mercredi 19 décembre 2012

F.U.N.K. (part II)

Brick. 76-82. Un succès Dazz en 76, qui, joué et orchestré, est quand même très mou et pas si inspiré. C'est la règle générale quand on écoute les autres titres.

The Brides of Funkenstein. 78-81. Groupe féminin avec des changements lancé par George Clinton. Elles participent à l'album solo d'Eddie Hazel, puis sortent un premier album. Remaniement du groupe, second album. Un troisième album est demeuré inédit, les titres sortant sur le catalogue P-Funk à l'occasion.

The Brothers Johnson. 75-82. Assez glamour et les sons parfois déliquescents qui se mirent en place dans la seconde moitié des seventies, mais des titres pas trop mal, dont le fameux Stomp. On peut relever leur reprise de Shuggie Otis : Strawberry letter 23 et des titres comme Ain't we funkin' now, Get da funk out ma. Ils distribuaient régulièrement un titre instrumental par album : Q, lettre pour un hommage discret à Quincy Jones. Le duo se sépare ensuite.

Chuck Brown / The Soul Searchers (65-76). Considéré comme le promoteur d'un sous-genre du funk, le go-go. Blow your whistle. C'est en tout cas rythmé. Un titre pas mal, classieux : Ashley's Roachclip. A creuser.

James Brown. De 54 au milieu des années 80.
Inévitablement associé au funk, The Godfather comme on dit, James Brown fut pour moi plus intéressant avant. Son funk est trop raide, je préfère d'autres artistes funk, Sly Stone ou toute l'équipe de George Clinton, Betty Davis. J'aime plus les ballades et le rhythm'n'blues jazzy de 58 à 66.
Première période 54-60, The Famous Flames. Little Richard se retirant, il prend la relève dans les charts.
Avec une vidéo qui a le sens du show Please Please Please, titre inspiré d'une première version du rock du Baby please don't go de Big Joe Williams. Le titre répétitif est de Little Richard qui n'a pas achevé le travail.
L'autre grand titre de cette première période, en réalité mitigée, c'est la ballade Try me.
Deuxième période 60-69 (la meilleure), albums au nom de James Brown, albums solos donc, et arrangements plus jazz.
Think (Aftermath en 66) des Rolling stones a un petit quelque chose du Think de James Brown. Une réécoute titre par titre me rappellera de quel titre de James Brown je songe aussi à rapprocher le superbe Heart of stone des Rolling stones.
Evolution, émergence du funk.
Troisième période, 70-76. sillon du funk.

Tom Browne. 79-83. Funk d'un trompettiste. Pas essentiel. Bêtement commercial.

B.T. Express. 70's. Commercial, mais lancé par la reprise d'un titre de Billy Nichols : Do it 'til you're satisfied.

Keni Burke solo à partir de 77, sinon musicien de studio + Five stairsteps 60's.

Bobby Byrd. co-auteur du hit Sex Machine. I know you got soul.

Blowfly. Compositeur 60's et artiste à son nom également. Je ne connais pas.


Bull & the Matadors. 60's. Groupe rhythm'n'blues. Titre de 68: The Funky Judge.

A suivre.







lundi 17 décembre 2012

F.U.N.K. (part 1)

Un petit parcours parmi les noms du funk.

100 Proof (Aged in soul). 69-72. Deux albums, leur principal succès est Somebody's been sleeping, titre plus fait pour le succès que pour imposer les qualité d'un groupe. Mais, je vais creuser. Passant en revue des débuts de titres, je semble pouvoir être intéressé par quelques-uns.
100 Proof (Aged in Soul) - Don't scratch where it Don't itch

24-7 Spyz. Milieu des années 80. Groupe noir-américain à tendance heavy metal avec des éléments funk, etc. Je préfère les passages funk aux passage heavy metal.

Vicki Anderson 65-75. Chanteuse soul, à plusieurs reprises aux côtés de James Brown. Pas spécifiquement funk, un succès en 70 : The Message from the soul sisters.

Antibalas, groupe à peu près des années 2000. Pas très euphonique. Un style fanfare latinos banalisant et mièvre.

Steve Arrington. Milieu des années 80. J'écoute son succès Dancin' in the key of life, je m'arrête au premier tiers (2 minutes sur six), c'est parfaitement horrible.

Nickolas Ashford & Valerie Simpson. 60's-70's.
Grand duo de compositeurs, moins connus en tant que duo d'artistes. Pas spécifiquement funk, a fortiori dans les sixties. Ils ont composé un nombre conséquent de hits pour d'autres artistes, notamment Ray Charles, mais aussi côté Motown, le titre Ain't no mountain high enough succès pour Marvin Gaye, puis Diana Ross.
Pour The 5th Dimension en 68 : California Soul.
Pour Aretha Franklin en 64 : Cry like a baby.
Pour Ray Charles : Let's go get stoned et I don't need no doctor. Ce dernier titre a été joué par Nick Ashford lui-même. Ce dernier titre, souvent repris par ailleurs, est la source nette du titre des Flamin' Groovies: Headin' for the Texas border.
Pour Marvin Gaye and Tammi Terrell : Ain't no mountain high enough.
J'ai collectionné tous les albums sixties de Marvin Gaye, mais pas ceux avec des chanteuses diverses, car ils sont franchement moins bons. Et même ce titre ne me paraît pas brillamment interprété.
Reprise de Diana Ross du titre précédent Ain't no mountain high enough.

Aurra. Années 80. De la musique bien merdique des années 80.

The Average White Band. Groupe écossais des années 70. Leur succès Pick up the pieces en 74. Mais ça vire très vite disco y compris sur les autres titres du premier album. Il y a quand même des titres funky corrects. If I ever lose this heaven, Cut the cake, School boy crush, etc.

Roy Ayers. 60's et 70's. Trop jazz pour moi, cette discographie abondante. Un assez bon titre funk : Funk in the hole. On lui doit aussi la bande-son de Coffy, film de blacksploitation.

Eryka Badu. 90's. Plutôt R'n'b-soul avec un zest traditionnel que funk.

The Bar-Kays. 60's-70's, groupe Stax. Dans les sixties, plutôt Rock et rhythm'n'blues. Soul finger, un classique. Groupe instrumental. Un côté funk dans le groove. Holy Ghost. Evolution funk : Son of shaft (live). Je vous épargne les titres des années 80 comme Traffic jammer ou Freakshow on the dancefloor.

The Beginning of the End - Funky Nassau 71
De la musique latinos banale, dont on ne saisit pas le côté funk. Sans intérêt.

Edwin Birdsong. Années 70. Bizarroïde, pas terrible.

The Blackbyrds. 70's. Groove instrumental lent pas mal Funky Junkie. Après, ça vire grosse disco pour salon de coiffure. Je renonce très vite à approfondir.

Bloodstone. Principalement 73-84. Un peu gentillet, mais pas mal. Who has the last laugh now

Eddie Bo. 50's, 60's, 70's. Je dois creuser. Hook and sling, I'm wise qui est l'original de Slippin' and slidin' de Little Richard.

Hamilton Bohannon. 70's. Disco tapant du rythme. Foot stompin.

Booker T and the MG's. Principalement 60's. Groupe instrumental Stax au titre mythique de 62 Green onions. Steve Cropper au sein du groupe. Musique plutôt soul, rhythm'n'blues, avec un peu d'évolution funk. Ils ont aussi accompagné Mitch Ryder sur l'album The Detroit-Memphis Experiment: Liberty. Je cite d'autres titres sixties, mais sans songer à un raccord au funk : Melting Pot, Summertime (reprise).

Bootsy's Rubber Band.  76-79. Groupe de Bootsy Collins qui jouera ensuite à son nom ou sous d'autres noms de groupes et reviendra à ce nom de groupe. Sa voix grave comique et son jeu de basse, il apparaît aux côtés de Jams Brown, de Parliament-Funkadelic. Tardivement, il a collaboré au hit Groove is in the heart de Deee-Lite et il apparaît avec d'autres chanteurs plus récents parfois, mais je passe. En-dehors du passé avec James Brown et Funkadelic-Parliament, on retiendra, même si c'est parfois mitigé, ce qu'il a fait de 76 à 79 dans le groupe Bootsy's Rubber Band. Premier album en 76, en parallèle du Mothership connection de Parliament : Stretchin' out in. Suivront Aah! the name is Bootsy, baby et Bootsy? Player of the year qui sont meilleurs. Can't stay away, Hollywood squares. Bootsy? Player of the year était initialement vendu avec les lunettes, je n'ai que le vinyle.

Brass construction. 75-85. Disco, très, mais vendable en la matière. Movin', Changin'.

Breakwater. 78-80. Un titre rock marquant typé 80, mais à part dans leur production : Release the beast. Deux albums, un en 78, un en 80. Plus gentiment disco : No limit, You, malgré le mélange d'influences.

Brecker Brothers. Je dois creuser. East river.

A suivre. Il sera encore question de James Brown, Betty Davis, de Funkadelic, Parliament, George Clinton, Fred Wesley et Eddie Hazel, des Isley Brothers, Impressions et JB's, des Wilds Magnolias, de Sly and the Family Stone, des Meters, de Charles Wright, et de bien d'autres encore...

Betty Davis - F.U.N.K.
The Wild Magnolias - Soul Soul Soul
Sly and the Family Stone - Thank you fallentinme be mice elf agin
Funkadelic - Standing on the verge of getting it on
Parliament - Breakdown
Isaac Hayes - Theme from shaft
Fred Wesley & The Horny Horns - The Cookie Monster
The Meters - Chicken Strut
Betty Davis - They say I'm different

vendredi 14 décembre 2012

Avis sur les années 90 et 91 du livre Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans quoi déjà?... dans son lit.

Bon, je commence.
Je devrai inventer la catégorie très chiant pour établir des nuances dans ce que je ne recommande à écouter à personne, et une catégorie Minable entraînant pour éviter qu'on me reproche tous mes "chiant" accumulés.
On voit que la liste est très longue. Ce livre manque bien sûr des choses, mais il s'appesantit aussi lourdement dans la connerie.
Du côté des Children of Nuggets, il y en a quelques-uns ici, mais ce n'est pas ceux que moi je privilégie.

Cocteau Twins - Heaven or Las Vegas (1990). Chiant.

The Shamen - En-Tact (1990). Chiant.

Deee-Lite - World Clique (1990). Pas mon style, mais pas si mal. Le succès "Groove is in the heart", avec le bassiste funk mythique Bootsy Collins, est certainement le fruit d'un travail exceptionnel. C'est à l'évidence un des sommets de la dance, avec un clip sympathique. Le reste de l'album a ses beautés.
Deee-Lite - Groove is in the heart

The La's - The La's (1990). Du Children of Nuggets. La chanson "There she goes". Il y a des titres qui me plaisent, mais je n'ai pas encore acheté l'album, vraiment pas prioritaire pour moi. Pop anglaise beatlesienne.
The La's - Feelin'
The La's - There she goes

The Black Crowes - Shake your money maker (1990) Pas mal du tout, très bon. Plus gros son, plus hardeux que du garage, donc c'est a priori moins dans mes repères, mais ils manient bien pourtant le potentiel garage rock. C'est bien l'un des groupes de référence des années 90. Quand on veut écouter du rock frais des années 90, on écoute le rock garage, des groupes roots ou eux. Ils seraient dignes d'être confondus avec de grands groupes des années 70.
La comparaison avec Exile on main street peut paraître démesurée, mais elle n'est pas sotte au plan du style musical. Il y a des plans d'Exile à la guitare. Mais, un peu gros rock, les Black Crowes ont aussi quelque chose d'un groupe du sud des Etats-Unis. Les crescendos ont quelque chose d'une rencontre entre le rock sudiste et Beggar's Banquet ou Exile on main street. La situation est bien de volupté musicale dans les contorsions.
Ils accompagneront Jimmy Page sur un album de reprises de titres de Led Zeppelin.
En 1994, à Montpellier, double ouverture des Rolling stones par The Black Crowes et un Bob Dylan en répertoire plus rock.
The Black Crowes - Hard to handle (reprise d'Otis Redding)
The Black Crowes - Jealous again
The Black Crowes - Seeing things

Shake your money maker est le nom d'une chanson d'Elmore James qui ne figure pas sur l'album.
Le suivant album est à recommander également. The Southern Harmony and musical companion en 1992. D'autres encore. J'ai des Black Crowes en live-bootlegs, mais je n'ai pas encore lancé ma collection des albums officiels, privilégiant ce qui va disparaître du marché jusqu'à présent.

Depeche Mode - Violator (1990). Chiant. Le hit "Personal Jesus", ouais pas jusqu'au bout, de l'air.

Pixies - Bossanova (1990). Chiant. Le thème de l'album, c'est les OVNI. Musicalement, c'est pas terrible du tout. Je ne supporte pas l'album Doolittle non plus.
Je vais être gentil pour le titre Cannonball des Breeders, puisque s'y est réfugiée Kim Deal des Pixies. Mais, ça s'arrêtera là, car même Cannonball n'est pas un titre pleinement pour mélomane, malgré les jeux intelligents de rupture de l'intro et de vibration. Il a une tenue de route assez plate, pour dire spontanément ce qui me passe par la tête. Une tenue de route assez plate, heu?, ça doit vouloir dire ce que ça veut dire. J'ai voulu dire ce que ça veut vouloir dire, littéralement, et dans tous les sens.
The Breeders - Cannonball

Megadeth - Rust in peace (1990). Chiant. Ils s'excitent, s'enflamment, ça ne ressemble à rien.

Digital underground - Sex packets (1990). Chiant.
Je n'ai jamais compris comme les gens n'étaient jamais fatigués d'écouter des raps qui se ressemblent tous de manière épaisse, avec des voix qui ne chantent pas et se ressemblent plus encore, sans rien de beau. C'est un style que de clichés: on ponce le poncif qu'on soit pur rap ou rap r'n'b.

Pet shop boys - Behaviour (1990). Chiant.

Happy Mondays - Pills'n'thrills and bellyaches (1990). Bof.
Un peu désincarné, un peu plat, sauvé par la recherche de grooves un peu funk, d'effets rock éprouvés.

George Michael - Listen without prejudice vol.1 (1990). Chiant.

Neil Yound and Crazy Horse - Ragged glory (1990). Très bon.
Une belle longévité, j'ai plusieurs albums, mais je n'ai pas encore peaufiné la collection. J'ai parfois été empêché par la particularité de sa voix.
Neil Young and Crazy Horse - Country Home

Ice Cube - AmeriKKKa's most wanted (1990). Chiant.

Jane's Addiction - Ritual de lo habitual (1990). Entre Chiant et Bof.

LL Cool J - Mama said knock you out (1990). Chiant.

Public Enemy - Fear of a black planet (1990). Chiant.

Sinéad O'Connor - I do not want I haven't got (1990). Chiant.

A Tribe Called Quest - People's instinctive travels and the paths of rhythm (1990). Chiant.

Sonic youth - Goo (1990). Entre Chiant et Bof. Dans le genre, mieux que New Order, mais très peu pour moi.

Ride - Nowhere (1990). Correct, je ne connaissais pas.

My Bloody Valentine - Loveless (1991). Chiant.

Nirvana - Nevermind (1991). Entre bof et correct.

Crowded House - Woodface (1991). Chiant.

Cypress Hill - Cypress Hill (1991). Chiant.

Julian Cope - Peggy Suicide (1991). Du Children of Nuggets. Il est mieux en solo qu'avec The Teardrops explode. Des qualités, bon, mais reste en-dessous de très bon. Tout de même, des titres le font pas mal.
Julian Cope - Safesurfer

Gang Starr - Step in the arena (1991). Chiant.

MC Solaar - Qui sème le vent récolte le tempo (1991). Chiant.

Jah Wobble and the Invaders of the Heart - Rising above Bedlam (1991). Correct.

The Red Hot Chili Peppers - Blood Sugar se Magik (1991). Correct.

Ice-T - OG Original Gangster (1991). Chiant.

Mudhoney - Every goodboy deserves fudge (1991). Je découvre, à creuser, à peu près correct. Je les préfère à Pearl Jam, aucun problème.
Mudhoney - Good enough

Public Enemy - Apocalypse 91... The Enemy strikes back (1991). Chiant.

A Tribe Called Quest - The Low end theory (1991). Encore? Chiant.

Pearl Jam - Ten (1991). Chiant.

Saint Etienne - Foxbase Alpha (1991). Chiant.

Sepultura - Arise (1991). Chiant.

Slint - Spiderland (1991). Correct quand ça joue, mais de longs à peu près silences à se farcir.

U2 - Achtung baby (1991). Chiant.

The KLF - The White room (1991). Chiant.

Massive Attack - Blue Lines (1991). Bof.

Primal Scream - Screamadelica (1991). Du Children of Nuggets. Correct.

Teenage Fanclub - Bandwagonesque (1991). Du Children of Nuggets. Correct.

Metallica - Metallica (1991). Chiant.

mercredi 12 décembre 2012

The Rolling Stones, Not fade away ! Mon monument du cinquantenaire pour les Stones, attention travaux !

L'histoire des Rolling stones commence donc en 1962.
La rencontre de Jagger et Richards est scellée par un disque de Chuck Berry dont Keith est l'un des plus grands fans imaginables.
Le nom du groupe n'a pas été choisi au hasard bien sûr. Il s'agit d'une formule de blues qui revient dans plusieurs chansons, mais que Muddy Waters met en avant sous la forme d'un titre.

Muddy Waters - Rollin' Stone

Ce titre a été joué par les Rolling stones et pas seulement (Hendrix, etc.), mais il est demeuré inédit et figure sur les bootlegs avec son autre titre Catfish Blues.

Les Rolling stones jouent d'abord dans de petites salles de concert et le rêve serait aujourd'hui de renouer avec cette situation privilégiée de leurs débuts.

En 62-63, la Beatlemania se met déjà en place. En 63, les Rolling stones ne sortent eux que deux 45 tours.
Il est maladroit de dire que les Rolling stones n'aimaient pas le titre du premier 45 tours. Le titre est génial, superbe version originale de Chuck Berry, mais sans doute plus rétro pour ceux qui ne passent pas volontiers du rock sixties au rock des années 50.

Chuck Berry - Come on

Sublime ! Les Rolling stones le jouent dans leur style de rhythm'n'blues particulier, du moins ils le souhaitent. L'interprétation est sérieuse. Oui, mais en studio, cet enregistrement ne le fait pas, ce n'est pas les Rolling stones des petites salles. Tel est l'échec. Ils ne sont pas encore rodés. C'est pour la légende que Keith endort ce titre en "premier compromis". Où est le compromis alors? En réalité, ils se sont ratés.

The Rolling stones - Come on

La face B est une reprise de Muddy Waters signée Willie Dixon : I want to be loved, qui le fait.

Le second 45 tours est un compromis. Une rencontre avec les Beatles fait que Paul Mc Cartney leur refile une chanson encore inédite I wanna be your man, chanson dont les Beatles finiront pourtant par se montrer jaloux puisqu'ils joueront le titre concurrement aux Stones en le faisant figurer sur leur deuxième album.
Les Beatles ont donné ce titre en considérant qu'il était plus fait pour être joué par les Stones que par eux.
Il faut remarquer que la Beatlemania n'est pas suffisamment ancrée que pour permettre au titre de caracoler en tête des charts. Les stones ne sont pas encore eux-mêmes.
La face B est un instrumental intitulé Stoned.

63, c'est le rodage en studio pour les Stones, comme ce fut le cas des Beatles avec le succès relatif de Love me do en 62.

64, c'est l'année des Stones, mais sous leur premier visage de repreneurs. C'est un groupe de reprises qui a inventé un rhythm'n'blues typé anglais absolument diabolique, raffiné et sale tout à la fois. Quelque chose de fascinant et d'intensément mélomane.
Cela commence fort dès le début de 1964. Un projet de 45 tours est tombé à l'eau avec les reprises de Poison Ivy et Fortune teller. Le troisième 45 tours est mythique, la reprise de Not fade away, titre de Buddy Holly, mais qui s'inspire d'une autre idole importante des stones à ce moment-là : Bo Diddley.
L'instrumentation est terrifiante, tout est soudé, rythmique et cette formule musicale orchestre même l'apparition du chant. C'est l'une des reprises les plus éblouissantes de l'histoire du rock'n'roll.

Buddy Holly - Not fade away

Bo Diddley - Bo Diddley (1955)

The Rolling stones - Not fade away

Il faut préciser que la face B de Bo Diddley en 1955 n'est autre que le mythique I'm a man que Muddy Waters a retouché en Mannish boy en créditant Bo Diddley. Le Hoochie Coochie Man de Willie Dixon a anticipé en 54 la sortie du I'm a man de Bo Diddley, mais Willie Dixon était déjà installé, alors que Bo Diddley sortait là son premier 45 tours en 55. La gloire du riff d'I'm a man parfois attribuée à Muddy Waters, n'empêche pas de constater que le Mannish boy est postérieur à I'm a man et que Bo Diddley est crédité.
Encore une fois, un 45 tours mythique que le premier de Bo Diddley, deux des airs les plus acclamés de l'histoire du rock y jaillissent.
Une reprise tardive de Mannish boy figure sur une compilation des stones, on en trouve une version live sur Love you live en 77 et une autre en 80 avec Muddy Waters.
En 63-64, les stones reprennent énormément Bo Diddley sur scène, mais autant Not fade away est le titre à la Diddley qui les a propulsés, autant Bo Diddley va rapidement manquer à l'appel sur les albums des stones, une seule reprise Mona. Ils joueront à la Diddley le titre psyché Please go home avec ses chuintements électriques en 67. Une de leurs scies en live de leurs débuts, I'm alright ou It's alright selon les pochettes, figurera en live sur l'album de 65 contentant Satisfaction. Il s'agit d'une composition stonienne à la Diddley.

The Rolling stones - I'm alright (live, intro de Charlie Watts!!)

Le 45 tours prodige Not fade away est accompagné d'un premier album éponyme intitulé The Rolling stones. Les plus belles pochettes d'albums des stones, c'est les premières, quand ils posent tous les cinq froidement. Les pochettes de Rolling stones, 12x5, Out of our heads. Magie!

Les deux premiers albums sont dominés par les reprises. Chuck Berry revient plus que volontiers quand il est question de reprises.

The Rolling stones - Carol

La version supérieure sera live 6 ans plus tard sur le live d'exception Get yer yaya's out.

Une prédilection pour les bluesmen dits marécageux est affirmée sur ce premier opus avec une reprise de Jimmy Reed et une autre de Slim Harpo. Je me méfie de la légende selon laquelle Lennon aurait dit qu'il n'aimait pas trop Reed et que Richards lui aurait dit: "finalement moi non plus", cessant d'en jouer et donc d'en reprendre. Cela ne saurait être que du ragot, d'autant qu'artiste blues plus ancien, Jimmy Reed a enregistré de très bons albums sixties en profitant du revival. Les stones jouaient beaucoup de titres de Jimmy Reed et de Bo Diddley en 63 et 64, ce qui fait beaucoup de titres figurant sur les bootlegs de titres de 64.
Les classiques de Jimmy Reed sont Honest I do qui en est un et qui figure sur ce premier album éponyme des stones, mais aussi Baby what you want me to do (traduire Baby que veux-tu que je fasse?, si je ne m'abuse), titre repris par Little Richard, Bright Lights Big City, Big Boss Man, Shame shame shame et Ain't that lovin' you baby.
Slim Harpo figure pour un titre I'm a king bee, il a l'honneur d'une reprise sur Exile on main street avec un titre qui apparaît pourtant peu sur les disques, compilations de Slim Harpo : Shake your hips. Les Flamin' Groovies ont repris l'humoristique Baby scratch my back (Baby, gratte-moi le dos). Les Coronados, groupe garage français des années 80, chantaient en français, mais ils adaptent dans une version en anglais répétitive, mais sublime la formule du I love the life I'm living, si ce n'est que le titre qui porte ce nom dans l'oeuvre de Slim Harpo est plus rétro et pas spécialement rock. Les Kinks ont repris Got love if you want it en 64 même, et les Who, amenés comme de nouveaux Kinks, reprendront ce même morceau sous un autre titre, leur producteur se créditant dans l'affaire. Got love if you want it de Slim Harpo, une source au chant décontracté de Ray Davies? Les Them reprendront eux Don't start crying now.

Le titre que je choisis de Jimmy Reed invitera à considérer que la présence de Jimmy Reed sur le premier album des Rolling stones ne se limite pas à la reprise d'Honest I do et qu'il reste quelque chose de Reed sur Out of our heads. A vous de trouver.

Jimmy Reed - Big Boss Man

Tiens, une reprise par Elvis Presley.
Elvis Presley - Baby what do you want me to do (Reed)
Little Richard - Baby what do you want me to do
Slim Harpo - Scratch my back
Slim Harpo - Got love if you want it
The Kinks - Got love if you want it (reprise 64)
Slim Harpo - Strange love

Blues marécageux, parce que la composition joue sur ses silences pour créer son ambiance.

Le premier album des stones se signale encore par la performance instrumentale de Little by little, par d'autres reprises dont le Can I get a witness de Marvin Gaye ou le Walking the dog de Rufus Thomas, proche d'Otis Redding à la Stax, sans oublier le I just want to make love to you, titre de Muddy Watzers signé Willie Dixon.
Mais, dès cette époque, les stones composaient. Jagger-Richards offraient des bluettes à Gene Pitney et d'autres, dès leurs propres débuts. Marianne Faithfull va en profiter avec As tears go by.
Mais, une de ses chansons figure sur le premier album des stones, et précisément une chanson mièvre. On peut céder au plaisir coupable. La chanson est déjà exceptionnelle. Il semble que les stones se soient rodés en fait de composition en privilégiant la mélodie sucrée, ce qui ne fut pas idiot, vu la suite. Pour être un grand compositeur, mieux vaut ne pas se ferrer tout de suite dans son domaine. Les stones furent des compositeurs dans le rock parce que leur innutrition venait partiellement d'autres horizons. Logique qui s'est perdue, ou qui n'est pratiquée que sur des modes d'application peu distinctifs entre les genres.

The Rolling stones - Tell me (you're coming back) (Jagger-Richards)

En faisant abstraction des différences entre pays (Royaume-Uni, Etats-Unis sinon France), disons que le deuxième album de reprises de l'année 64 sera enregistré aux Etats-Unis, à Chicago. Il s'intitule 12x5. Chuck Berry est encore à l'honneur, une reprise de lui et une reprise qu'il a reprise sur chacun des deux premiers albums stoniens: Carol et Route 66, puis Around and around et Confessin' the blues. Les compositions de Jagger et Richards augmentent et prennent plus le profil stonien. Grown up wrong est un remarquable exemple de cette évolution. Présenté en version écourtée, 2120 South Michigan Avenue est un hommage aux studios d'enregistrement chicagolais dont son titre nous livre l'adresse.

The Rolling stones - 2120 South Michigan Avenue
The Rolling stones - Grown up wrong

Il ne faut pas oublier que les stones n'ont pas qu'un an de retard sur les Beatles, lesquels se produisent ensemble depuis plus d'années encore.

Les Rolling stones s'affirment progressivement en tant que compositeurs et ne peuvent dès lors prétendre concurrencer réellement la Beatlemania.
Leurs reprises ont pourtant un succès de plus en plus fracassant. L'album 12x5 contient des reprises avec des titres d'un rhythm'n'blues plus soul, plus sirupeux, que le public associe moins spontanément aux stones, malgré leur constance en la matière, comme Under the boardwalk des Drifters.
Les 45 tours contemporains sont It's all over now et Time is on my side. It's all over now est leur premier numéro 1 en Angleterre et Times is on my side est pour conquérir le marché américain. Il a atteint non pas la première place, mais une des premières places un instant (5è ou 6è). It's all over now est devenu un titre anecdotique dans les mémoires. Pourtant, les Rolling stones ne furent plusieurs fois numéro 1 au Royaume-Uni que de 64 à 69. Ils ne le furent plus jamais par la suite. Ils ont pu être à nouveau numéro 1 en Amérique, mais pas en Angleterre au-delà de 69.
Et, comme ils ne furent pas numéro 1 en 67, qu'ils ne le furent qu'une fois en 68, qu'une fois en 69, on constate que le bilan concerne surtout leur premier âge de 64 à 66, avec la présence clef de deux premières reprises numéro 1. Little red rooster, blues lent signé Willie Dixon, sera le nouveau hit pour eux en 64. En 65, les Rolling stones vont faire mieux avec trois titres originaux : The Last time, Satisfaction et Get off of my cloud, sachant que deux d'entre ces trois souffrent aussi aujourd'hui d'une moindre connaissance de la part du public. Mais, finissons sur l'année 64 en citant les deux consécrations.

The Rolling stones - It's all over now
The Rolling stones - Little red rooster

En 65, double exploit, trois compositions originales sont numéro 1 cette année-là et ils sortent le 45 tours le plus célèbre de l'Histoire: (I can't get no) Satisfaction. 65 est l'année par excellence où la rivalité entre Stones et Beatles a un sens en termes de notoriété, cette rivalité sera reconduite pour l'année 66, avant que les Beatles ne fassent définitivement la différence en termes de notoriété, suite au manque de stabilité des stones en 67.
Le premier numéro 1 original s'inspire pour les paroles d'un superbe titre des Staple singers, pas de leurs albums soul encore à venir, mais d'un blues gospel exceptionnel des années 50 où le papa fait jouer ses filles, dont une a une voix immense, supérieure à Tina Turner ou Aretha Franklin: Mavis Staple. Dans les années cinquante, la guitare amplifée accompagne ce qui sort des triples, bien supérieur au goût soul des filles qui 15 ans plus tard sortent pourtant de très bons Respêct yourself, Bealtitude, toujours avec leur père.

The Staple Singers - This May be the last time

Une partie des paroles et de leur format mélodique est reprise, mais la musique est originale, avec les débuts d'expert du riff de Richards.

The Rolling stones - The Last time (Jagger-Richards)

Plagiat partiel non crédité. La chanson est fabuleuse.
Avec un peu un style à la sir Henry, Messe pour le temps présent, The Last time sort en version orchestrale. La ressemblance avec le titre original n'est pas évidente, cela se reproduira avec l'album du London symphony orchestra de reprises des stones au début des années 90, où il n'est pas facile d'identifier les morceaux.
La version orchestrale de The Last time par The Andrew Oldham Orchestra inspirera un plagiat qu'on peut dire cette fois intégrale avec le Bittersweet symphony de The Verve (groupe au demeurant insignifiant), un quart de siècle plus tard.

Andrew Oldham Orchestra - The Last time

Le hit est bien sûr Satisfaction. C'est une création à la base de Keith Richards, lequel a créé un mythe de nonchalance autour de ce titre. Il s'inspirerait quelque peu de la musique du hit Dancin' in the streets de Martha Reeves and the Vandellas, qui n'est pas n'importe quelle formation soul Motown du début des sixties, ce qui n'est pas sensible. Keith a créé la légende d'une maquette où il avait prévu de mettre des cuivres. Mais, la réalité, c'est que ce riff essayé à la fuzzbox emporte tout, et Keith n'a peut-être pas digéré le côté gadget de la fuzzbox. Le titre est absolument époustouflant. En entendant ce titre, le public ne tient plus en place, c'est la référence historique en matière de rock, le titre culte au-dessus des autres pour ce qui est du format tout exploser en deux, trois minutes.

The Rolling stones - Satisfaction

J'ai privilégié un lien vidéo nous épargnant les productions lisses du genre une photo de la langue, il faut une image d'époque dans le ton, sinon un passage télé d'époque. On peut lorgner aussi du côté de la version revisitée exceptionnelle de la tournée anglaise de 71 dont peut d'enregistrements nous sont parvenus, mais tout de même Leeds et Roundhouse. Une version live officielle un peu trafiquée figure sur l'édition de Get yer ya-ya's out du 40ème anniversaire.

L'autre numéro 1, qui se démarque de Louie Louie véritablement, puisqu'il ne lui ressemble pas à l'oreille, n'est autre que Get off of my cloud, titre exceptionnel devenu anecdotique.

The Rolling stones - Get off of my cloud

Mais, 65 est aussi l'année du rhythm'n'blues stonien desservi désormais par des compositions personnelles du groupe. D'autres titres donnent leur frisson et aussi toute la dimension rock du groupe à cette époque. Ils proposent des joyaux, Heart of stone (à la James Brown je pense), ou déjà un peu psychédélique Play with fire. Les stones ne font pas du freakbeat, mais une rhythm'n'blues magique qui n'appartient qu'à eux.

Heart of stone
Play with fire
Long long while

Les trois titres qui précèdent, c'est ça écouter et aimer les stones!!!

En 65, ils reprennent Don Covay, Marvin Gaye, Sam Cooke, d'autres encore. Ils sont justes.
C'est aussi l'année de titres enregistrés et demeurés inédits avec une partie reconduite sur l'album Metamorphosis.
Je renonce à tout dire de la foisonnante année 65.

Voilà, j'ai commémoré le cinquantenaire stonien. Je laisse à l'année 66, l'autre année exceptionnelle en termes de notoriété le plaisir d'un futur épisode....

vendredi 30 novembre 2012

Albums de 1981, en partant du livre 1001 albums...

De premiers mots pour dire que je commence...

Einstürzende neubauten - Kollaps

Mon avis : à part la chanson-titre, c'est horrible.

Je vous épargne Tanz Debil et le reste.

Siouxsie and the Banshees - Juju

Mon avis : ça va. Un peu barré, le premier album The Scream est plus intéressant. Il est d'ailleurs référencé également dans les années 70.

Heaven 17 - Penthouse and pavement

Mon avis : chiant, mauvais.


The Go-Go's - Beauty and the Beat

Mon avis : moyen. C'est le groupe de Belinda Carlisle qui poursuivra une carrière solo, c'est aussi un album qui fut numéro 1 aux Etats-Unis en étant constitué uniquement de femmes interprétant leurs propres compositions. Ce n'est pas une raison pour nous imposer cet album.


Motörhead - No sleep 'til Hammersmith

Mon avis : des aspects antimusicaux. Dynamique tant qu'on veut, mais ce n'est que du réchauffé de gens qui se la pètent. Eh! les Go-Go's, revenez, je veux bien vous écouter un peu plus, finalement.

Soft Cell - Non-stop erotic cabaret

Mon avis : quelques titres s'écoutent sans être vraiment ça. Je vous épargne le clip de Sex Dwarf. Evidemment, ce qui est mémorable, c'est la reprise du titre sixites Tainted love.


Orchestral Manoeuvres in the dark - Architecture and morality

Mon avis : bof. Le tube "Enola Gay", entraînant, mais limité (on fatigue avant la fin du morceau), ne fait pas partie de l'album. Connu également, Succès de l'album, "Souvenir" est encore plus faible, malgré une séquence mélodique marquante. Le groupe n'a pas l'air de comprendre qu'un morceau doit être soigné entièrement, composé entièrement. Sans force mélodique, "Electricity" exploite cet art mélancolique qui fait leur charme. C'est un groupe à synthétiseurs donc. Je n'ai parlé que de quatre succès, mais excepté "Souvenir", pas des titres de l'album même qui contient deux Joan of Arc sorties en single. She's leaving est une allusion à un titre de Sgt Peppers, mais une allusion musicalement bien vague. Je vous passe la plupart de tout cela qui ressemble à du Jean-Michel Jarre ou du Vangelis.


Brian Eno and David Byrne - My life in the bush of ghosts

Mon avis : Très bonne première moitié, avec des titres géniaux. Cela me change de mes habitudes. Je trouve le début d'album fascinant. America is waiting, le titre d'ouverture, me semble énorme. Titre pas si génial pendant les deux, trois premières minutes, Jezebel Spirit est meilleur que ce titre pourri Thriller, les premières notes de Jezebel Spirit me faisant penser à l'influence du titre d'Eno et Byrne sur celui composé pour Michael Jackson. La seconde partie de l'album est faible par comparaison.


Black Flag - Damaged

Mon avis : très bon. Je n'écoute pas trop de hardcore, celui-ci serait l'album de référence.


X - Wild gift

Mon avis : génial, déjà dit quand je l'ai associé à Los Angeles de l'année 1980.

The Psychedelic Furs - Talk, Talk, Talk

Mon avis : moyen. Mieux vaut leur premier album éponyme The Psychedelic Furs. Semble avoir fait illusion auprès des fans de sixties dans les années 80. Ils sont cités dans le livre de Vernon Joynson The Acid Trip. Je ne suis pas enthousiasmé spécialement par "Pretty in pink". J'aime bien l'effet d'acier sur Dumb waiters, mais après ce n'est pas ça.


Titres du premier album qui est meilleur.


The Human League - Dare !

Mon avis ; chiant, sauf le tube, encore que limité.


The Gun Club - Fire of love

Mon avis : Très bon, avec pour sommet le titre Sex Beat. Attention, la chanson Fire of love n'est pas sur cet album, mais sur le suivant Miami. Du groupe, je recommande Fire of love, Miami, le EP Death party sorti en CD accompagné d'un live et l'album Las Vegas Story sorti avec un second CD de live. J'ai raté un bootleg d'enregistrements plus crus des titres du premier album. Des liens avec les Cramps par la présence de Kid Congo Powers.


Bauhaus - Mask

Mon avis : chiant,inaudible. J'ai l'impression que le riff de basse d'Of lilies and remains a inspiré Gotainer (Décalcomanie, je crois).


Bobby Womack - The Poet

Mon avis : très bon. Superbe voix, de la soul des années 70 en 81! Et parfois du solide. Le titre d'ouverture So many sides of you rappelle discrètement dans son intro le Master Blaster jammin' de Stevie Wonder sorti l'année précédente.


Tom Tom Club - Tom Tom Club

Mon avis : pas trop mal, ce n'est pas du rock, mais j'aime bien, peut-être pas tout un album, mais comme ça deux, trois morceaux.


Rush - Tom Sawyer

Mon avis : pas terrible, je n'aime pas du tout. Dire que, du temps que j'étais à l'Université, j'ai acheté une gratuité de repas de midi pendant un an en refilant deux albums CD (sans avoir jamais retenu lesquels) de ce groupe à un de ses fans.


ABBA - The Visitors

Mon avis : Je ne comprends pas ce que ça vient faire là !? ABBA (j'espère que vous avez l'intégrale) en est à son septième album, les couples se défont et les filles se déchirent entre elles, et leur musique est moins joyeuse. Aucun succès sur ce septième album. Alors, pourquoi recommander un groupe que même les fans d'ABBA boudent en dépit d'un relatif succès? Album de la maturité? Comprends pas. L'album n'est pas terrible tout simplement. Nous n'irons pas bader devant ses meilleurs titres Head over heels ou Two for the price of one. Franchement, si on met ABBA dans l'indispensable, on met en avant des titres comme Fernando, non? Je peux citer en revanche un succès en solo d'une des deux chanteuses du groupe pour compenser, car je me suis mis la discipline de citer un lien, sauf quand pour montrer que ça m'énerverait. Donc c'est nul, mais on fera avec, titre non pas de 81 en plus.


Cela devrait s'arrêter là si je ne prenais en compte les choix du traducteur qui propose sa liste d'Outsiders. Il m'a l'air à côté de ses pompes. Il cite plusieurs fois des albums qui sont bien traités dans le livre. Il a cité plusieurs albums de 1981, répétant notamment le titre Fire of love de Gun Club. Voici ceux qui s'y ajoutent.

The Barracudas - Drop out with the Barracudas

Mon avis : génial. C'est le premier album des Barracudas, un régal en ce début des années 80 pour tous ceux qui lorgnent du côté d'une regrettée âme rock sixties. Chris Wilson ne fait pas encore partie du groupe qui ressemble pourtant déjà aux Flamin' Groovies (Violent times, très proche de l'album Shake some action). Dès son premier album, le groupe se détache du revival surf music des premiers singles. Le groupe devient plus rock et pop, il embauchera bientôt Chris Wilson pour deux autres très bons albums Mean time et Endeavour to persevere. Mon CD Drop out with the Barracudas est l'édition la plus blindée de bonus. Tous leurs débuts sur un CD...


Un peu des premiers singles...

The Ramones - Pleasant dreams

Mon avis : pas terrible. Pour moi, les Ramones, ça n'a jamais trop passé. En plus, le premier album que j'ai écouté entier, c'est le désastreux Too Tough to die de 84. Or, les Ramones ne sont recommandables que pour les cinq premiers albums dans tous les cas : Ramones, Leave home, Rocket to Russia, Road to ruin et End of the century. Ce sixième album, c'est déjà le déclin. En ce qui me concerne, même les cinq premiers albums, je ne les aime pas. Je préfère écouter les Rev Ups, Roy Loney, les Barracudas, les Lyres. Les Ramones, je trouve ça idiot et sans intérêt. Je ne cite pas de titre.

Leon Redbone - From branch to branch

Mon avis : connais pas, mais apparemment très bon jazz guitaristique. A creuser.


The Stranglers - La Folie

Je verrai demain.

Les oubliés :

The Rolling stones - Tattoo you

Roy Loney - Contents under pressure

[...]

lundi 26 novembre 2012

Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie, l'année 1980, mes avis

Adam and the Ants - Kings of the wild frontier (1980)

Mon avis: chiant

Une approche expérimentale qui ne va pas vers la musique, mais vers la vignette comique au service d'un chanteur playboy, sauf que j'ai du mal à croire à l'impact de son maniérisme. Les succès Antmusic et Dog eat dog ne me plaisent pas, ni la chanson-titre, à grand-peine Don't be square (be there). Ma sanction, c'est de ne pas proposer de lien. Il s'agit d'un groupe partiellement sous la houlette de Malcolm Mac Laren qui préfère gérer la carrière de Bow Wow Wow et surtout l'image de sa chanteuse de 14 ans, moitié birmane, qui a un crâne rasé punk habilement féminisé. La qualité musicale s'en ressent sur les deux groupes qui cherchent surtout un moyen d'avoir du succès, mais le titre Go wild in the country a quelque chose d'efficace, je trouve, une musique entraînante et une philosophie subversive clairement desservie. Un titre de 81 d'Adam and the Ants finalement, puisqu'en renonçant au style tribal qui leur était dévolu et qui passe à Bow Wow Wow, ils ont développé un style commercialement plus payant à l'époque.


Dexy's Midnight Runners - Searching for the young soul rebels (1980)
Kevin Rowland and Dexy's Midnight Runners - Too-Rye-Ay (1982)
Dexy's Midnight Runners - Don't stand me down (1985)

Mon avis: pour Come on Eileen en 45 tours et à la limite le premier album.

Malhonnêteté flagrante, plus que d'ordinaire, des faiseurs de discographie idéale, ils imposent leurs préférences les pieds dans le plat. Les trois albums de Dexy's Midnight Runners nous sont ainsi imposés. On veut les célébrer pour l'innovation d'une nouvelle soul des années 80. C'est de la soul s'affadissant de loin en loin, surtout. Aucun de ces trois albums n'a les honneurs de la critique d'ailleurs, et surtout pas le troisième qu'on nous impose ici comme colossal. Mieux encore, c'est l'album à succès de 82 qui serait le moins bien des trois. Là, j'écoute les prétendues perles du premier album, je ne trouve pas les titres bien prenants, y compris "There, there my dear" qui s'étiole bien avant la fin de ses trois minutes trente secondes. Seven days..., c'est plat, et pareil pour Geno, seul titre qui, sans être bien, s'y dirige et hommage à Geno Washington, lequel aurait autrement sa place dans une telle anthologie.


Comparaison sans appel. Geno est un chanteur noir-américain sixties, mais intégré dans le circuit soul londonien, tout comme Jimmy James (Jimmy James and the Vagabonds).
L'album suivant de 82 ne me convainc pas non plus, bien que leur groupe décide alors d'exploiter la ficelle du traditionnel irlandais, l'esprit de vieilles chansons, mais tout ce succès est lié à un titre d'exception. On appréciera la recherche de mélodies traditionnelles.

Parce que le leader a fait l'exigeant pendant un an pour le long enregistrement du troisième album sorti en 85, il faudrait appeler une merde le Pet Sounds des années 80. Certes, les années 80 mériteraient bien un petit affront, mais quand même. Jugez par le titre principal de l'album.

Il est des titres plus agréables sur leur troisième album, mais, en-dehors de Come on Eileen, ils n'ont jamais eu aucun génie particulier.

AC/DC - Back in black (1980)
D'autres albums, mais je verrai plus tard.

Mon avis : moyen

Une voix éraillée dégueulasse, une rythmique ferme, mais pas terrible, le groupe tient essentiellement à ses envolées guitare, sans qu'elles ne soient très inspirées pour autant. Le groupe met en place un dispositif à la Page pour que la musique mime et communique l'enthousiasme orgiaque. Le titre Back in black est une imitation patente de Led Zeppelin. Excitant, mais musicalement pas bien terrible.


The Cramps - The Songs the Lord taught us (1980)

Mon avis : pas mal

Je préfère largement écouter les originaux que leurs reprises ou adaptations, d'autant que, son et jeu, je ne trouve pas leurs interprétations bien splendides. C'est plus une curiosité dans ma discothèque et ils sont présents dans les années 80 dans la mesure où ils reprennent des titres obscurs géniaux d'un âge d'or. Les trois premiers albums Gravest hits, Songs The Lord taught us, Psychedelic jungle et la compilation Off the bone. Je me suis arrêté là. Ils produiront une musique plus lisse et entraînante, mais moins intéressante par la suite. J'aime bien donc, mais on fait du flan autour d'eux.

Dead Kennedys - Fresh fruit for rotting vegetables (1980)

Mon avis : chiant

J'ai vu leur chanteur Biafra à Toulouse qui, au lieu d'acheter les groupes français obscurs qui en valaient la peine et qu'on lui conseillait, courait les Johnny Halliday qu'il n'avait pas aux Etats-Unis. Authentique. Musicalement, je ne trouve pas ça bon, ça ne m'intéresse pas. Je mets un titre, mais sans l'envie.


Peter Gabriel - Peter Gabriel III (alias Melt) (1980)

Mon avis : chiant

Ce n'est pas mon truc, mais cela reste rythmé et lié à des harmonies. Ceci dit, j'ai l'impression de repères qui portent à faux. D'ailleurs, je suis content de ne pas écouter le morceau suivant jusqu'au bout.


The Soft Boys - Underwater moonlight (1980)

Mon avis : génial

Enfin, un chef-d'oeuvre. Et effectivement, blindée de bonus, l'édition double CD est imparable. C'est le dernier album des Soft Boys. On manquera pas non plus l'album Can of bees. En revanche, la carrière ultérieure de leur leader Robyn Hitchcock n'est intéressante que pour deux albums.


J'y reviendrai.

The Cure - Seventeen seconds (1980)
The Cure - Pornography (1982)
The Cure - Disintegration (1989)

Mon avis : je vais réécouter attentivement leur discographie.

J'ai toujours considéré The Cure comme un groupe mitigé avec quelques chansons agréables et originales légitimant des pointes de succès, mais on me soutient que les deux premiers albums sont très bons. Il faudra que je fasse l'effort, mais du coup les deux albums intéressants seraient Three Imaginery boy et Seventeen seconds, et non pas Pornography et Disintegration. On nous impose trois albums de ce groupe et l'écoute du titre Seventeen seconds me fait déjà dire : "oui, bon..., bien joué, mais inspiration vaseuse".
Je vais quand même retenir une remarque valable de la notice : "le son ténu et minimaliste des Cure de l'époque de Seventeen seconds est subtilement suggestif", ce qui est vrai du titre que je viens de dauber. J'aime bien le succès A forest et le titre Play for today qui font partie des titres agréables. Ceci dit, à l'époque, j'ai dit à un copain qu'il pouvait revendre sa collection complète de Cure, et ses albums minables des Smiths en prime, pour privilégier les sixties autrement meilleures. C'est chez lui que j'ai donc écouté avec indifférence plusieurs albums des Cure pour une poignée de titres agréables. Je n'avais même pas fait attention à eux dans les années 80.


Deux singles de l'époque sont pas mal non plus.


J'ai plus de mal avec Pornography, présenté ici comme le chef-d'oeuvre du groupe, mais ça passe. Après, côté Disintegration, je comprends que Lullaby ait eu du succès en 89, mais ce n'est pas ça pour moi. Je trouve Lovesong sans intérêt. Je préfère Fascination street largement à ce succès, mais à son tour je l'écoute avec indifférence.

Après, le titre In Between days est par passages agréable, avec sa touche, mais je ne le trouve pas fortiche musicalement et au final il est assez ennuyeux. En revanche, je retiens sans problème Close to me qui a vraiment une dimension qu'il tire avec soi. J'en ferais volontiers le chef-d'oeuvre du groupe, et de loin.


Echo and the Bunnymen - Crocodiles (1980)
Echo and the Bunnymen - Porcupine (1983)
Echo and the Bunnymen - Ocean rain (1984)

Mon avis : je dois passer un peu de temps encore à écouter.

Lourdement daté, j'ai déjà vu citer ce groupe dans des articles ou livres sur le rock garage, mais sans que ce ne soit clairement intégré dans la mouvance. Il semble donc que ce groupe soit reconnu par un secteur de la presse auquel je suis a priori sensible, et pourtant non je suis indifférent. Surtout, je ne suis pas convaincu de l'intérêt de ce groupe qui a encore une fois les honneurs de trois albums. J'aime quoi du premier album? Villiers Terrace et un petit peu Pictures on my wall. Je chercherai à écouter les autres albums une autre fois...
Motörhead - Ace of spades (1980)
Motörhead - No sleep 'til Hammersmith (1980)

Mon avis : à la limite, ça sonne rock de manière entraînante, mais moyen.

Pour du hard, il y a encore du rythme et des harmonies, mais la voix grotesque et déjà les tics d'hélicoptère. Je vous éparnge le live et le second titre que j'ai écouté Jailbait, c'est de la merde. Je m'en tiens au titre encore rock Ace of spades. Quant aux solos et riffs de guitare, en général, ils ne ressemblent rien, même quand on n'a pas effets de tondeuse ou d'hélicoptère. Si, les moelleux qui auraient dû servir à développer autre chose plutôt que de se perdre dans ses grattements de sons mats.


Killing joke - Killing joke (1980)

Mon avis : pas plus loin que ce premier album, mais ce premier est peut-être pas si mal que ce que j'en dis en-dessous, faudrait que je l'écoute attentivement.

Ouais, bof, je dois trouver un titre à mettre, pas Requiem, pas War dance, pas Bloodsport, pas Tomorrow's world, pas SO 36, pas Psyche, pas The Wait, à la limite Change.
Judas Priest - British Steel (1980)

Mon avis : chiant

Breaking the law, hyper fade. Les fans de heavy metal recommandent plusieurs de leurs albums, mais c'est de la merde.

The Circle Jerks - Group Sex (1980)

Mon avis : correct

Une curiosité punk, album de 15 minutes. Il s'agit de punk de Los Angeles, plus festif donc que vraiment punk avec même un grattage légèrement hard. Bof. Du réchauffé, dans tous les cas.


Talking Heads - Remain in light (1980)

Mon avis : pas mal, d'autres albums importants dans les 70's, ma préférence va nettement au premier Talking Heads 77.

Je préfère leur premier album Talking Heads 77, mais ils ont suivi une autre voie musicale. Ceci dit, j'aime bien Remain in light ainsi que l'album de David Byrne avec Brian Eno My in the bush of ghosts. 3 autres albums du groupe sont cités dans les années 70.


Joy Division - Closer (1980)

Mon avis : chiant, mais meilleur que New Order dans ce style.

Je ne perds plus mon côté à essayer d'écouter.

Iron Maiden - Iron Maiden (1980)

Mon avis : chiant.

Je n'ai jamais essayé d'écouter un album de ce groupe.

The Undertones - Hypnotised (1980)

Mon avis : basique, simple, mais génial, je préfère les nombreux titres de ce second album à tout le reste de leur oeuvre. Le premier album est très bon également. Après, ça s'étiole.

Simple, basique, mais efficace. Cet album est étourdissant, et le premier album est lui aussi très bon, mais le groupe s'est rapidement essoufflé ensuite, donnant du douteux. En attendant, cet album est blindé de titres et s'écoute en boucle. Quantité de titres forts, outre les trois en lien : Whizz kids, Boys will be boys, Tearproof, Wednesday week, Girls that don't talk, You've got my number. Et j'ajoute en quatrième lien leur reprise des Drifters à la suite des Rolling stones sur 12x5, le splendide Under the boardwalk.



The Jam - Sound affects

Mon avis : Très bon, plusieurs albums et deux Paul Weller. J'y reviendrai. Revival Mod qui a très bien marché au Royaume-Uni.

The Jam - Monday

Tom Waits - Heartattack and vine
D'autres albums sont recommandés dans ce livre, j'y reviendrai.

Mon avis : Très bon, plusieurs albums. C'est le dernier album de la première période Tom Waits que j'ai collectionnée autant que la seconde période.

Tom Waits - Ruby's arms

UB40 - Signing off

Mon avis : très bon, reggae. Je confonds parfois leur nom avec les B-52's, ce qui est un peu con.
The Teardrop Explodes - Kilimandjaro

Mon avis : moyen
Je préfère le titre de Julian Cope en solo sur Children of Nuggets.

The Teardrop explodes - Ha Ha I'm drowning

The Specials - More Specials

Mon avis : pas mal. Quelques très bons titres. Reggae/ska. Je mets d'ailleurs en lien une chanson de l'album, et deux d'une autre provenance qui m'ont marqué : A Message to you Rudy et Ghost town.
Steve Winwood - Arc of diver

Mon avis : assez moyen, surtout la production, début du "enregistré à la maison".
Steve Winwood, c'est l'adolescent du premier Spencer Davis Group, c'est un membre de Blind Faith avec son unique album, et puis un leader du groupe Traffic avec deux premiers albums et aussi le quatrième folk John Barleycorne must die. C'était une voix et un compositeur. Il était très bon dans les sixties et plus rock. Mais, au début des années 80, s'il renoue avec le succès, c'est en approchant la variété, en acceptant la mauvaise orchestration. Pas mon truc, mais je dois voir en écoutant tout.
Pretenders - Pretenders

Mon avis : Pas mal. Des qualités qui me semblent un peu feutrées. Mais de bonnes orientations musicales et une belle voix envoûtante et subtile. Chrissie Hynde est une des femmes marquantes dans l'histoire du rock. Je crois comprendre qu'elle a alors une liaison avec Ray Davies, ce qui nous vaut une reprise de Stop your sobbing, très beau titre des débuts des Kinks. La reprise d'I go to sleep suivra et inspirera à Julie Pietri une version française qui me charmait quand j'étais gosse.

Je suis trop fan des Kinks, je cite les deux reprises d'office!

The Pretenders - Stop your sobbing
The Kinks - Stop your sobbing
The Pretenders - I go to sleep
I go to sleep n'est pas sur l'album cité ci-dessus, mais il fallait quand même citer cette chanson absolument extraordinaire qui était pratiquement inédite, une des BBC Sessions des Kinks!
Julie Piétri - Et c'est comme si... (I go to sleep)
Chanson qui se distingue évidemment nettement du reste des succès de la chanteuse française. C'était la seule qui m'avait marqué, malgré ses défauts d'interprétation (passage où elle monte la voix, par exemple). Ce n'est pas une reprise des Pretenders, mais bien des Kinks.
Et le chef-d'oeuvre éblouissant!
The Kinks - I go to sleep

Un peu d'originaux des Pretenders, Hynde composant souvent seule.

The Pretenders - Brass in Pocket
The Pretenders - Private life (live)
Grace Jones - Private life (reprise immédiate)

Les oubliés:

The Feelies - Crazy rhythms

Mon avis : génial, et un autre très bon album suivra en 86 Good earth. Celui-ci en 86 a été encensé, mais il reste assez mesquin de n'en faire qu'un des 50 meilleurs albums des années 80 (pub lié à l'avis de je ne sais plus quelle revue)

The Feelies - Fa Ce La
The Feelies - Loveless love

The Rolling stones - Emotional rescue

Mon avis : si très insuffisant pour des stones, cela reste d'une relative qualité.

Même si ce n'est pas le meilleur des stones, je reste convaincu qu'ils était au-dessus du lot naturellement et sans forcer. Il est vrai qu'Emotional rescue est l'un de leurs albums les moins défendables, mais ce sera amusant. L'album est inégal, mais les titres suivants ne sont pas ratés, notamment Down in the hole.

The Rolling stones - Emotional rescue
The Rolling stones - She's so cold
The Rolling stones - Down in the hole
The Rolling Stones - All about you (chantée par Keith)
Je pourrais encore citer l'un peu reggae Send it to me, le rock Let me go
Même le titre disco rock suivant me plaît bien.
The Rolling stones - Dance part 1

On me dit que ce ne serait pas les stones, je n'achèterais pas, alors qu'on m'explique pourquoi tout en considérant que ce n'est pas l'âge d'or, j'aime bien d'écouter ça, et pas des tas de groupes rock sur lesquels on s'extasie sous prétexte qu'eux ne déçoivent pas par rapport à ce qu'ils ont fait avant.

The Revillos - Rev Up

Mon avis : génial. Une pêche d'enfer. Un rock nostalgique sxites brillant un peu vignette BD avec un goût extra. L'album Attack! en réédition CD qui a suivi est encore plus génial, et n'oublions pas la première époque sous le nom The Rezillos.

The Revillos - Motorbike beat
The Revillos - Yeah Yeah

45 tours contemporains

The Revillos - Where's the boy for me (clip)
The Revillos - Scuba Scuba (clip)

The Clash - Sandinista!

Mon avis : groupe irrégulier avec un premier album éponyme et un troisième London calling qui sont géniaux, d'autres grands titres encore, mais plus d'albums aussi forts, le second Give 'em enough rope n'arrive pas à me convaincre malgré sa place entre les deux sommets. Sandinista passe à ce qui est pour moi un style musical improbable sur maints titres quoique The Call Up passe bien si on ne nous l'étourdit pas de compagnons du même genre, mais il reste quand même sur cet album de quoi se faire plaisir. Je ne peux m'empêcher de citer le rigolo Ivan meets GI Joe.

The Clash - The Magnificent Seven
The Clash - Hitsville UK
The Clash - The Call Up
The Clash - Ivan meets GI Joe
The Clash - Police on my back
Police on my back est un titre du chanteur reggae Eddy Grant, qui était le leader des Equals, groupe de fin des années sixties dont un best of permet d'apprécier quelques bons titres et pas seulement le tube Baby come back.

Stevie Wonder - Hotter than july

Mon avis : très bon. Les deux liens que je cite avant tout. Inégal, Wonder a donné encore de bonnes chansons dans les années 80, jusqu'à I'm free en 87 ou 89!

Stevie Wonder - Master Blaster (jammin')
Stevie Wonder - Ain't gonna stand for it

David Bowie - Scary Monsters

Mon avis : Très bon, un titre génial Ashes to ashes. En revanche, si David Bowie réalise des clips splendides depuis l'année précédente et jusqu'à présent, je n'aime pas du tout celui d'Ashes to ashes, je préfère déjà nettement celui de Fashion rien que pour l'année 80 ou Boys keep swinging de l'année précédente.

David Bowie - Ashes to ashes
David Bowie - Fashion

The Plimsouls - Zero Hour (EP 5 titres)

Mon avis : génial.

The Plimsouls - Great Big World
The Plimsouls - Hypnotized

Wreckless Eric - Big Smash!

Mon avis : génial. Inégal, mais récemment de très bons albums avec sa compagne américaine Amy Rigby. Retenir en tout cas ses débuts à son nom de 78 à 80 et son groupe Len Bright Combo deux albums géniaux de 85 et 86, âpres à trouver réunis sur un CD âpre à trouver. Puis on approfondit...

Wreckless Eric - A popsong
Wreckless Eric - Tonight (is my night)

Big Smash, troisième album est sorti en double 33 tours, mais le second 33 tours le compile à une réédition du premier en fait The Whole wide world, superbe album de 78, déjà la chanson-titre!

Wreckless Eric - Whole wide world
Wreckless Eric - Take the CASH
Wreckless Eric - Semaphore signals
Wreckless Eric - Reconnez Cherie
Chanson cajun avec des phrases de français incompréhensibles. La chanson s'inspire d'un titre de Bowie selon moi.
Wreckless Eric - Veronica

X - Los Angeles (1980)
X - Wild Gift (1981)

Mon avis : génial. Le livre introduit Wild gift de 81.

X - Los Angeles (full album)
X - Wild gift (full album)

Roy Loney - Phantom tracks

Mon avis : sublime !

Roy Loney - 100 miles an hour
Roy Loney - Emmy, Emmy
Roy Loney - Hundred miles an hour (live)
Roy Loney - Don't believe those lies (live)
Roy Loney - Down the road apiece
Vertigineuse absence sur la toile! Comment vous faire écouter Poor Tuxedo? Act of love?
Site pour écouter l'album

Je réfléchis à une suite d'oubliés...
Il vaut mieux qu'il en manque plusieurs qu'un seul, non? Very diplomatic. Franchement, je ne me suis pas cassé la tête pour faire cette liste et il peut manquer encore des essentiels à mes yeux. A suivre donc!

samedi 17 novembre 2012

Les Who, un des plus grands groupes sixties dont on n'écoute que le rock 70-71 (part 1)

Les Who ont une place particulière au panthéon. Il s'agit bien sûr de l'un des plus grands groupes de l'histoire du rock, mais la particularité c'est la relation du public aux Who. Les Who ne furent pas des vendeurs de disques comparables aux Beatles, lesquels sont mélangés de toute façon à une pléiade de gros vendeurs qui ne sont pas forcément les plus grands génies: Elvis Presley, The Bee Gees, Michael Jackson ou carrément Madonna. Mais, les Who n'ont pas non plus vendus autant que les Rolling stones, et ils n'ont pas une reconnaissance tardive comparable à celles qui se sont développées dans le cas des Doors ou du Velvet underground par exemple.
Les Who sont reconnus parmi les plus grands, sans être particulièrement adulés me semble-t-il. Même au sein du public de ceux qui aiment le rock, ce qui brasse encore des tonnes de gens, je n'ai pas l'impression de constater un grand engouement pour les diverses chansons de l'album Tommy. On ne retient que quelques titres, très peu même de titres.
Surtout, l'oeuvre qui fait l'unanimité, c'est l'album Who's next de 1971 qui est pourtant le dernier chef-d'oeuvre d'un âge d'or de sept ans de durée.
Aucun connaisseur du rock ne les lâchera, mais ils ne donnent pas l'impression de recouvrir un public maximal. Je n'ai pas l'impression de voir les gens redécouvrir des titres méconnus des albums A Quick One ou Sell Out. Je n'ai pas l'impression que la formule Happy Jack marque profondément les esprits.
Les titres cités sont très bons, mais les Who ce n'est pas alors n'importe quel "Maximum R'n'B", c'est le rock qui envoie la patate et fait entendre des héros de l'instrument, le Live at Leeds. C'est aussi la grandiloquence dramatique de 69-71. Or, si les titres de 69-71 sont brillants et que le public a bien perçu que Quadrophenia n'est pas aussi réussi, cela ne vient pas d'une juste discrimination entre réussites et ratés du groupe. La formule 69-71 fut efficace sur le public et la grandiloquence dramatique admirée ne relève pas précisément de la qualité musicale, mais d'une posture éventuellement apte à imposer des artistes brillants. Tout le problème, c'est l'insuffisance avec laquelle on cite l'oeuvre des années 60, parce qu'elle n'est pas la rage un peu hard rock, parce qu'elle n'est pas la tension virile simple ou première du rock, parce qu'elle n'est la prière dramatique d'une création qui veut communiquer l'impression de la profondeur par des procédés d'étourdissement maniaque.
Telle est l'histoire des Who, qu'il faut refaire.
Le groupe s'est progressivement constitué de 1961 à 1964, en finissant par rassembler les quatre Who : Pete Townshend, John Entwistle, Roger Daltrey et Keith Moon. Et précisons d'emblée que Keith Moon est simplement passé des Beachcombers aux Who, par recrutement. L'histoire du batteur qui monte sur scène et détruit une batterie est une affabulation des Who, notamment Townshend, qui sont des vendeurs d'images. Mais croire à cette légende, c'est entrer dans la dramaturgie "Maximum R'n'B'" promue par les Who, mais qui ne leur fut pas réellement profitable et qui n'oriente pas du côté de leurs qualités esthétiques réelles. Qui plus est, cette légende est contradictoire avec le fait que Townshend casse sa première guitare en septembre-octobre 64, en y découvrant une joie scénique. Cette histoire n'est plus logique si Keith Moon doit avoir détruit auparavant une batterie pour intégrer la formation.
Le groupe a connu quelques changements de nom, mais les seuls qui nous intéressent et qui résument de toute façon les autres, c'est ceux associés à des ventes de disques, The High Numbers et The Who.
En 64, Beatles et Stones occupent déjà l'espace et l'idée d'un groupe qui compose lui-même ses morceaux est en train de devenir fondamentale. Le temps des reprises a vite passé.
Pour leur premier 45 tours, le producteur des Who, Peter Meaden, prend deux chansons américaines, les maquillent un petit peu et se fait créditer. I'm the Face est un plagiat du Got love if you want it du bluesman Slim Harpo, titre repris à cette époque par les Kinks d'ailleurs. Les Rolling stones reprenaient les bluesmen marécageux Slim Harpo et Jimmy Reed (I'm a king bee, Honest I do sur leur premier album en 64, Shake your hips de Slim Harpo figurera sur Exile on main street en 72). Le titre Zoot Suit est un plagiat de Misery de The Dynamics, mais avec sans doute une interprétation plus agréable, coulante et envoûtante. Ces premiers titres ne sonnent pas vraiment comme les Who à venir. Les Rolling stones jouaient les reprises de blues ou de rock'n'roll comme personne au monde. Et les autres ont essayé de suivre. En 64, les Who sous le nom de High Numbers subissent des impératifs et sont invités à se situer par rapport, non pas aux Beatles, mais par rapport aux Rolling stones et aux Kinks, tout en ayant un repère mod, c'est-à-dire branché musique soul. Voici les titres qui permettent de situer les choses quant au premier 45 tours des Who. La supériorité des Rolling stones relève d'ailleurs de l'évidence et les Who ne deviendront jamais un groupe rival en fait de reprises. Les Rolling stones s'étaient rodés en 63, mais au tout début de l'année 64 ils étaient devenus des dieux du rock avec la reprise Not fade away d'un Buddy Holly inspiré par Bo Diddley et par un premier album vertigineux.


Repris en main par le producteur des Kinks, Shel Talmy, les Who vont travailler à ressembler aux Kinks première manière, c'est-à-dire à un groupe rock qui connaît un succès fracassant en 64 avec des titres bruts novateurs : You really got me, suivi de All day and all of the night, tous deux complétés par I need you en manière de trilogie. Quelques titres rock ou r'n'b augmentent ce lot, mais Ray Davies, le compositeur du groupe, détournera les Kinks de cette veine-là. En attendant, les Kinks saturent le son guitare et introduisent le solo débridé de guitare ou le chant décontracté.
Dans ce style, les Who s'y installent donc pour l'année 65. Ils sont la continuité évidente des premiers Kinks, et cela sous forme de 45 tours.
Le deuxième 45 tours des Who est un chef-d'oeuvre, ce qui n'est pas mince pour une première composition lâchée par Townshend en format vinylique. Les stones ont pris du retard de ce côté-là, car leurs compositions ne seront vraiment face A de 45 tours qu'en 65. Le premier 45 tours des Beatles Love me do, voire le suivant Please, Please me, n'étaient pas du calibre de Can't explain. Même si on peut répliquer que les Who ne sont pas moins jeunes que stones ou Beatles et qu'ils ont surtout du retard pour les sorties de vinyle, l'exploit est impressionnant malgré tout.
On remarquera encore que la face B est une reprise de Bald Headed woman, à la suite des Kinks, mimétisme sensible donc. Les Beatles étant surtout le groupe ayant le plus de succès, dès Can't explain, les Who sont les concurrents des Stones pour le titre de plus grand groupe de rock. L'art des reprises et le répertoire déjà posé donne l'avantage aux Stones qui ont quelques grandes compositions personnelles sur leurs 33 tours. Des plus réussis, Empty heart pourrait avoir à voir avec la genèse de Can't explain. N'oublions pas non plus que c'est l'année de Gloria des Them.


Le titre Can't explain s'est imposé sur les ondes en 65. Telle est l'année de naissance des Who en tant que super groupe de rock.
Comme les Kinks ont poursuivi sur une lancée de You really got me à All day and all of the night, les Who suivent une veine de Can't explain à Anyway, Anyhow, anywhere. Entre-temps, les Beatles ont recouru à l'effet larsen dans l'enregistrement de leur hit I feel fine. Il s'agit de créer un effet retour en un émetteur et un récepteur. Nous sommes habitués aux sifflements et bruits incongrus suite au rapprochement d'un microphone et d'un haut-parleur, mais les guitaristes utilisent aussi parfois volontairement l'effet larsen en approchant leur guitare de l'ampli. Je ne suis pas historien du phénomène rock. Mais, après I feel fine des Beatles, les Who explorent eux aussi l'effet larsen sur Anyway, anyhow, anywhere, nouvelle brillante composition de Townshend. Mais, les Rolling stones ont fait eux-mêmes très forts avec leur premier numéro 1 signé Jagger-Richards, le fabuleux The Last time. Les paroles sont pour parties un plagiat du titre des Staple Singers Maybe the last time, lui-même sublime, mais Richards crée là son premier riff d'anthologie. La musique est somptueuse.
Pour annoncer les nouvelles couleurs musicales que l'Angleterre va imposer au monde, quatre groupes au moins sont en compétition : les Beatles, les Kinks, les Who et les Rolling stones. Par leurs qualités d'exécution qui distancent Beatles et Kinks, les Who et les Rolling stones sont alors les deux plus grands groupes de rock. Sans l'exceptionnel The Last time consacrant enfin leur génie de la composition, les Rolling stones auraient-ils pu rester au-dessus des Who, qui déjà s'en reposaient pleinement sur des titres nouveaux de Townshend? Quel contexte ! N'oublions pas qu'au début de l'année 65 les Them connaissent un certain succès avec leur reprise de Baby, please don't go, sachant que la face B n'est autre que la composition originale impressionnante: Gloria, qui a un certain esprit annonciateur des forces très My generation de l'année 65.


La face B d'Anyway, anyhow, anywhere est une reprise d'un titre ancien d'Otis Blackwell... Daddy Rolling Stone. Or l'année 65 est bel et bien l'année des Rolling stones, car si les Beatles sont toujours au sommet les Rolling stones connaissent pour eux-mêmes leur année la plus faste en termes de succès. Deux titres furent numéro 1 en Angleterre de leur part en 64, mais il s'agissait de deux reprises. En 65, trois titres composés par Jagger et Richards furent numéro 1 en Angleterre. Après The Last time, l'immortel (I can't get no) Satisfaction. Il va de soi que Keith Richards ment comme un arracheur de dents quand il prétend que l'emploi de la fuzzbox n'était que pour la démo et qu'Otis Redding a joué le titre comme il le fallait et comme même Richards y songeait, avec un solo par les cuivres. Billevesées. Richards joue les modestes, mais et son titre est génial, et sa version, et l'emploi de la fuzzbox. Cet emploi était entièrement volontaire, comme l'histoire qui précède en entremêlant des titres des Kinks, des Who, des Beatles et des Rolling stones le montre assez. Laissons les historiens du rock pas doués raconter autre chose. Les stones brilleront avec un troisième titre : Get off of my cloud, variante extrêmement subtile du titre gaiement repris par tous à l'époque, Louie Louie. D'autres compositions brillantes des Stones figurent sur leurs albums, certaines ayant connu le succès ultérieurement ou via d'autres artistes : I'm free succès des années 90, As tears go by succès pour Marianne Faithfull, The Spider and the fly imitié pour ses paroles par les derniers Yardbirds et repris sur l'album intime Stripped des Stones en 1995. Que dire encore des immortels Play with fire ou Heart of stone, etc., voire du titre live méthode Diddley It's alright? Plusieurs compositions des Who tombent forcément en 65 sur leur premier album The Who sings My Generation. En clair, en 64, les super compositeurs anglais étaient soit le couple Lennon-Mc Cartney, soit Ray Davies des Kinks, même si Jagger-Richards avaient de premiers beaux fleurons à leur actif. En 65, il est clair que le couple Jagger-Richards et Pete Townshend rejoignent ce haut du pavé, avec peu d'autres anglais (Van Morrisson, ...).
Or, les Who sortent ce qui est à l'évidence l'un de leurs plus grands titres jamais écrits avec le single My Generation.  On remarque avec ce titre de fin d'année 65 que les Who continuent d'exploiter le larsen. Le chant est célèbre pour son bégaiement volontaire, pour ses paroles très punk, pour son ampleur rock, pour ses solos de basse. Le titre est conçu avec une volonté d'énergie et de dépassement de rage rock qui aura son importance dans la suite de la carrière des Who. Le batteur est exceptionnel, il dynamise toute partie du morceau par des initiatives incessantes, loin de demeurer un simple soutien rythmique à la chanson. Le bassiste joue des solos et des parties mélodiques fondamentales, tandis que le guitariste privilégie parfois l'envoi du son par petites touches, par prolongation saturée d'une note, par une sorte de martèlement sonore qui cisaille la mélodie, qui rentre de manière acérée dans le rythme. Chanteur, guitariste, bassiste, batteur, tous sont brillants dans l'exécution, à commencer par le batteur et le bassiste. On remarquera encore la rime entre les titres Satisfaction et My Generation, car nul doute que les succès des uns font méditer les autres. Les coups de génie ne jaillissaient pas de nulle part, il y avait une véritable logique d'émulation qui aujourd'hui s'est perdue.


Le premier album des Who exploite le succès du titre, succès qui concerne surtout l'Angleterre, pas les Etats-Unis. Il contient deux reprises de James Brown, filiation donc appuyée à l'époque : I don't mind et Please, Please, Please, ce que complète le titre joué à l'époque et aujourd'hui bonus track : Shout and shimmy. L'intro du premier titre Out in the street reprend celle d'Anyway, anyhow, anywhere, autocélébration donc.
En-dehors de Much too much, tous les titres sont brillants, mais ils révèlent le plus souvent non pas le côté rock des singles, mais l'intimisme tendre qui couve sous le front de génie de Townshend. Un titre s'impose encore une fois, l'énorme The Kids are alright qui annonce le meilleur des Who pour les deux années à venir, la douceur et la finesse avec l'énergie et un zeste de rock vitaminé. On note encore la présence de Nicky Hopkins au piano sur plusieurs titres et bien sûr l'instrumental The Ox somptueusement porté par la batterie de Keith Moon. Alors qu'on ne cite les Who pratiquement qu'à partir de leurs titres de 69 à 71, alors qu'on les prétend le groupe rival des stones pour la consécration de plus grand groupe de rock, il me semble que c'est en 65 même et en 65 seulement que les Who furent très près de l'emporter sur la bande à Jagger et Richards. Avec les trois singles, voici les cinq titres qui montrent le caractère redoutable des Who pour la concurrence en 1965.


En 66, les Who vont atteindre une nouvelle dimension. Sous l'impulsion de leur leader compositeur Ray Davies, et malgré l'avis des autres membres, les Kinks se sont éloignés du rock des débuts. Ray conserve la nonchalance, mais il entre dans une période de créations anglaises, plus pop, plus intimes et satiriques à la fois. Il veut établir des vignettes poético-grinçantes. Et il atteint effectivement des sommets, en dépit d'une évolution vers de moins en moins de succès. Les Who sont eux aussi à l'évidence beaucoup moins rock que leurs trois premiers singles, surtout en 1966. Pete Townshend se consacre lui aussi à une création plus anglaise dans l'esprit, mais avec une ampleur mélodique tout à fait vertigineuse. Mc Cartney des Beatles a prouvé son génie mélodique, mais lui comme Ray Davies des Kinks me semble rester carré de mélodie en comparaison du déploiement des Who. L'image de Townshend raide faisant tourner son bras comme l'aile prise de vitesse d'un moulin à vent qui serait fou caractérise la griffe acérée de son rock, de manière d'ailleurs paradoxale, mais à paradoxe paradoxe et demi, car ce déportement violent et ample d'une aile de moulin à vent me paraît une bonne image de l'incroyable amplitude mélodique des Who qui sortent des titres rock dont l'émotion chantée et le phrasé riche d'une communication extra musicale et pourtant musicale ne ressemblent à rien d'autre : Substitute, I'm a boy, Happy Jack, So sad about us...


Ce ne sont pas les quatre seules compositions de Townshend en 66, mais il faut dire qu'il y en eut peu d'autres de sa part cette année-là. Entwistle compose lui aussi des choses intéressantes à son tour.
Pour les stones, cette année est sans doute aussi moins rock, moins rhythm'n'blues, malgré 19th nervous breakdown et Have you seen your mother, baby, standing in the shadow? dont nous reparlerons plus loin.
Mais c'est une grande année pour eux de création musicale à l'anglaise ou non avec Paint it black et l'album Aftermath. Les Beatles sont peut-être eux aussi un peu moins rock, mais c'est moins perceptible, avec Revolver. En 66, c'est d'ailleurs une année de transition, car, si le psychédélisme de 67 qui va suivre ne s'imposera pas purement et simplement aux années 68 à 70 qui mêle le psyché à un retour du rock, il n'en reste pas moins que l'année 66 est étrangement l'année qui va transformer en matière d'un glorieux passé l'extraordinaire rhythm'n'blues et rock britannique des années 64-65.
Enfin, vu que certains forts d'esprit veulent nous expliquer que Townshend n'a pas inventé l'opéra-rock sous prétexte que Tommy a été précédé par SF Sorrow des Pretty Things et qu'Arthur des Kinks n'est sorti qu'après alors qu'enregistré avant, eh bien! remettons les pendules à l'heure de tous ces gens qui semblent ne pas vraiment écouter les Who ou qui sont en tout cas incapables d'établir des liens logiques et évidents entre les événements.
Car, sur leur superbe album A Quick One! de 66, les Who sortent le premier opéra rock de l'Histoire du rock, le premier enchaînement d'album-concept bien que réduit à une seule face de disque, et ce concept donne son titre à l'album de 66.
L'histoire est aussi maigre que celle de Tommy ou Quadrophenia, puisqu'il s'agit du pardon accordé par un mari à sa femme qui l'a trompé pendant son absence.
Je ne crois absolument pas au génie intellectuel existentialiste de Townshend dont rappeler cruellement qu'il fut un adepte de Meher Baba. Quant à ceux qui fustigent le nom "opéra-rock" en prétextant que les albums de Townshend ne ressemblent pas à de l'opéra, je ne les comprends pas. J'ai écouté plusieurs opéras dans leur intégralité et Townshend en a glissé plusieurs éléments dans ses projets: Ouverture, Underture dans Tommy, motifs qui reviennent, morceaux de liaison quasi parlés, comique du chant, constructions, effets des choeurs, soulignement grandiloquente de l'orchestration, etc. Il me semble facile d'avoir une autre idée que Townshend et de le coincer en fonction d'une conception de ce que devrait être l'opéra rock qui n'est pas celle que Townshend nous invite à supposer en son oeuvre. Il ne faut pas confondre poétique et dramaturgie. La poétique, c'est le respect des règles, la dramaturgie c'est étudier comment l'artiste a procédé. Les règles n'étaient pas imposées, et il faut donc juger par l'investigation, donc par une étude dramaturgique. Que le terme soit pompeux et décrié par d'autres, c'est un autre problème, et je ne pense que l'idée d'album-concept échappe mieux au reproche de pédantisme. Oublions donc les considérations vaseuses et revenons à ce premier opéra rock de l'Histoire que les Who jouèrent en live pour l'émission télévisée Rock'n'roll circus en 68 autour des Rolling stones. Ce sont bien les Kinks (cette fois!) et les Pretty things qui se sont inspirés des Who et qui ont essayé de les gagner par la course. Arthur des Kinks perdra la course contre Tommy tout en étant un pur chef-d'oeuvre. Quant à SF Sorrow, il est sorti avant Tommy, mais après le modèle A Quick One while he's away. Pire encore, SF Sorrow est un album mitigé qui ne saurait rivaliser avec ses concurrents au plan artistique.


Mais, ponctuellement en 66-67, le rock revient en force au sein de toutes ces formations.
Les Rolling stones ont sorti un incroyable 19th nervous breakdown au début de l'année 66, peu avant Paint it black. Et à la fin de l'année 66, il sort un titre déséquilibré et saturé éblouissant qui montera assez haut dans les charts, mais dont l'absence à la première place doit s'expliquer par sa trop grande modernité d'audace.


En 67, les Who continueront plutôt dans cette veine tendre et généreuse de 66, mais vers la fin de l'année ils sortiront à nouveau un single rock dont on peut penser qu'il fut médité à partir des deux titres rock de 66 que nous venons de citer des stones. Les Who voudraient sortir le rock ultra, en s'inspirant de ce qui s'est déjà fait et en y ajoutant leur amplitude particulière : ouverture par un chant clair, une lenteur d'avant-plan affolée par l'arrière-plan, ce que complète leur manière de jouer initiatives folles à la batterie, jeu par touches acérées de la guitare, déploiement à la basse,... Ce sera I can see for miles, leur plus gros succès.


I can see for miles semble avoir déçu Mc Cartney qui méditera alors son rock ultime et déstructuré : Helter skelter.
Le début de l'année 67 a lui été marqué par un single de veine tendre, mais à l'orchestration fine avec pour l'anecdote une brève imitation instrumentale de l'éjaculation, la chanson étant une ode à la masturbation.
La face B est l'une des plus remarquables compositions d'Entwistle qui en a eu quelques-unes de très réussies.

L'année 67 sera aussi celle d'un nouvel album-concept des Who The Sell Out. Il s'agit d'une fausse émission de radio pirate où les titres sont dès lors entremêlés à de faux jingles qui marqueront la mémoire des fans des Who à leur tour. I can see for miles figure sur cet album, mais pas Pictures of Lily, cette dernière étant tout de même compensée par un autre hymne à la masturbation Mary Anne with the shake hands, chanson qui a connu plusieurs versions des Who.
Qui plus est, un autre opéra rock fait partie de l'album Rael, confirmant à nouveau les claires antériorités de Townshend en la matière.
Les titres éblouissants sont bien présents sur The Who sell out : Odorono, Tatto, évidemment I can't reach you, et l'édition en deux CD blindée de bonus tracks est un bonheur avec en énigme ce titre attribué à Keith Moon Girl's eyes dont on se demande s'il a bien été écrit par lui seul!
Ces bonus sont d'autant plus précieux que les Who ne sortent qu'un album par an. Aucun ne sortira en 68 d'ailleurs.
Enfin, un titre exceptionnel et étonnant leur est offert en ouverture d'album : Armenia city in the sky.


Pas encore de Pinball Wizard, I'm free, Won't get fooled again, The Seeker, Magic bus, Baba O'Riley, Behind Blue eyes, et pourtant si c'était là les trois plus belles années des Who?
Faisons une pause, avant de passer à la suite.