Ses chansons jouent moins sur la qualité du déploiement des instruments que sur des créations d'atmosphère quelque part, mais il est un génie dans ce qu'il fait et il a tenu les années, et il était bon même quand il n'était pas encore trop reconnu, il n'y a que les années 80 qu'il a vraiment passé mollement comme tous les vieux sixties, et il arrivait à faire un bon revival tout d'un coup avec Outside ou Earthling. Earthling avait l'intérêt de présenter un son résolument moderne, cette espèce de musique électronique ensauvagée pour boîte de nuit frappadingue. Les compositions en elle-même suivaient un certain ordre habituel des choses, elles n'étaient pas révolutionnaires, mais les arrangements, les sons, c'était complètement révolutionnaire.
Et j'aime bien un peu l'extase particulière que procurent l'album Earthling et certains titres dont les deux premiers de Who else.
Du coup, en 1999, j'étais à la fois surpris et préparé à la découverte de Who else. Je pense que Beck qui a joué avec lui a dû méditer l'album de Bowie de 96. Beck a joué avec Bowie en concert dès 1973 pour quelques titres ainsi faits à l'occasion. L'intérêt avec Jeff Beck, c'est que c'est quelqu'un qui privilégie l'instrumental au chant, et qui en plus est un virtuose de son instrument et enfin un expérimentateur aguerri. Et je considère que Earthling de Bowie c'est un album jouissif. Le rockeur peut être réfractaire, c'est des sons électroniques, "à quoi tu m'invites ?", etc. Objectivement, il y a une force dynamique favorable à la créativité dans Earthling et qui débride les côtés coincés, et Jeff Beck un côté coincé il y en a un dans sa musique, il y a quelque chose parfois de trop plat. D'ailleurs, il ne compose pas lui-même. Et quand j'ai écouté "Mama said" et "Psycho Sam", j'ai tout de suite pensé à Earthling en me disant "ça c'est inattendu !" Jeff Beck prend la même voie, mais j'ai aussi senti les titres comme puissants, joués avec plaisir et avec une virtuosité et une maestria qui se réinventait et frôlait de nouvelles perfections. Puis, à partir du troisième titre, on revient à quelque chose de moins électronique, un long blues, mais l'ambiance de ce morceau et la précision affolante du jeu guitaristique, et la dimension j'ai envie de dire "acoustique", mais on va penser à guitare acoustique, et c'est pas ce que je veux !, mais cette dimension du son étrange, le décalage avec un son normal de guitare jouant du blues, j'étais émerveillé, le vague-à-l'âme produit. L'album se poursuit, mais tapez-vous les trois premiers titres de Who else, c'est ces trois titres-là qui m'ont marqué, qui m'ont déterminé à acheter le CD. Le suivant album You had it coming est très bon également avec des continuités, mais Who else reste définitivement pour moi le chef-d'oeuvre tardif et à part de l'oeuvre de Jeff Beck, il est au-delà en qualité, au-delà en originalité. Je suis content de constater qu'à l'heure des commémorations, c'est précisément cet album qui est le plus volontiers retenu après Blow by blow, avec la compagnie de Guitar's shop de 89, mais pour moi le truc de dingue récent c'est Who else, le reste est un cran en-dessous. Dans les années 2000, Jeff Beck est à l'honneur encore en tant qu'artiste vétéran qui tire encore des choses nouvelles de son sac, mais il faut arrêter de croire que lors du revival les vieux héros tiennent sans fin. Les Rolling Stones ont eu un revival de 89 à 92 et c'était très en-dessous de leur âge d'or. Bowie a eu un revival dans les années 90, mais c'est aussi en-dessous. Ray Davies a fait des choses prodigieuses, non pas dans les années 90, mais plutôt dans les années 2000, et l'album Workingman's café est fabuleux, et donc Jeff Beck a fait Who else. Cet album m'a convaincu, et à la première écoute. On a d'autres titres forts et originaux Blast from the east, Space for Papa qui fait penser à un autre album de Bowie, Outside, l'étrangeté onirique de Angels (Footsteps), THX138, Hip-notica, le planant Another place, le voyage en paix Declan, etc.


On peut comparer avec les titres de Bowie.


Les chants nous éloignent rapidement, mais les débuts instrumentaux permettent de faire le lien. Il faut privilégier les parties instrumentales pour comprendre comment l'un a pu déterminer l'autre.
Je mets tout de même la chanson finale qui a l'intérêt de ne pas avoir de partie chantée faisant un trop important contraste.


Je reviens à l'album Who else pour sa chanson sublime. La 3ème. Il joue évidemment tout de même sur son terrain du blues.


Et sans le blues, on a ceci, une chanson de relaxation du côté de l'aquarium :


**

Evidemment, c'est la période des Yardbirds qui a mes faveurs avec "Heartful of soul" notamment :


De sa discographie personnelle, Roy Loney a renié l'album Contents under pressure qui avait été amené à quelques concessions New wave, c'est oublier deux reprises fabuleuses au passage une de "Sorry" des Easybeats et cette version de Heartful of soul :


On songe bien sûr à l'envolée finale de "I'm a man". Au moins, une version finale pour aider à s'en faire une idée.


Peu de gens le savent et beaucoup de fans n'ont pas l'air de posséder l'album Having a Rave Up qui contient une face A de titres studio avec Jeff Beck et qui a au moins quatre titres en concert plus anciens avec Clapton sur la face B. La version studio de Jeff Beck fait deux minutes trente et celle en concert de Clapton fait quatre minutes trente.
On voit sur la toile des annonces et vidéos maladroites où la version de Beck est attribuée à Clapton, où on colle la version de Beck sur des vidéos et images du groupe avec Clapton. La version de Clapton est peu mise en avant d'ailleurs et les gens ne se rendent pas du tout compte que le titre studio porte la marque distinctive du génie expérimental de Beck.
La face A de Having a rave up contient plusieurs des titres phares du groupe avec Jeff Beck : outre I'm a man version studio, on a Heartful of soul, Still I'm sad, Evil Hearted you et Train kept a rollin qui sera revue en Stroll on par la suite avec renfort de Jimmy Page. On a aussi l'étrange composition lyrique Your' a better man than I am. Il ne manque que le succès sorti en 45 tours Shapes of things.
Je ne m'étends pas sur des titres aussi réputés que Heartful of soul, Shapes of things, Still I'm sad et Evil hearted you.
Je vais essayer de faire un article bien personnalisé et qui va droit à des informations peu évidentes.
Par exemple, sur le premier album des Yardbirds, bien que Clapton soit présent, on a déjà des interventions de Jeff Beck sur trois titres. Ces trois titres-là ont été faits dans le même esprit que les autres du premier album, ils sont plus blues, puisqu'on sait que sur cet album le succès de "For your love" et son côté pop ont fait fuir Clapton, et pourtant Clapton est déjà parti et ils permettent à Jeff Beck d'immédiatement montrer ses qualités de contributeur : I ain't done wrong, Sloopy Hang on / My Girl sloopy et I'm not talking.
Faisons-nous plaisir en citant deux de ces titres. "I'm not talking" est une reprise, éblouissante à la guitare, de Moses Allison, et I ain't done wrong est encore un morceau explosif à la guitare composé bizarrement par le chanteur Keith Relf, ce qui est un peu suspect, et on n'oublie pas qu'on peut comparer sur l'album avec le titre I ain't got you joué lui avec Clapton.


En clair, pour moi, le génie des Yardbirds est plus lié à Jeff Beck qu'à Clapton. Oui, le groupe a eu un succès avec Clapton initialement, mais la discographie est nettement dominée par Jeff Beck, lequel fait des siennes sur le tout premier album déjà.
Il va de soi que le meilleur album des Yardbirds n'est autre que Having a rave up. Il contient une face A de quasi tous les meilleurs titres du groupe et une face B qui reprend quatre titres d'un live paru un peu avant avec Clapton à la guitare. Mais les faiseurs d'anthologie saluent plutôt l'album suivant dont cette fois tous les titres sont inconnus, même le titre de cet album n'est pas clair entre Roger the Engineer, simplement The Yardbirds et le titre d'une des chansons qui y figure Over, Under, Sideways, Down.
On peut se poser la question de la relation avec "the engineer" de l'opéra-rock "A Quick one" des Who sorti la même année (66). Il s'agit du dessin sur la pochette qu'on doit au bassiste Dreja.


Beck s'y taille la part belle, pas de Clapton, toujours pas de Page, et des expérimentations nouvelles et des styles nouveaux.
Beck chante sur le troisième morceaux The Nazz are blue et il joue aussi de la basse sur le morceau éponyme. On voit aussi qu'avant le Beck's bolero il y a eu le Jeff's boogie.
En parlant de basse, celui qui en joue se retire et laisse la place enfin à Jimmy Page, lequel va le remplacer. Page joue un temps de la basse, mais bientôt on se retrouve avec un groupe à deux guitaristes solistes. Malheureusement, au-delà des concerts, trois titres seulement ont été enregistrés.
Pourtant sur l'album studio suivant, le dernier des Yardbirds, dernier studio car il existe une perle rare un live faisant transition avec le style Led Zeppelin, sur l'album suivant disais-je, Little Games, il n'y a aucune présence de Beck et Jimmy Page est seul à la guitare.
Où sont donc ces trois titres ?
En fait, même si ce fut de courte durée, de manière incroyable, une version de Train kept a-rollin' réintitulée Stroll on jouée avec Page et Beck figure dans le film Blow up d'Antonioni. Le réalisateur italien espérait engager les Who pour voir Pete Townshend casser une guitare sur scène. Les Yardbirds remplacent les Who et Jeff Beck se soumet au jeu d'imitation de Townshend. Casser les guitares, c'est le truc de Townshend, un peu de Jimi Hendrix, mais pas du tout de Jeff Beck, mais il s'exécute de bonne grâce en jouant le mec agacé par un problème technique et on a en voix off les autres qui disent de continuer de jouer, une imitation cocasse des Who par lesYardbirds eux-mêmes (quoique maladroite), et du coup Page et Beck ensemble à l'écran dans une prestation du groupe.
En fait, il semble y avoir du débat.
Le titre "Stroll on" est joué en concert avec Page, mais seulement ne signifie pas automatiquement qu'il a joué sur la version studio, tandis que pour le titre The Nazz are blue Jimmy Page est tantôt mentionné, tantôt non.
Les trois titres sur lesquels les deux guitaristes jouent ensemble sont sortis sur deux 45 tours. La face A est la même sur les deux 45 tours, il s'agit d'un titre où l'ajustement des guitaristes innovateurs Page et Beck a la part belle, mais nous sommes à la fin de l'année 66 dans une période particulière. Le public et les critiques commencent à se braquer contre le psychédélisme qui ne fait pourtant que naître, puisqu'il explosera l'année suivante. Le titre avant-gardiste des Stones "Have you seen your mother, standing in the shadow ?" n'a qu'approcher la première place, mais ne l'a pas atteinte. Le titre des Yardbirds va souffrir lui carrément d'un manque de succès et faire un flop : "Happenings ten years time ago". Sa reconnaissance s'est faite a posteriori, bien appuyée par le fait que le titre n'est connu que des connaisseurs sachant que Page et Beck y tiennent pour une quasi unique fois les rôles des deux guitaristes solistes meneurs de la composition.
La première face B était Psycho Daisies, la seconde face B est The Nazz are Blue.
Voilà ! Au moins, je ne vous laisse pas planter le nez en l'air quand je dis qu'il y a trois titres enregistrés avec Page et je vous laisse pas deviner où ils sont parmi la discographie connue du groupe. Deux ne font même pas partie de la discographie accessible des Yardbirds. Grâce à moi, vous savez tout.


Personnellement, je ne trouve pas l'ensemble bien maîtrisé. Je suis marqué par le riff d'attaque, l'espèce de roulement à la guitare en début de morceau, mais j'ai dans la tête un autre morceau d'autres gens qui s'en sont servis, et je n'arrive pas à le retrouver. Je trouve aussi mal intégrés les bruits et paroles. Parfois, c'est réussi, mais ici ce n'est pas le cas, c'est comme un tableau que vous gâcheriez par un phylactère. On peut aussi réussir à bien mélanger le phylactère à un tableau, mais il faut trouver la formule et ici je trouve ça discutable malgré de beaux passages à la guitare et évidemment de la resucée du style de chansons comme "Shapes of things", "Still I'm sad" ou "Evil hearted you".
Honnêtement, je n'écoute pas ce titre régulièrement, et je ne me l'impose pas quand je me fais une session de Yardbirds.
Plutôt prendre son pied avec la face B !


Mieux encore, prendre son pied avec la reprise en concert privé pour un film de "Stroll On", du faux concert truqué bien sûr, mais Stroll on quoi ?


Remarquez qu'il y a pas mal d'extraits de films ou séries sixties où récupérer des extraits de concerts de groupes de l'époque.

L'album qui contient The Nazz are blue, Roger the Engineer dont j'ai parlé plus haut, a été enregistré en juin 66. Les titres Happenings ten years time ago et Psycho Daisies ont été enregistrés avec Page entre juillet et septembre-octobre 1966 selon des témoignages contradictoires. The Nazz are blue existe-t-il dans une seconde version ? Je pense plutôt que comme il a remplacé Psycho Daisies en face B on l'a confondu avec les sessions de Jimmy Page, ce qui n'a pas de sens.
Pour moi, le troisième morceau c'est plutôt Stroll on ou une préfiguration du Beck's bolero, le Jeff's blues. Je n'ai pas encore trop cherché, mais je vais le faire, car je remarque que les informations sont imprécisés au sujet du troisième titre de Beck et Page en duo à la guitare chez les Yardbirds.
Le morceau "Train kept a-rollin'" est une reprise des années cinquante qui figure déjà en reprise sur un magnifique album du Johnnu Burnette trio.


Ce titre rockabilly s'inspire quelque peu de chansons imitant le train du côté du rhythm'n'blues de l'époque, on a un morceau lent imitant le train dans le corpus de Chcuk Berry ou encore dans le corpus de Bo Diddley, et il y en a d'autres, mais la machine rockabilly de Burnette a un enthousiasme de diable contagieux que les Yardbirds vont peaufiner.
En vérité, le morceau de Chuck Berry "Downbound train" est postérieur, 1957 contre 1956, et c'est forcément pareil pour Bo Diddley. Une recherche est à faire sur ce genre de compositions référençant la musique à une allure de train. Blaise Cendrars sort de ce manche... de guitare.


Au passage, dans les années 90, Jeff Beck a fait un album hommage sur le groupe Gene Vincent and the Blue Caps, celui avec une image de pin up sur une guitare.
Le titre "Train kept a-rollin'" figure déjà tel quel sur l'album "Having a rave up" sans Page, la version Stroll on existe en bonus sur des rééditions CD et la corruption du titre n'est liée qu'au fait de vouloir éviter de payer des royalties au compositeur de "A train kept a-rollin'" pour on ne sait quelle raison. Jimmy Page fut très friand de cette reprise qu'il joua régulièrement avec les Yardbirds ensuite, mais aussi avec Led Zeppelin lors des premières tournées en 1969.
Jeff's blues et peut-être Stroll on, on hésite entre trois et quatre titres studios enregistrés avec Page. A votre métier, les journalistes, les reporters !

Les rééditions en CD privilégiant les albums, certains 45 tours passent à la trappe. Nous l'avons vu pour "Happenings ten years time ago", et on a le même problème avec Hi Hoi silver lining, pourtant un hit très connu de Jeff Beck en solo, avec en face B le Beck's bolero. Je me suis permis une rime.


Dieu essaie de m'empêcher de mettre des liens dans mon article, mais moi sur l'air suscité ou sus-cité je chante : "Crèève Dieu, ne fais pas ça quant tu veux, mais accélère un peu / Le plus tôt sera le mieux !"
Je maîtrise même l'orthographe des rimes.
Le titre "Hi Ho silver lining" joué par Beck est une reprise qui a désespéré un groupe inconnu qui comptait décoller avec leur version. Il s'agit d'un groupe méconnu mais excellent The Attack. Ils ont fait aussi une reprise de "Sympathy for the devil", puis ils ont une belle collection de chansons qui permet d'arriver à un CD chargé en titres bien défendables.


C'est super et ça rivalise sans problème avec le maître.

Pour Jeff Beck, je vais éviter de citer Truth et Beck-Ola, ce sont des albums évidents de lui avec Ron Wood et Rod Stewart.
Ron Wood souffre aujourd'hui d'un relatif discrédit, il est le guitariste de la période moins glorieuse des Stones, mais c'est injuste. Mick Jagger chante moins bien, Keith Richards a bien sûr baissé de niveau, et Ron Wood n'y est pour rien. En plus, avant la venue de Mick Taylor, on a surestimé le rôle créateur de Brian Jones et il était surtout un gars qui jouait de multiples instruments, ce qui est bien, mais ce qui fait qu'il n'a pas été un guitariste clef à temps complet. Mick Taylor est bien sûr le guitariste virtuose du groupe et celui des concerts exceptionnels de 69 à 73, que ce soit dû en partie à sa présence ou au fait que tout le groupe assurait. On rappelle quand même que le déclin progressif des Stones commence si pas en concert au moins en studio avec l'album de 1973 Goats head soup et tend à se confirmer avec It's only rock'n'roll, même si les deux albums sont encore merveilleux à écouter quand on ne les compare pas aux précédents. Notons que Jeff Beck lui-même jouera pas mal en session avec les Stones dans la période de transition de 74 à 76 et donc sur des titres qui finiront par faire les huit de l'album Black and blue avec Ron Wood. Notons que le titre "It's only rock'n'roll" est signalé comme ayant été influencé par Ron Wood. En réalité, c'est un plagiat partiel et une réadaptation du titre "Blues power" de Clapton que celui-ci a joué en janvier 73 en compagnie de plein de grands noms dont Townshend et Ron Wood. Mais ceci est une autre histoire. Ron Wood a donc joué sur scène parmi d'autres grands noms en janvier 73 avec Clapton quand il n'était pas encore un Stone, il n'était donc pas n'importe qui. Ron Wood a d'abord joué quelques titres avec un groupe nommé The Birds, avec la correcte orthographe de nom d'oiseau, les américains The Byrds ayant voulu répliquer au Beat des scarabées ("beetles"). On fait dans le sonnet des voyelles et le rayon de "Ses Yeux". Cela fait un super album réédition collector en CD. Ron Wood est le frère d'un membre d'un très bon groupe du british blues début sixties The Artwoods. Ron Wood est un membre du Jeff Beck Group sur Truth et Beck-Ola, Ron Wood a joué avec Rod Stewart dans ses débuts solos, et les premiers albums de Rod Stewart c'est du bon, c'est sa période fin 70's début 80 glamour, disco et pop qui l'a rendu ridicule ce chanteur à la voix magnifique. Enfin, Rod Stewart et Ron Wood ont été membres le temps de quatre albums et de concerts géniaux du groupe The Faces né de la dissolution des Small Faces. Et dans la carrière solo de Ron Wood, il y a des titres qui s'écoutent, et c'est un bon guitariste. Voilà tout, comme dirait Rimbaud.
Revenons à Jeff Beck, je ne parlerai plus de ses copains artistes parmi lesquels les Rolling Stones, sauf à citer bien sûr sa relation particulière à Stevie Wonder.
Jeff Beck aime les chansons de Stevie Wonder et même s'il n'y a pas d'enregistrements Beck a fait un passage à la Motown en 1970 qui se ressent un peu sur les deux derniers albums dits du Jeff Beck Group. On y relève une première reprise d'un titre de Stevie Wonder. Or, en 1972, sur un rythme de batterie de Beck si j'ai bien compris, Wonder a créé la chanson "Superstition" et le riff, mais il a décidé que la primeur de publier le titre en reviendrait à Beck, sauf que l'intérêt du titre va faire qu'il va figurer sur l'album de 1973 Talking Book de Stevie Wonder, tandis que Beck qui vient de former un trio peine à accélérer la sortie de leur premier album. C'est ainsi que finalement la version originale est bien celle de Stevie Wonder et non celle aussi saluée à l'époque du groupe Beck Bogart Appice. On a un album studio de Beck Bogart Appice en 73 et un Live in Japan en 74, avec parfois des titres en plus si je ne m'abuse sur les rééditions.
Il faut ajouter Stevie Wonder à la liste des musiciens avec lesquels Beck a joué en concert ou enregistré en studio. Voyez les remerciements sur l'album de 76 de Wonder Songs in the key of life...
Du coup, Stevie Wonder offrira un morceau à Beck qui figurera cette fois sur l'album de référence de Beck en solo Blow by blow, album de 1975.
On se met au moins, le "Superstition" de Beck Bogert Appice. Bogert a joué dans Vanilla Fudge. Appice et Bogart étaient ensuite tous deux dans le groupe Cactus.


A cause de Truth, Blow by blow est le second album solo de Jeff Beck, mais en réalité c'est à tout jamais son premier.
La face B contient une belle reprise de Stevie Wonder "Cause we've ended as lovers" et poursuit avec la chanson offerte en primeur "Thelonius". Rappelons qu'à l'époque la ferveur pour Stevie Wonder bat son plein. Au-delà de l'aveugle accumulant les chansons à succès comme Ray Charles, Stevie Wonder, né en 1950, est plus jeune que les autres chanteurs sixties, il a treize ans quand il joue à l'harmonica Fingertips et quinze quand il envoie le fameux Uptight. Il y a toute une première partie de la carrière de Wonder où c'est un adolescent assisté par des adultes, ce qui se voit au plan du crédit pour les compositions. Wonder s'émancipe quelque peu en tant que créateur vers les 18-20 ans et quand il sort notamment en 1970 l'album Signed, sealed, delivered I'm yours. On pourrait discuter peut-être de la qualité de certains des albums, mais de 70 à 75 il a des albums à succès plutôt bien reconnus, dont Innervisions, et en 1976 il sort un double album qui contient plein de titres majeurs dans sa carrière Songs in the key of life. Le déclin n'est amorcé qu'après cet album, avec un derrière grand feu en 1980 et puis quelques 45 tours à succès au début des années 80 "Part-time lover" et "I just called to say I love you" (titre que tous les rockeurs auront à coeur de dauber, forcément !) et même un dernier baroud d'honneur avec un titre d'une grande emphase harmonique et musicale "I'm free" pourtant passé quasi inaperçu en 1987.
Revenons à Blow by blow.
Le deuxième titre de la face A est célèbre. Il s'agit d'une reprise d'un titre de Mc Cartney pour les Beatles "She's a woman" et Beck s'ingénie à montrer qu'il peut jouer la mélodie de la voix à la guitare.
Pour le reste, Beck se fait aider à la composition par Max Middleton, et nous voilà avec un album superbe, moins rock, plus fusion ou jazz ou je ne sais pas comment dire.
Si on aime, on poursuit avec l'album suivant "Wired". Vu que c'est moins ce que je recherche, je privilégie Blow by blow, mais Blow by blow et Wired sont les deux opus majeurs à posséder de sa carrière solo avant Who else en 1999.
L'album de 1980 There and back, mais on lit seulement Jeff Beck en blanc sur fond noir sur la pochette, est moins marquant. L'album de 1989 Jeff Beck's guitar shop est meilleur, il est assez encensé par la critique, il correspond à un revival. Je l'aime bien aussi, mais sa reconnaissance ne vient pas d'un succès visible en 1989, c'est une reconnaissance d'estime. Ce sera le cas aussi pour Who else, mais pour moi la différence, c'est que Who else s'est imposé, tandis que Guitar shop j'ai simplement dire que c'est ce qu'il a fait de mieux depuis Wired. Après Who else en 1999, l'album You had it coming (phrase que je n'arrive pas à traduire naturellement) est très bon également, mais pour moi quelque chose se perd déjà de la fraîcheur particulière à Who else.
Je préfère m'arrêter là. Les albums de Beck et même ses prestations ont une reconnaissance d'estime dans les années 2000, je ne dirais que ce qui se dit déjà avec un peu de retrait prudent par-dessus, donc je m'arrête là. Pour moi, "You had it coming" est plus le dernier album que j'écoute volontiers de Jeff Beck.

"Get out of my cloud" son inspiration venue de Out of our tree et Louie Louie

 "Get out of my cloud" n'est pas le titre le plus souvent cité dans la carrière des Stones. Pourtant, c'est un titre entraînant de leur grande époque, grande époque désignant ici plus spécifiquement la période où ils ont eu le plus de succès auprès du grand public, par opposition à la grande époque de la maîtrise artistique, 68-72 par exemple dans leur cas. Le fait est tout de même étonnant, il s'agit de leur troisième chanson et composition personnelle numéro 1 après The Last time et Satisfaction. "19th nervous breakdown" ne sera même pas numéro, ni "Have your seen, your mother, standing in the shadow ?" ni même les titres aujourd'hui bien connus "Out of time", "Under my thumb" ou "Mother's little helper". "Paint it black" sera le dernier numéro 1 un certain temps, jusqu'à ce que "Jumpin' Jack Flash" reprenne le flambeau.
Je l'ai montré sur ce blog. "Paint it black" s'inspire de deux chansons des Supremes, tandis que "Jupin' Jack Flash" reprend énormément et doit immensément au titre "Before it's too late" de Jackee O'Day. The Last time est depuis longtemps connu pour les paroles et certains aspects mélodiques en tant que plagiat partiel d'un titre "Maybe the last time" des Staple Singers. Le titre "I'm free" de l'album December's children lié à "Get out of my cloud" est lui aussi un plagiat d'un jerk d'époque, et "Surprise, surprise", autre titre 65 des Stones est un plagiat d'un petit hit d'un groupe anglais obscur de 63. Cette même année 65, Paul Mc Cartney sortait Yesterday en disant avoir bien fouillé partout pour voir s'il ne s'était pas involontairement inspiré de quelqu'un, alors qu'il plagiait partiellement un titre de rien moins que Nat King Cole. Et avec "The Last time" comme avec "Yesterday" ou le refrain de "Jumpin' Jack Flash", un fait frappant est la reprise nonchalante de paroles à la chanson d'origine.
J'en arrive alors à "Get out of my cloud", le morceau ne ressemble à rien de connu, mais en réalité sa formule rythmique est réputée être démarquée du célèbre titre "Louie Louie". L'histoire de la pop music est jalonnée de reprises de "Louie Louie" ou bien de titres qui démarquent sa formule rythmique, et il y a de ce dernier fait deux titres emblématiques "Get out of my cloud" et la chanson "Summer nights" de la comédie musicale "Grease" de la fin des années 70. C'est de l'archiconnu, je n'invente rien.
Mais, étant gosse, quand je découvrais le répertoire stonien, les paroles "Hey you ! get out of my cloud" ("Hé toi descends de mon nuage") m'interpellaient. Le titre ne fait pas thème stonien, il ne fait pas discours sexe rentre-dedans ni rien.
J'ai trouvé un autre titre qui fait penser à "Get out of my cloud", le titre "Out of our tree" des Wailers. Je n'ai jamais fait le rapprochement jusqu'il y a peu. Au début, je ne savais même pas que "Out of our tree" datait de 1965 même. En plus, le titre des Wailers n'est pas une phrase injonctive lancée par un verbe à première vue. Mais la comparaison a fini par me frapper l'esprit entre "Descends de mon nuage" et "Hors de mon arbre", sachant que ce possessif "our" rend le titre des Wailers un peu étonnant et finalement encore plus proche du titre stonien "my cloud" versus "our tree".
Cela a l'air assez vain comme rapprochement, mais pas du tout.
Reprenons la piste "Louie Louie".
Richard Berry est un musicien de rhythm'n'blues qui a quelques premiers  beaux faits d'armes méconnus. Bien qu'il ne fasse pas partie du groupe des Robins, c'est lui qui chante en 1954 sur le titre "Riot in Cell Block Number 9" composé par Jerry Leiber et Mike Stoller (compositeurs pour Elvis et les Coasters notamment), chanson qui a eu un rôle dans l'évolution vers le rock dans les années cinquante. En 1955, il entoure Etta James sur son album "Wallflower". Et enfin en 57, il compose "Louie Louie" avec son groupe The Pharaohs, puis en 59 le titre "Have love, will travel", son autre titre un tant soit peu repris et connu. Mais ce qui a explosé, c'est bien sûr "Louie Louie". Pourtant, elle n'est sortie qu'en face B de "You are my sunshine".
Pour composer "Louie Louie", Richard Berry s'est inspiré surtout pour le début de la chanson cubaine de René Touzet "El Loco cha cha cha" et quelque peu du titre "Havana Moon" de Chuck Berry, deux sources d'inspiration toutes récentes à l'époque. Il a ajouté une touche Calypso.


L'influence du début du titre de René Touzet est flagrante et le riff de "Louie Louie" lui doit tout, mais j'observe que sa prégnance est sonorement atténuée dans la version originale de Richard Berry, alors que les reprises des années soixante en accentuant le riff rehausse le lien sonore et rythmique avec l'attaque du titre cubain.
Profitons-en au passage pour rappeler d'autres faits intéressants et convergents. La chanson "Riot in Cell Block number 9" reprend le riff dit "stop time" utilisé sur les titres "Hoochie coochie man" de Willie Dixon, Mannish boys de Muddy Waters et I'm a man de Bo Diddley, riff guitare qui vient d'un riff de piano des blues des années trente en réalité, mais personne à part moi ne semble s'en être rendu compte. Or, dans l'histoire du riff de guitare simple et comme envoûtant on connaît tous celui de Deep Purple sur "Smoke on the water", sauf que c'est encore l'un des nombreux plagiats de Deep Purple et que le riff de "Smoke on the water" est un plagiat d'une séquence mélodique typiquement brésilienne. Deep Purple a pris son riff à la chanson "Maria Quiet" d'Astrud Gilberto, il me semble par ailleurs avoir entendu la séquence dans d'autres chansons latines, soit brésilienne, soit hispanique, mais quand vous travaillez dans un endroit vous n'osez pas toujours demander qui joue sur la playlist qui passe. Astrud Gilberto est connue aussi par ailleurs pour le superbe titre de 65 "Agua de beber" qui a des chances de vous être connu.
Astrud Gilberto, née Weinert en 1940, est contemporaine des grands noms sixties Lennon, Mc Cartney, Jagger, Richards, etc. Elle est devenue célèbre aux Etats-Unis même en 1963 pour son enregistrement avec Stan Getz de la chanson de bossa nova "The Girl from Ipanema", et Astrud est alors l'épouse du célèbre Joao Gilberto dont elle porte donc le nom, lequel est aussi impliqué dans l'enregistrement de 63. "Agua de beber" est sorti sur le premier album de la chanteuse en 1965, et "Maria Quiet" est sorti en 66 sur l'album "Look out the rainbow", album qui doit être postérieur au divorce avec Joao Gilberto et la composition de "Maria Quiet" est créditée (Mario Moite) apparemment. Peu importe qu'il y ait d'autres emplois de cette mélodie dans la musique d'Amérique latine, les musiciens de Deep Purple connaissaient obligatoirement et Joao Gilberto et Astrud Gilberto. Le plagiat est indiscutable. Deep Purple et Led Zeppelin dépassent de loin les Rolling Stones en plagiats avérés.


Après le détour par l'influence latine "bodybuildée" en riff guitare rock, et je rappelle que je plaide pour qu'on constate que le morceau rock lourd jouissif réussit mieux quand il s'inspire de la soul plutôt que quand il part directement de références aux morceaux rock lourds antérieurs, je reviens à "Louie Louie". Parlons cette fois des reprises. La chanson va exploser dans les années soixante.
Face B, le titre est passé inaperçu. Mais, en 1961, un groupe américain, mais d'une région qui ne déversait pas une foule de grands noms reconnus, The Fabulous Wailers, s'intéresse à ce titre et le reprenne. Les Fabulous Wailers sont très bons, mais ils ne cartonnent pas, et s'ils sont si célèbres aujourd'hui c'est surtout pour l'explosion de "Out of our tree" en 65 qui annonce les titres déchaînés de leurs successeurs The Sonics, groupe lui aussi resté obscur à l'époque, mais devenu culte ensuite.
Après les Fabulous Wailers ou Wailers (à ne pas prendre pour le groupe de reggae bien sûr), les reprises s'enchaînent avec une de Paul Revere and the Raiuders, qui ne sont pas des inconnus, puisqu'ils avaient l'honneur de jouer dans des émissions télé, et même si on les a oubliés, ils sont très bons sur plusieurs albums avec un remarquable répertoire de bons titres. Et puis il y a ce groupe obscur "The Kingsmen" qui ne sera jamais connu pour rien d'autre que leur reprise de "Louie Louie", mais il se trouve qu'elle a cartonné. L'enregistrement amateur et sale des Kingsmen, quelque peu involontaire, fait mouche et devient une marque de fabrique en matière de son sale. On observe toutefois qu'après les jeux de bouche plus bon enfant mais déconcertant de la version originale, les versions des Wailers et des Raiders avaient déjà quelque chose de plus âpre, avec des effets un peu propres au live ou au cri hors chant. Les Kingsmen articulent mal les paroles, ont un drôle de micro pour enregistrer leurs instruments, et c'est eux qui trouvent du coup la formule. C'est de là que partent toutes les reprises quasi automatiques de "Louie Louie" à partir donc de 1963 : The Beach Boys, Otis Redding, The Kinks (nom qui ressemble à The Kingsmen au passage), The Ventures, Jan and Dean, The Leaves (groupe obscur connu pour avoir lancé la fortune du titre traditionnel "Hey Joe"), Bobby Fuller four, The Sonics (sorte de relais des Wailers et ils reprendront aussi Have love, will travel), The Troggs, et ça continuer longtemps avec The Flamin Groovies, Johnny Thunders, The Feelies, etc.
La production sonore sale des Kingsmen va faire école, mais le morceau était aussi un rock lié à un autre horizon culturel, le cubain, le calypso, le jamaïcain (pays anglophone je sais), et finalement ça a du sens que certains reprennent "Louie Louie" en lui donnant une autre touche, en insistant sur le balancé moins habituel au rock plutôt que sur le son sale. C'est "Get ouf ot my cloud" des Stones ou le son plutôt bon enfant des coquets coquins de "Summer nights".

Je vous fais une liste de liens à écouter ci-dessous, mais évidemment j'ai cité The Fabulous Wailers comme les premiers repreneurs de la chanson, ceux qui lui ont fait son identité rock sans la production sale ! "Out of our tree" est sorti également en 65 pour info. Il faudrait vérifier si c'est avant ou après le titre des Rolling Stones.
En revanche, en 66, après la sortie et du single "Get out of my cloud" et de l'album "December's children" des Stones, les Wailers ont sorti un album au titre de la chanson qui est placée en ouverture. Peu de temps après sur l'album, on a la reprise du "Have mercy on me" de Solomon Burke que les Stones avaient eux-mêmes repris avant de faire "December's children" sur le précédent album de l'année 65 où figurait "Satisfaction", puis on a le "I'm down" fraîchement repris à Mc Cartney des Beatles, rock très rentre-dedans un peu comme le "I wanna be your man" dont les Stones ont eu la primeur en 63.
Tout se tient !


Bon on passe aux deux titres qui s'en inspirent.


Et pour le titre des Stones, rien à voir avec le calypso si réellement le titre suivant a eu une influence phrastique :


Je n'arrive pas à avoir (il est vrai que je ne perds pas trop de temps à chercher) la date de sortie du single "Out of our tree" lui-même, sans parler des prestations en concert antérieures éventuelles. Le titre "Get out of my cloud", je dois avoir sa date quelque part, et il est de toute façon plutôt de la fin de l'année 65. L'influence pourrait s'envisager en sens inverse. Les deux titres sont contemporains.
En 1966, les Fabulous Wailers ont sorti un album portant le titre de cette chanson. La face A commence par "Out of our tree", se poursuit par "Mercy, Mercy", "Hang on sloopy" et la reprise du titre tout récent des Beatles "I'm down". "Mercy, Mercy" est précisément un titre joué par les Rolling Stones l'année précédente sur l'album "Out of our heads", ce qui conforterait l'idée d'une influence finalement des Stones sur les Wailers.


Don Covay fait lien entre les Stones et les Supremes dont les Stones et Who se sont inspirés sans qu'on ne se rende compte de rien...
Je termine sur l'autre point commun entre les Stones et les Wailers du coup, les Stones ont eu pour leur deuxième single la primeur d'une chanson de Mc Cartney "I wanna be your man" formatée rock basique, et les Wailers ont repris un des rares titres rock basique de Mc Cartney pour les Beatles, "I'm down".

( le mélange des Stones et des Beatles comme jamais, objectivement on ne comprend pas même si c'est de peu que la place de numéro 1 leur ait échappé en 63 ! Peut-être les sortes de "tirettes" trop appuyées à la guitare dans le refrain-titre et le son trop en suspens de la basse ? L'attaque est géniale avec les notes éthérées de guitare, le chant beatlesien de Jagger c'est de la confiture, il y a un bruitisme harmonieux, c'est du bon!)



Pour ceux qui veulent allonger le plaisir