mardi 19 février 2013

Rock garage

The A-Bones - Life of Riley (1991)

(C'est à mes yeux l'album de référence du groupe, mais ils ont accompagné Roy Loney sur 45 tours également. Du "jungle exotica" très pêchu! Du rockabilly endiablé!)


Bevis Frond - Any gas faster (1990)
Bevis Frond - Miasma (1987)

(Groupe psychédélique hendrixien et mélodique anglais de Nick Saloman. Ce sont les deux albums les plus vifs et donc ceux auxquels on préfèrera s'attacher. La chanson retenue pour la compile Children of Nuggets vient d'un autre album Triptych de 88.)

 
Outskirt of infinity - Scenes from the dreams of angels (1989)

(Groupe psychédélique hendrixien. Nick Saloman a également fait partie de ce groupe, mais mes connaissances sont vagues. Peut-être n'est-il pas sur cet album-ci, la référence du groupe. L'autre album important s'intitule Lord of the Dark Skies.)


The Chesterfield Kings - Here are the Chesterfield Kings (82)
The Chesterfield Kings - Stop! (1985)
The Chesterfield Kings - The Night of the living eyes (compilation des débuts)
The Chesterfield Kings - Let's go get stoned (vers 1994)

(Je signale Let's go get stoned, juste parce que ce fut mon premier album du groupe. Il s'agit d'un hommage aux Rolling stones. En réalité, il faut courir les deux premiers albums et la compilation de leurs débuts. C'est là leur meilleur et leur oeuvre la plus strictement garage, sachant qu'il y avait un réel mimétisme de leur part, un peu comme The Unclaimed ou The Miracle workers. Ils passeront après à un plus gros rock un peu hardeux avec voix éraillée du chanteur malheureusement. Groupe phare de la scène rock garage au début des années 80 donc! Plaisir garanti pour les nostalgiques des sixties que je suis!)


The Miracle Workers - Inside out! (1985)
The Miracle Workers - Moxie's Revenge (1989, compilation de titres plus anciens)

(Groupe de garage sixties proche quelque peu de l'esprit Chesterfield Kings et qui a connu aussi une évolution rock lourd, mais les deux albums de référence donnés ici sont superbes. Plus âpres que les Chesterfield Kings d'ailleurs.)


The Unclaimed - The Unclaimed (Primordial Ooze flavor) (1983)
The Unclaimed - The Unclaimed (1987)

(deux tirages différents d'une même série mini album de 6 titres. Groupe très sixties se rêvant une réincarnation de Music Machine. Les deux titres d'émission télé ne figurent pas sur les disques de référence, ni sur le maxi 45 tours.)


The Crawdaddys - I can never tell (1979)

(Premier album de rock garage avec un mimétisme plus que réel, groupe lancé par l'auteur de la série Battle of the garages en 1979, juste avant la série même donc! Edition CD blindée de titres, chanson-titre inévitable.)


The Tell Tale Hearts - The Tell Tale Hearts (vinyle 1985)
The Tell Tale Hearts - High tide (big noses and pizza faces) (compilation CD, 1994)

(C'est tout ce que j'ai d'eux. Je peux juste ajouter la chanson qui figure sur le Children of Nuggets. On aura reconnu un pastiche du sous-titre de More hot rocks des Rolling stones : big hits and fazed cookies. Ce sont en effet des fans, mais ils ont aussi pour particularité d'avoir beaucoup creusé la veine du rock néerlandais sixties qui ne fut pas mauvaise. Très bon groupe garage stonien dans la suite logique des groupes précédemment cités. Mais le sous-titre "pizza faces" est aussi la reprise d'une insulte du groupe féminin The Pandoras qui, bien à tort, les a méprisés. Le nom du groupe reprend au pluriel un titre de nouvelle d'Edgar Poe. Là, je cite les titres comme ils viennent.)


The Cynics - Blue train station (1987)

(Très bon album, de référence selon moi, pour le groupe garage The Cynics, connu aussi pour l'album Rock and roll qui a suivi. Entre les deux Twelve flights up en 88. Mais Blue train station est le plus fin.)


Jeff Dahl Group - Scratch up some action (1990)
(Très bon album de Jeff Dahl qui rend hommage par son titre à Shake some action des Flamin' Groovies. Quoique plus appuyé, son Vomit wet kiss est pas mal non plus.)


Dead Moon - Strange pray tell (1992)

(un vétéran, un membre du groupe sixties The Lollipope shoppe qui figure sur le coffret Nuggets et qui donc livre ce bel album en 1992.)


A suivre...

dimanche 17 février 2013

Les différentes versions de Jumpin' Jack flash

Le titre Jumpin' Jack Flash a évolué de 68 à 73. Voici.

Tout commence bien sûr avec Satisfaction en 65, puisque Jumpin' Jack Flash se démarque quelque peu par son riff du hit légendaire de 1965, mais j'y reviendrai plus après.
Pour le public, le morceau s'entend une première fois dans une version studio mise sur un 45 tours. Les déboires des Rolling stones ont empêché Let's spend the night together d'être numéro 1 en 67 (censure de cette face A qui explique que le titre commercial soit devenu Ruby Tuesday la face B), mais aussi Have you seen your mother, baby, standing in the shadow? en 66 (numéro 2 à peu près, morceau trop en avance d'un an) et We love you (préjugé quant à la musique psychédélique par les stones et moindre préparation suite aux affaires de drogue et incarcérations). Jumpin' Jack Flash renoue avec le succès. Le morceau a une structure couplets-refrain avec vers les deux tiers une sorte de discret déchaînement instrumental à identifier, ce qui se retrouve dans Street fighting man.

Street fighting man (Beggar's Banquet)

Jumpin' Jack Flash (45 tours en 68)

Il existe une prise différente, mais je ne la trouve pas sur youtube, cette version différente est la base de la version des Flamin' Groovies, sa caractéristique, c'est les cris "yeah yeah" de l'intro.

The Flamin' Groovies - Jumpin' Jack Flash (sur la base de la version inédite chute de studio des stones)

Riff plus dépouillé, plus sec, la vertigineuse nouvelle version live de Get yer ya-ya's out. Cru, dépouillé. Après, on a droit à des tas de versions de ce titre si on collectionne tous les concerts 69 de la tournée américaine des Rolling stones et des quelques concerts anglais. On peut aussi trouver la version cru qui a servi à Get yer ya-ya's out, la version sans overdub. Le titre prend ici une dimension rock brute et première.

Jumpin' Jack Flash dépouillé, brut et premier en live en 69

J'ai des tonnes d'enregistrements de la tournée européenne de 1970, mais les concerts furent moins bien enregistrés cette année-là qu'en novembre 69 aux Etats-Unis et les concerts ont le même schéma qu'en 69.
En 1971, en revanche, tournée spéciale pour l'Angleterre avec des vraies différences, mais là il s'est passé un truc de dingue. Les anglais n'ont même pas pris la peine d'enregistrer les Stones concert après concert!? La télévison a voulu le faire pour un concert à Londres, au Marquee, la vidéo en prime, mais elle a foiré!?
Pourtant, deux concerts demeurent, mais pas dans leur intégralité, Leeds et Roundhouse (Londres). Quand on entend ces joyaux, on se dit qu'on a perdu quelque chose!

Mais, le morceau connaît une nouvelle mouture réelle en 1972. Il ne s'agit plus de dire que le morceau est bien joué telle année, ou qu'il est joué de telle façon, avec telle forme, tel état d'esprit. Non, il s'agit d'une nouvelle mutation dans l'interprétation. Il s'agit de la version Taylor, car elle met en avant son jeu. Elle est moins pertinente que les deux versions précédentes. C'est sur d'autres morceaux que Taylor fait merveille cette année-là, mais voici donc cette version immédiatement identifiable comme relevant de l'époque 72-73. Elle se caractérise par un jeu de petites notes perlant le riff. C'est légèrement curieux, mais cela témoigne de l'esprit de finesse des concerts en 72 et 73, voire plus encore de 72 que de 73.

Jumpin' Jack Flash Live Texas 1972

L'année 73 se divise en deux parties côté lives stoniens: une tournée en début d'année impliquant Los Angeles, Honolulu et l'Océanie, puis une tournée européenne en septembre-octobre. Les versions de Jumpin' Jack Flash sont proches donc de la mouture américaine de 72, mais l'esprit de finesse recule. Il est vrai que pour ce riff il valait mieux ne pas accentuer l'esprit des notes perlées. En Europe, on voit se développer une approche particulière de riffs inventifs multipliés, permettant de trouver un compromis entre l'esprit de finesse du perlé et le côté primaire. Cette version annonce la forme standard ultérieur du morceau en live, sauf que le relief des riffs (plutôt des solos brefs sur un temps de riff) inventifs reculera à son tour.

Jumpin' Jack Flash début 73 live australien
Jumpin' Jack Flash live 73 en Europe

Le morceau a tout de même connu ce qui peut être considéré comme une quasi nouvelle mouture en 89, la version Flashpoint. Ce n'est pas pleinement une nouvelle mouture, car les nouveautés sont plus dans l'enrobement que dans le vif de la composition. Il est visible que Jagger ne chante pour ainsi dire plus et que les parties guitares ne font qu'assurer, tandis que le son est un peu douteux, mais la prestation a le mérite de l'efficacité résultant d'une bonne préparation. C'est la dernière grande variante, peut-on dire.

Jumpin' Jack Flash en live en 1989

Toutefois, entre-temps, il y a eu un film intitulé Jumpin' Jack Flash. Les chanteuses soul aiment chanter les stones: Tina Turner, Aretha Franklin et Thelma Houston.

Tina Turner - Jumpin' Jack Flash en live
Thelma Houston - Jumpin' Jack Flash (1969)
Aretha Franklin - Jumpin' Jack Flash (avec Keith Richards, 86 je crois)

Enfin, un autre hommage au titre mythique, Johnny Winter a repris à de multiples reprises cette chanson en live, et il en fait un morceau de bravoure pour électriser l'ambiance, tout en développant un tantinet d'adresse guitaristique. On imagine ce qu'aurait pu être une version live des Rolling stones avec Rory Gallagher.

Johnny Winter - Jumpin' Jack Flash (live 70-71)

lundi 11 février 2013

Quatre Faces dans le vent (deuxième partie)

Ce sujet appellera un complément, une entrée sur Ron Wood et Rod Stewart. Ici, il n'est question que des Faces, le groupe, et du parcours des trois qui restent des Small Faces.
Un premier constat, si on met l'un dans l'autre les groupes Small Faces et Faces, on a quand même un groupe d'une longévité honorable avec une série de huit albums, 4 Small Faces et 4 Faces, à quoi ajouter les titres complémentaires des singles des Small Faces et aussi la compilation Autumn stone des Small Faces toujours. Cela intéresse les trois carrières de Kenny Jones, Ian MacLagan et Ronnie Lane, sachant que Kenny Jones deviendra batteur des Who en remplacement de Keith Moon. Même si les c'est pour une fin de carrière terne des Who, c'est toujours honorifique. Ronnie Lane a commis quelques bons opus solos.
Les Small Faces, c'est les petites têtes. Les membres du groupe n'étaient pas très grands. Sans Steve Marriott, ils deviennent les Faces, contraction du nom qui vaut changement de groupe. Mais, leur premier album "First step" sortira au nom des Small Faces aux Etats-Unis.
Musicalement, Marriott eut certainement tort de les larguer. Il se perd dans un rock lourd non inspiré tout au long de sa carrière dans son groupe Humble Pie, sauf le temps d'un magnifique album Town and country, où de très bons titres sont d'ailleurs composés par les membres obscurs du groupe demeurés dans l'ombre de Marriott et Frampton.
Sans ses comparses des Small Faces, Marriott a perdu l'équilibre qui lui permettait d'être un génie.
En réalité, Lane, Jones et MacLagan vont avoir un meilleur avenir que leur ancien chanteur. Humble Pie, malgré son second album, ne souffre pas la comparaison avec The Faces, et les rocks excitants des Faces rendent inexistants les aventures hardeuses du couple Marriott-Frampton.
Mais, le génie des Faces vient aussi des nouveaux venus, Ron Wood et Rod Stewart, qui seront les principaux compositeurs du groupe, malgré de bonnes contributions de Ronnie Lane notamment, et une relative présence de Ian MacLagan.
Evidemment, les Faces ont une légende, celle de Rolling stones du pauvre. La formule n'est pas très sympathique et elle n'est finalement pas très heureuse. Plus favorablement, les Faces sont aussi présentés comme un groupe qui était en passe de devenir les nouveaux stones quand il a éclaté.
Remettons les pendules à l'heure.
Les débuts du groupe furent laborieux pour ce qui est d'enthousiasmer les foules en concert. Ils n'ont pas d'emblée convaincu. La remarque vaut pour les albums studio. Il y a de très bonnes choses sur les deux premiers albums, mais c'est pour le troisième et le quatrième qu'ils resteront. Une formule va s'épanouir sur le troisième et perdurer quelque peu sur le quatrième, et cette formule se retrouvera dans les concerts.
Musicalement, la rivalité avec les stones n'est pas concevable. La musique des Rolling stones est accomplie et plaît aux mélomanes. Les meilleurs titres des Faces ne sont pas sans quelque chose de mélomanes, mais ils restent brouillon en comparaison des stones. Il n'y a pas la finition et l'oeuvre magistrale. Des ficelles sont employées, il y a une sorte d'idée accrocheuse et hop on improvise une bonne sauce pour que ce soit festif ou attendrissant. Ils produisent en tout cas quelque chose de fiévreux, de contagieux, de vivant et c'est du rock qui rend fou, qui fait envie, qui fait rêver, qui a du bon goût et qui sait comment faire pour que tous on se retrouve à bien s'amuser.
Le départ de Ronnie Lane va rendre l'expérience en live flottante avant la dissolution du groupe.
C'est la grande énigme des Faces. Kenny Jones a ramené deux excellents éléments et a vaincu les réticences de Lane et MacLagan, mais mystérieusement les deux n'encaisseront jamais la présence du chanteur star Rod Stewart.
Car le vrai problème est là. Rod Stewart mène en parallèle une carrière solo et la reconnaissance des Faces vient aussi pour partie de la réussite solo de leur chanteur, lequel chanteur a effectivement une emprise sur le groupe, puisqu'au-delà du charisme du chanteur du groupe, il a le charisme d'être artiste en solo à côté d'une part, mais il est encore en alliance avec Ron Wood un moteur du groupe composant une espèce de nouveau binôme Jagger-Richards qui ne laisse que des miettes aux autres Faces, y compris à Lane qui pourtant reste présent côté création du répertoire.
Ronnie Lane choisira de quitter le navire. Il a fait ce qu'il a voulu, mais il n'aura plus jamais de gloire et de grande destinée rock après ça. Il n'a pas cru en un repositionnement possible des Faces par la suite.
Maintenant, il y a le groupe et son alchimie. L'entente ne fut donc pas parfaite, mais est-ce que Rod Stewart prenait réellement et insidieusement le contrôle du groupe, ce n'est pas évident, même si quand il fait tournoyer son micro, Rod Stewart ne regarde pas souvent si Ronnie Lane n'est pas obligé de faire un pas en arrière pour éviter un coup à la tête.
Il y avait eu une dimension de joie du groupe qui était produite sur scène et que Ronnie Lane quelque part n'a pas considérée comme suffisamment prenante pour lui.

Venons-en aux albums. First step en 1970, ce n'est pas encore ça. Il s'ouvre par une reprise de Bob Dylan. Les neuf autres titres sont composés par les cinq membres du groupe, mais pas à part égale. Les moins actifs Jones et MacLagan s'unissent pour un titre Looking out the window.
Rod Stewart est encore peu présent. Il coécrit le dernier titre avec McLagan, lequel a d'ailleurs composé un titre du premier album d'Humble Pie de son ancien compère Marriott à la même époque. Il coécrit un titre Around the plynth avec Ron Wood et puis avec Lane et Wood il coécrit le titre principal de l'album Flying.
Lane, Wood, Stewart, ce sont les trois principaux compositeurs du groupe.
Around the plynth annonce déjà les collaborations à la Jagger-Richards entre Wood et Stewart, mais Wood a coécrit également deux titres avec Lane : Shake shudder shiver et Nobody knows.
Deux titres composés par le seul Lane figurent plutôt en début d'album face A : Devotion et Stone. Wood écrit un titre seul sur la face Pineapple and the monkey.

Lane est donc présent sur cinq titres, dont deux qu'il écrit seul. Ron Wood est présent lui aussi sur les crédits de cinq titres, mais il n'en écrit qu'un à lui seul. Stewart est coauteur de trois titres. Voilà les dynamiques en présence.
Le meilleur titre est commun aux trois.


Le deuxième album Long player en 1971 comporte une reprise live du "May be I'm amazed" de Paul McCartney et une reprise de Big Bill Bronzy "I feel so good".
Les sept autres titres sont originaux.
Deux des meilleurs titres de l'album sont composés par le trio Lane-Wood-Stewart:
Ronnie Lane a toujours une légère dominante, il compose encore une fois deux titres à lui seul:
Wood n'y répond que par l'adaptation d'un traditionnel en morceau court final : Jerusalem.
Wood et Lane, les deux principales compositeurs du groupe, se joignent pour un autre titre:
Il ne reste plus qu'un titre à considérer, il est l'oeuvre de Stewart et McLagan, et il s'agit d'un des meilleurs titres de l'album:

L'importance sous-jacente de Stewart est réelle. Les titres auxquels il participe ne sont jamais faibles sur les deux premiers albums.
On s'offrira tout de même la reprise de McCartney...
Voire celle de Big Bill Bronzy en live en 70:

Enfin, vient le troisième album, le joyau du groupe : A nos is as good as a wink... to a blind horse. Titre d'album assez long. Mais l'album est trop court tant il est bon. Enfin, c'est façon de parler, puisque c'est encore un album de 1971.
Avant d'étudier qui fait quoi sur les huit titres originaux, je m'empresse de livrer la reprise de Chuck Berry, pas moins que Memphis, Tennessee.
Le trio Wood-Stewart-Lane compose à nouveau un titre au chant très typé Stewart et à l'introduction très typée Wild Horses. Le clavier inspirera en revanche les stones sur Black and blue, mais ils auront alors intégré Ron Wood.
Ronnie Lane place à nouveau deux chansons composées en solitaire.
Il prend deux titres d'avance et il en prend même un troisième avec le titre qu'il coécrit avec Ian McLagan:

Tout cela est excellent, mais il y a désormais la formule accomplie du duo Stewart-Wood qui n'est sans doute pas pour rien dans la magie de l'album, et c'est quatre titres démentiels qu'ils nous proposent alors, dont le plus grand succès connu par les Faces Stay with me. Le finale That's all you need n'est pas moins époustouflant et l'ouverture Miss Judy's farm est impressionnante également. 1er, 5ème et 9ème titres d'un album qui en compte neuf, les compositions de la paire Stewart-Wood encadrent l'album, début, milieu et fin. Ils occupent même toute la fin de l'album puisque Too bad précède le finale de That's all you need.
Il devient sensible que le couple Stewart-Wood joue un rôle prépondérant dans les destinées et le succès du groupe.

Ce sont ces quatre morceaux du diable qui expliquent que Ron Wood sur le papier ait été rêvé un nouveau souffle puissant pour les Rolling stones. Il en sera empêché par plusieurs facteurs, même au-delà des imprévues contrariétés de l'alchimie ratée. Le leadership le reléguait à un rôle secondaire où paradoxalement on faisait barrage à ce qui lui était demandé d'offrir. Keith Richards était enfoncé dans la drogue, ce qui ne permettait pas de réarmer. Les stones visaient trop à une unité lisse commerciale qui les empêchait d'exploiter le potentiel succès d'une formule privilégiant un noyau dur de fans. Les concerts brouillon mal préparés de Love you live discréditèrent prématurément la mise en relief du jeu de Ron Wood.
Le répertoire des stones est désespérément caricatural à partir de Love you live, ils n'ont pas su jouer avec l'immensité du répertoire à leur disposition. Il est entièrement faux qu'ils aient réellement joué des titres plus rares de leur répertoire (cas à part des titres neufs, mais ça ça ne compte pas dans le jeu), ils ne l'ont jamais fait qu'à la marge en manière de concession, erreur grossière.

En même temps, les titres puissants qui viennent de s'aligner sont des morceaux de bravoure, mais sans doute pas des exemples de complétude et de finition.

Arrive enfin le dernier album Ooh La La. Il est lui de 1973. Le "Ooh La La" français amuse beaucoup les anglosaxons, on le retrouve dans une chanson de John Cale.

10 titres sur ce dernier album et pas une reprise. Fait régulier, encore deux titres que Ronnie Lane a composé tout seul. Décidément, c'était dans le contrat.
Glad and sorry
Just another honky
Les titres de Ronnie Lane sont généralement très bons. Just another honky est un sacré morceau à chanter pour la voix de Stewart avec une intro qui semble avoir inspiré un peu les Rolling stones sur des titres demeurés inédits par la suite de toute façon.
Lane coécrit un titre, le finale qui donne son titre à l'album, avec Ron Wood:
Ooh La La
Mais il met enfin son talent en commun avec Stewart, pour deux titres carrément :
Flags and banners
If I'm on the late side
Un titre composé à quatre (Jones, Lane, Wood, McLagan) laisse Stewart à l'écart :
Fly in the ointment
Woodsemble donc un initiateur de ce rythme. Photo marrante de lui au début du lien vidéo.
Mais qu'en est-il des suites de la formule du duo Wood-Stewart sur le quatrième album. Les suites sont concentrées en début d'album, face A, quatre titres, mais en-dehors du titre d'ouverture de l'album, McLagan a été impliqué dans trois titres de la formule chimique. Un peu moins sauvage que sur l'album précédent, mais cela reste ravageur et âpre.
Silicone grown
Cindy incidentally
My fault
Borstal boys

Borstal boys rappelle splendidement l'album précédent, tandis que les trois autres titres développent des facettes nouvelles pour la formule.
mais avec l'histoire ne finisse, il y a encore en single un résultat de la paire Wood-Stewart.
Pool Hall Richard

Hélas, l'ambiance fut sans doute plombée après le départ de Ronnie Lane.
Je n'ai pas parlé des Faces en live, et il me restera à parler des carrières ultérieures de Lane, McLagan et Jones.

Les compositions de Lane avaient un certain accomplissement, mais il n'était pas pleinement le songwriter qu'il rêvait d'être. C'était un génie dans un groupe. Wood et Stewart étaient à fleur de peau et avaient trouvé une formule de constante magie fine dans l'excitation, un peu répétitive, mais efficace et permettant de belles boutades instrumentales et de la communication joyeuse par le chant qui était nécessairement bien desservi par la voix exceptionnelle de Stewart.
Une page Wood-Stewart suivra de près la courte troisième partie.

Quatre "Faces" dans le vent! (première partie)

Les Small Faces sont l'un des plus grands groupes de rock anglais des années 60 et, comme trois d'entre eux sont restés ensemble pour former The Faces avec Ron Wood et Rod Stewart, historiquement, c'est un groupe qui a connu deux des plus grandes voix rock masculines qui soient : Rod Stewart et Steve Marriott. Ce dernier a créé son propre groupe avec Peter Frampton, mais la période à succès d'Humble Pie est mitigée et ce sont plutôt les débuts qui furent superbes.
Ronnie Lane et Ian MacLagan vivront mal la présence d'un nouveau chanteur à succès, Rod Stewart. Ils l'ont interprétée comme une prise de possession de leur groupe. Dommage car ce fut une expérience proprement excitante que les Faces. Ils n'avaient pas le niveau des Rolling stones, leur finition, etc., mais leurs concerts et leurs compositions étaient des moments de vie qui s'enflamment.
Steve Marriott et Ronnie Lane ont eu une fin triste dont il ne sera pas question ici. Je présente les groupes Small Faces, Humble Pie et Faces.

Pour le grand public, les Small Faces sont plutôt connus pour le hit Sha La La La Lee que leur ont fourni Kenny Lynch et Mort Shuman, un compositeur américain pour notamment The Drifters et Elvis Prelsey de deuxième période (la paire Pomus-Shuman). Mort Shuman aura une carrière en France avec Le Lac Majeur et Sorrow notamment. Parmi les titres d'Elvis Presley, ma préférence va nettement à Marie's the name et Little sister. Les autres titres sont trop loin de l'esprit originel d'Elvis Presley, même s'ils sont bons. Surrender fait partie des chansons italiennes (avec It's now or never) transformées en titres originaux du répertoire Presley. La chanson Viva Las Vegas, reprise plus tard par ZZ Top, ne me plaît pas plus que ça. Même chose pour Here I go again d'un groupe sixties anglais The Hollies qui ne m'a jamais emballé pleinement. En revanche, Le Lac majeur et Sorrow sont deux très belles compositions. Sweets for my sweet fut reprise par The Searchers avant de devenir Biche oh ma biche de Frank Alamo. Plusieurs chansons connues des années 50 sont sorties sous le nom de groupe The Drifters, mais le personnel jouant sous ce nom changeait tout le temps. Il ne s'agit pas d'un groupe précis, mais d'un nom de groupe qu'utilisait comme elle le souhaitait une maison de disques, à ce que j'ai cru comprendre.


Mort Shuman va composer encore quelques titres pour des formations anglaises.


Et bien sûr le succès célèbre des Small Faces. Si Elvis Presley a une voix pas mal, que dire de la puissante voix soul de Steve Marriott?


Or, l'autre succès des débuts des Small Faces n'est autre que le hit Everybody needs somebody to love de Solomon Burke travesti.


Une chanson à succès composée pour eux et une reprise déguisée, cela ne devrait augurer rien de bon.
Le premier album de 66 continue avec une reprise exceptionnelle de Shake de Sam Cooke qui rivalise quelque peu avec celle d'Otis Redding. D'emblée, ça y va fort dans la comparaison, mais quand même, même si Otis Redding et Sam Cooke restent un ton au-dessus, vous avez vu ça?


Le premier album contient aussi un titre clef You need loving, il plagie quelque peu le titre You need love écrit par Willie Dixon pour Muddy Waters, mais sa structure particulière va inspirer Whole lotta love à Led Zeppelin qui, du coup, aurait pu créditer Howlin' Wolf et Small Faces dans la foulée.


Les deux premiers albums des Small Faces sont sortis chez Decca, les deux suivants chez Immediate. Immediate fera un coffret 4 CD des enregistrements du groupe et le premier album chez Decca est facile à trouver dans le commerce. Bizarrement, le deuxième album beaucoup moins.
Mais, tournons la page des reprises pour entrer dans la musique personnelle des Small Faces.

Titre sorti en single et pas sur un album.
I've got mine
Sauvage, guitares hérissées, quelque chose des Who, le premier album contient encore des titres puissants. It's too late fait se dresser l'auditeur. One night stand ou Don't stop what you are doing annoncent toute la finesse à venir du groupe. L'orchestration âpre de Come on children et E too D ou le martèlement de You'd better believe it rappellent bien les Who, leur magie même, leur fureur de fin du monde. Own up time est dans la lignée de The Ox. Quelques titres ont quelque chose dans la continuité de Sha La La La Lee.


Le deuxième album From the beginning contient de nouveaux hits du groupe et des hits de leur plume. Quelque chose de plus en plus superbe est en train de se mettre en place. My mind's eye, All or nothing,... Tout ou rien, c'est plutôt le tout stupéfiant. Les trois titres ci-dessous datent de 1966 (singles) en figurant sur le second album de 1967.

Pour ce titre, Steve Marriott s'est inspiré du Gloria in excelsis Deo...

Inspiration nette de Don Covay


Exploration du psychédélisme soft.


Mais le second album n'est pas continuellement du sommet.


Je ne parle pas des autres reprises ici, ni de deux titres sublimes My way of giving et (Tell me) Have you ever seen me, qui, par chance, figurent sur le troisième album intitulé The Small Faces comme le premier, mais qui paraît chez Immediate.

Mais tous les titres n'étaient pas voués à figurer sur les albums. Je n'ai pas parlé des faces B, mais voici encore trois faces A qui ont fait la réputation du groupe.

Can't make it
Here comes the nice
Itchycoo Park
(Ces deux derniers titres annoncent nettement Ogden's Nut gone flake)

Enfin, le troisième album est tout simplement imparable, une suite de chansons courtes qui vont hyper bien ensemble et qui sont fondantes de volupté.
Cet album est sorti comme le précédent en 67. La veine mélodique anglaise prédomine fort heureusement dans les choix de l'époque.  Et là, c'est encore autre chose en plus, un OVNI musical dans le subtil équilibre anglais et soul.
Quand j'ai acheté cet album, je ne pouvais plus m'en passer. J'étais hypnotisé.

Feeling lonely (semble manquer sur youtube, vous voyez comme la société passe à côté du mieux)
Things are going to get better (quand vous entendrez ce titre digne comme les autres des Kinks sur cet album phénoménal, vous vous indignerez de son absence sur youtube)

Have you ever seen me, mais je veux citer I've got something I want to tell you, mais je ne veux pas qu'on minimise Green circles, et on va croire que Talk to you est moins important si je ne le cite pas, et je dois faire une place à Show me the way, puis je voudrais signaler à l'attention l'originalité d'Eddie's dreaming ou Up the wooden hills to Bedfordshire ou All our yesterdays. Je n'ai rien dit de My way of giving, ça y est et d'Happys boys happy, et puis ce Things are going to get better qui manque à l'appel.
Un immense album de l'histoire du rock.

Et cet album est suivi par un classique Ogden's Nut gone flake! Malgré ma passion pour le troisième album, ce sera Ogden's Nut gone flake qui aura tendance à être cité pour une discothèque idéale.
Ce n'est pas un opéra rock, mais un album concept tout de même. Il sort en 68.
Une boîte à tabac sur laquelle on se penche pour sentir les chansons de santal.
Quand vous entendez l'ouverture, vous comprenez vite à quoi vous avez affaire. Les deux albums concepts Ogden's Nut gone flake des Small Faces et Village green preservation society des Kinks, tous deux de 68, sont à peu près inégalables en matière de musique pop. Après l'introduction, Afterglow (of your love) met définitivement à genoux l'auditeur. La face A contient des hits, la face B va évoluer en grandiloquence musicale folle, mais délicate, belle et juste, avec ses parties parlées (The Journey notamment) et ses voix de gnomes qui ont dû marquer David Bowie dans sa période sixties. Des arrangements orchestraux géniaux sur de la pop ciselée, mélodique, et puis des basculements dans le rock un peu soul, Rollin' over.

Ogden's nut gone flake
Afterglow (of your love)
Long agos and worlds apart
(La chanson la moins marquante de l'album, mais ça va repartir: René va donner le vertige, Song of a baker flirter à nouveau avec un côté Who mais bien typé Small Faces et puis la face A se termine en Lazy sunday pas du tout)
René
Song of a baker
Lazy sunday
(Oui, une allusion à Satisfaction dans ce chef-d'oeuvre psyché-pop-rock!)

Happiness Stan
The Hungry intruder
The Journey
Mad John
Happy days toy town

Et poursuivons par deux autres face A splendides de 45 tours!

Tin soldier
The Universal

Présente sur Tin soldier, PP Arnold est une ancienne "ikette" qui tournait avec Ike and Tina Turner. Elle essaie d'échapper à la violence d'Ike Turner et se place sous la protection de Mick Jagger, fils d'un professeur de gym aux petits bras musclés. Elle rencontre alors Steve Marriott avec qui elle a une liaison, en même temps qu'elle devient une artiste noire américaine qui va enregistrer des performances soul en Angleterre, et surtout du coup à l'anglaise. La réputation de PP Arnold put se fonder sur une voix et la douceur d'un très beau visage.

PP Arnold - Angel of the morning
PP Arnold - The First cut is the deepest
Trois interprétations des Small Faces dont If you think you're groovy avec PP Arnold, pour qui ils l'ont écrite 

Les Small Faces ont également participé à l'enregistrement qui demeurera hélas inédit de l'album du précoce Billy Nicholls (à peine 18 ans) : Would you believe.

J'ignore le détail de telles collaborations, mais on ne peut manquer de placer des titres de référence de l'album. On reconnaîtra la participation vocale de Steve Marriott.

Would you believe
London social degree

Pete Townshend s'est inspiré de Billy Nicholls et notamment de London social degree pour composer le riff célèbre de Pinball Wizard.

Il faudra que je fasse des recherches pour voir si je n'oublie rien d'important. Steve Marriott joue également sur le titre majeur du dernier album des Easybeats composé par Young: Vigil (Friends étant un peu à part dans leur discographie). Il s'agit du meilleur groupe de rock australien de tous les temps et d'un groupe majeur des années 60, inégal, mais qui a aligné un nombre élevé de compositions vertigineuses. On reconnaît à nouveau la participation vocale de Steve Marriott dans ce chef-d'oeuvre d'excitation galopante.

The Easybeats with Steve Marriott - Good times

Le titre aura emballé le groupe féminin suivant qui s'y donne à coeur joie :

The Clingers - Gonna have a good time tonight

Hélas!, Steve Marriott quitte le groupe à la fin de l'année 1968, arrêt de mort d'un groupe divin. Il va former Humble Pie avec Peter Frampton, guitariste célèbre pour son beau visage mais dont le groupe The Herd ne présente pas vraiment un grand intérêt. Je vais me pencher sur Humble Pie et ses deux leaders un peu plus bas, puis je traiterai de la carrière des trois membres qui sont demeurés ensemble et ont créé un nouveau groupe en réduisant le nom Small Faces en Faces.
Mais, il y a pour consolation les compilations d'inédits et on voit qu'il y a encore des choses à savourer dans le tas. Une compilation de 69 porte le nom The Autumn stone et pourrait être désignée comme le cinquième album indispensable.

Et un rock lourd artistiquement périlleux, mais d'une inventivité small facienne ravageuse. Il va marquer Bowie qui reprend l'onomatopée-titre dans Suffragette city.

Wham Bam Thank you Mam
David Bowie - Suffragette city (pour "wham bam thank you mam")

Splendeur bluesy-psyché-pop avec un faux-titre "appelez-ça quelque chose de joli"
Call it something nice

Un titre qui inspire royalement la nostalgie du feu groupe.
Collibosher

Démonstration tranquille côté ballade...
The Autumn stone

Reprise de toute beauté du génial Tim Hardin :
Red Balloon

Un petit complément à Ogden's Nut gone flake
Just passing

Une ballade rythmée à la Who
Wide eyed girl on the wall

Ni Steve Marriott, ni les trois membres restants ne seront aussi bons par la suite.
Mais, il faut nuancer.
Steve Marriott va former Humble Pie avec Peter Frampton et commettre la bourde de s'éloigner du style mélodies anglaises pour une attitude plus rock, plus gros son. Cette attitude sera récompensée par le succès qui est caractérisé par le titre Natural born boogie. Malheureusement, musicalement, ce n'est plus du tout la qualité d'antant. Au fil des années, Steve Marriott devient même détestable au plan musical. Quant à Peter Frampton, son album live solo ultérieur, s'il a connu le succès, n'a aucun intérêt musical. Il n'est pas un grand nom du rock. Point.
Toutefois, il y a les débuts d'Humble Pie que pendant tout un temps je n'ai pas soupçonnés. Natural born boogie, ce n'était pas ça et bizarrement pour moi Steve Marriott était devenu médiocre sans traîner après son départ des Small Faces. J'ai alors tenté de connaître les débuts d'Humble Pie et j'ai commencé par Town and country, le deuxième album qui m'a ébloui, tant c'est une pop mélodique ciselée à merveille qui n'a rien du tout à voir avec le gros rock à venir d'Humble Pie. Du coup, j'ai complété avec le premier album. Humble Pie tient la route sur le troisième album, puis décline, mais ne vous laissez pas influencer par une critique rock qui n'y connaît rien. Le gros rock est présent sur le premier album, mais c'est du bon. Le chef-d'oeuvre, c'est le deuxième album, et de loin, de très très loin. Pffh! Pauvres abrutis de la presse rock.

Bang (As safe as yesterday is)
What you will (As safe as yesterday is)
Growing closer (As safe as yesterday is)
Alabama 69 (As safe as yesterday is)

Every Mother's son (Town and Country)
The sad bag of Shaky Jake (Town and country)
Cold Lady (Town and country)
The Light of love (Town and country)
Down home again (Town and country)
Heartbeat, reprise du titre de Buddy Holly (Town and country)
Buddy Holly - Heartbeat
Silver tongue (Town and country)
Home and away (Town and country)
Ollie Ollie ("jingle" de moins d'une minute)

Single à succès de 69. Le titre n'est pas mauvais, mais il n'est pas génial et inspiré non pluis, c'est la mauvaise pente du rock vendeur qui va être suivie.
Natural born bugie

Voilà les gros titres de la suite. Ils ne souffrent pas la comparaison avec l'album Town and country!
Big black dog
Stone cold fever

Steve Marriott n'a pas su demeurer génial au-delà des années 60. C'est la chute libre dès 1970.
Peter Frampton va quitter Humble Pie. Mais, la reprise suivante d'une chanson aussi fabuleuse que Jumpin' Jack Flash en 1972 montre assez qu'il ne vaut pas une allumette.

Peter Frampton essayant de jouer Jumpin' Jack Flash en 72

C'est triste, mais c'est comme ça.
Mais, heureusement, nous avons laissé de côté les trois autres "small faces". Avec Ron Wood et Rod Stewart, ils vont devenir The Faces.

A suivre dans une "deuxième partie".

samedi 9 février 2013

Grands groupes des années 80. 1. The Replacements.

Mention toute spéciale, The Replacements. Ils recueillent l'héritage punk dans un superbe premier album Sorry Ma, Forgot to take ou the trash.
31 titres de pur bonheur sur la réédition CD à bonus tracks, 18 titres sur l'album initial, mais les 31 s'écoutent comme du petit lait, s'écoulent comme du miel. Pour ceux qui ne sont pas punks, avalanche de perles mélancoliques juste après ça!

Non!
Mais un peu de tendresse.
Ah, l'idée!
 


Brouillons, les quatre membres du groupe ont ensuite plus de mal avec les deux albums suivants Stink et Hootenanny qui sont très bons, mais pas à la hauteur des espoirs qu'on peut placer en eux. Stink est moins mémorable sans doute, mais Hootenanny livre des titres éblouissants quand même. Tantôt punk-rock, tantôt mélancolique, le groupe est fabuleux avec un compositeur magique Paul Westerberg.
Le groupe commence à devenir sérieux en 1984 avec l'album Let it be, mais l'album n'atteint toujours pas la perfection attendue. Mais, parmi les titres, de fameux coups de maître!
L'album est encensé, mais, en 1985, les Replacements sont enfin sérieux d'un bout à l'autre de l'album. C'est l'accomplissement avec l'album Tim, mais la malédiction les rattrape. La maison de disques va trouver le moyen de mal produire le matériau étincelant qu'ils avaient entre les mains. Il n'en reste pas moins que l'album ne saurait que faire crier au chef-d'oeuvre.
Bon, je pense que Bastards of young est indispensable. Et c'est partiiii!
Tim, recommandé par Dave!
Vous avez vu un titre faible, vous?
Je vous ai mis tout l'album, il ne manque que le titre écrit par tout le groupe et une chute de studio.

Un guitariste part, le quatuor devient trio, mais la grâce sacrée ne les quitte pas sur le suivant qui, cette fois, est non seulement comme Tim accompli d'un bout à l'autre, mais en prime bien produit cette fois. Allez, on se remet ça avec Pleased to meet me en 1987.
Et évidemment, ce splendide Can't hardly wait dont deux versions outtakes sont déjà en bonus sur Tim peut faire la transition.
La plus belle chanson de 1987? Or, les titres mélancoliques sont concentrés en fin d'album, Can't hardly wait le termine en étant précédé d'un autre slow rock complètement dingue et ahurissant.
N'en doutez pas: vous écoutez ce qui a paru de plus beau en 1987 pour vous rincer les oreilles!
Evidemment, un album des Replacements, c'est très Docteur Jekyll Mister Hyde. Le trio se déchaîne en ouverture d'album par un titre qui me plaît vraiment dans le style et la structure.
Et tout autant la troisième de l'album!
Et on ne saurait oublier le titre hommage à un grand nom du rock! Titre qui fait encore une fois l'unanimité!

A partir de 1989, le groupe n'est plus vraiment uni. Les deux derniers albums sont moins marquants, tout en apparaissant comme la transition vers la carrière solo réussie de Paul Westerberg qui sort régulièrement de bons opus.


Du dernier album, dont la pochette des deux chiens me fait penser à une peinture dans Les Affranchis de Scorsese, le titre Merry go round a quand même connu un relatif succès.


Courez, courez vite acheter Sorry Ma, Forgot to take out the trash, Let it be, Tim, Pleased to meet me!
Ne vous laissez pas avoir par les petits scarabées, exigez les remplaçants!