mardi 25 octobre 2011

1°) Compilation garage : Destination : Bomp ! The Best of Bomp records’ first 20 years :


http://www.youtube.com/watch?v=iDe54dQX6jQ
http://www.youtube.com/watch?v=dpNsGXD2_9U
http://www.youtube.com/watch?v=EzegbWsVH_k
http://www.youtube.com/watch?v=kLXUzZiYTkY
http://www.youtube.com/watch?v=0cT858T1UIM
http://www.youtube.com/watch?v=-tLKmGzPKg4

Attention chef-d'oeuvre inconnu:
http://www.youtube.com/watch?v=TYMxQak6xTg

http://www.youtube.com/watch?v=4H4p3lmTLyE

Je ne peux m'en empêcher:
http://www.youtube.com/watch?v=bSTZkNVW5mY
http://www.youtube.com/watch?v=yl-y6rLj58Q
(Modern lovers, puis Sex pistols)

Attention, chefs-d'oeuvres méconnus, surtout le troisième lien Not that memory ou Not my memory:
http://www.youtube.com/watch?v=G87kwnWEXns
http://www.youtube.com/watch?v=ddZIc4iuHLE&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=4a1cbVcKCPY


http://www.youtube.com/watch?v=457N1m4oUZw

La même chanson encore mieux avec ce lien vidéo:
http://www.youtube.com/watch?v=NZ2X2_ts5Kw

Je n'ai pas mis les liens pour Flamin' Groovies, DMZ, Stooges, Plimsouls et Barracudas. Pas trouvé en revanche le titre de Eyes of mind...
Tiens, si je mettais un lien surprise pour rigoler:
http://www.youtube.com/watch?v=MsXknE8LOEI




Greg Shaw est à l’origine de la compilation de 1981 Battle of the garages, à la source aussi de la maison de disques Voxx qui contribua donc à l’émergence du rock garage avec comme premier album produit Crawadaddy express du groupe The Crawdaddys. La compilation du meilleur de Bomp records’ brasse un peu plus large que le rock garage, mais peu s’en faut. Elle permet de suivre les choix de Greg Shaw et elle est accompagnée d’un important livret. La compilation s’étend sur deux CD et, bizarrement, le CD est présenté de telle façon qu’il faut tenir le livret ouvert pour suivre le défilé des artistes et chansons. Le premier CD est inévitablement le principal, il retrace la période 1974-1982, il s’ouvre par son titre inévitablement le plus fort : You tore me down des Flamin’ Groovies. Le morceau a été produit par Dave Edmunds en décembre 1974. Comme le dit Greg Shaw en son commentaire, il est stomaquant que personne n’ait daigné s’empresser de produire les Flamin’ Groovies entre 1972 et 1976. La période Roy Loney fut tellement splendide jusqu’en 1971, rien moins que l’un des plus grands groupes de l’histoire du rock avec des albums joyaux Flamingo, Teenage head et l’extraordinaire Supersnazz. Or, malgré ce départ terrible de Roy Loney, les Flamin’ Groovies ont réussi le miracle d’un album marqué par les Beatles, sinon les Byrds, le fabuleux Shake some action en 76. Ici, l’appellation de rock garage ne serait tout de même pas adéquate, puisque les Flamin’ Groovies, s’ils ne sont pas encore des vétérans en 1974, sont de toute façon un groupe sixties authentique. Ce n’est qu’après 76 que ça va se gâter côté qualité musicale pour les Flamin’ Groovies. Le second titre de la compilation Bomp est une composition signée Lennon-McCartney Love of the Loved, mais ce titre est assez fade et n’apporte pas grand-chose. Il est interprété par The Poppees. Il s’agit d’un titre de mars 1975. Greg Shaw y a cru. Le troisième titre Jingle, Jangle par The Rockfields Chorale rendrait bientôt méfiant à l’égard de cette compilation. Mais, le niveau se redresse d’un coup avec le rock au riff Berry teinté de son richardsien I.R.T. par un groupe féminin Snatch. Nous sommes passés brutalement de décembre 75 à février 77. Greg Shaw aurait ainsi enfin trouvé un nouveau souffle, lors de cette année 77 de rockeuse mémoire. Le morceau n’a l’aire que de passer malgré son charme, mais le deuxième temps fort de la compilation débarque, rien moins que Busy man des D.M.Z., le futur groupe des Lyres, avec bien sûr pour meneur Jeff Connolly alias Mono Man. J’avoue que la comparaison avec les Ramones ne saurait un instant retenir mon attention. Je trouve que la musique des Ramones est parfaitement minable. En revanche, la musique des D.M.Z. et Lyres est pour moi excitante, entraînante, régénérante et dans la digne continuité des sixties pour ce qui est du sentiment qu’un air rock se crée dans nos oreilles, et pas seulement un jeu avec des motifs, bien que le rentre-dedans soit privilégié. J’ai plusieurs albums des DMZ dont quelques lives, la référence sera Relics en vinyle, mais l’album est sorti en CD avec le titre When I get off. Pour la suite au nom des Lyres, on peut y aller les yeux fermés. Le live de 83 en vinyle est sorti en CD allongé avec le titre The Early years 1979-1983. Personnellement, ma préférence va nettement à l’album In fyre avec sa longue série de bonus. Lyres Lyres ou A promise is a promise sont encore très bons ou bons comme albums. J’ai aussi le tardif Some Lyres qui parodie la pochette stonienne de Some girls. J’ai déjà entendu que la compilation des 45 tours des Lyres serait préférée à In fyre, mais l’album et ses bonus restent ce qui me marque le plus vivement.
Troisième temps fort de l’album, l’exceptionnel I got a right d’Iggy & the Stooges. C’est même le principal titre de la compilation avec You tore me down des Flamin’ Groovies et ce dernier morceau étant une ballade c’est bien sûr le titre d’Iggy qui remporte la palme du morceau excitant. Busy man était de septembre 77, le titre d’Iggy est vaguement référencé de 1977. Je ne passerai pas trop de temps sur la discographie de l’iguane. Trois albums stoogiens avec une mention particulière pour les à côtés de Raw power, puisque j’ai un double album Raw power à bonus et les versions crues avant le passage de Bowie du CD bootleg Search and destroy. Le premier album est peut-être inégal malgré ses somemts No fun ou I wanna be your dog. Le second album Fun house est fascinant, original et particulièrement âpre d’écoute avec ses apports de saxophone qui lui donnent un certain cachet. La carrière solo d’Iggy Pop vaut aussi le détour, notamment pour ce qui est des deux premiers albums The Idiot et Lust for life. Il y a après à boire et à manger, mais j’ai bien aimé le tardif American caesar par exemple, moins son Easy rider, quelque peu son Bricks by bricks avec je crois les futurs X-pensive-Winos de Keith Richards.
Les septième et huitièmùe titres de la compilation sont datés comme Busy man de septembre 1977. Le titre du groupe The Zeros s’intitule Don’t push me around est une composition d’un certain Javier Escovedo. Il entre pour moi dans une série interchangeable de rock garage interchangeables avec des chœurs gentils qui ne sont pas trop mon truc, des attitudes teigneuses que je trouve débiles, puis des couplets, des riffs de guitare qui confirment mon sentiment que c’est commun à des tonnes de morceaux qu’on ramasse à la pelle. Je préfère le jeu sur les sons du titrez suivant Life of crime par The Weirdos, mais cela reste de la distraction anecdotique inférieure à mes attentes. J’aime bien la tonalité instrumentale globale, lme délire bien équilibré de la grosse voix et la réverbération câjoleuse de l’onomatopée en chœur, les petits déséquilibres mêmes de la partition instrumentale. Mais le morceau est structuré pour ne faire que passer. Cela continue par le titre Okay des Shoes. Encore une balalde interchangeable avec beaucoup d’autres. Ce n’est qui plus est pas du tout mon truc. Le titre date de juin 78. L’enregistrement a été soigné, mais la mélodie plane trop à mon goût. C’est rengainant. L’harmonica n’est qu’une joliesse et ainsi de suite. La répétition de Okay frise le ridicule. Plus intéressant, le titre Giving it all de 20/20, enregistrement lui aussi de juin 78 qui a plus à dire. La course guitare est appréciable, les changements mélodiques sont nombreux, mais jamais déplaisants. La voix donne de son âme par les tours forcés proposés. Le titre balance et le fade out est bien amené, bien trouvé. Sans être un tout grand morceau, c’est une belle réussite à une époque déjà tardive comme celle-là. Nous voici en mars 80 avec un morceau You’re for me du groupe The Singles qui sonne à la fois très sixties et se fond pourtant dans un style bien daté début des années 80. Le morceau est tout à fait sympa avec des sons rafraîchissants, notamment la guitare. Les chœurs et les couplets sont voluptueux à l’écoute. Le morceau pop est dynamiquement soutenu par un rythme rock et de bons breaks de batterie. Il y a bien quelques transitions maladroites ou mal finies, mais ça va, c’est réussi. Nous enchaînons alors avec Running Away, rock mélodique à la Who du groupe The Romantics. Le morceau est vaguement daté de 1980. Dire que le titre est à la Who, c’ezst déjà une bonne image assurée pour ce titre. Il est à la Who d’ailleurs jusque dans la complexité de son élaboration. Son refrain rengainant, chœurs à l’appui, nous éloigne toutefois quelque peu des Who et de la bonne formule. Retour ensuite à l’année 1979 avec un bon morceau Walking Out on Love de Paul Collins. Quand je viens d’écouter la compilation, il s’agit de l’un des titres que j’ai le plus facilement mémorisé pour les heures qui suivent. Le titre est court et son style daté bonne ambiance rock 80. Mais cela reste réussi si je m’en fie à mon intuition, plutôt qu’à quelque appui de l’analyse. Suit alors un autre morceau des plus faciles à mémoriser, du moins pour ce qui est du refrain vocal : Just what I need par Nikki & the Corvettes. Je n’en ferai pas le titre le plus mémorable pourtant de la compilation, mais l’oreille voyage agréablement du chant féminin très en avant aux parties guitare longtemps feutrée, toujours à l’arriere-plan et d’une dynamique rythmique bien vivante. Le titre est vagument daté de 1980. On continue avec les morceaux faciles à mémoriser, mais ici la raison est évidente : Little G.T.O. de Rodney & the Brunettes. Ce n’est pas le plus grand morceau de la compilation, mais on ne boudera pas son plaisir avec ce refrain chanté à tue-tête, ses « ouhouhouh » d’une époque très Plastic Bertrand, ces affectations de la voix, ces chœurs féminins et ces petits jeux de guitare sortis du tiroir avec leurs petites syncopes rock’n’rolliennes.  Il s'agit en réalité d'une reprise d'un titre de 64, j'ai mis en lien la reprise un peu plus risquée avec la chanteuse Deborah Harry en lien, à défaut du titre de cette compilation. Enfin, celle-ci prend de la dimension sans plus s’appuyer sur de grosses pointures The Flamin’ Groovies ou The Stooges, sinon DMZ. Le suivant morceau est un très bon garage de The Last. Il date de juin 78 et il figure sur le coffret Children of Nuggets : il s’agit de She don’t know why I’m here (ne me demandez pas pour "she don't" au lieu de "she doesn't", la version LP est un peu molle.) Il s’agit d’un authentique titre de rock garage digne des formations sixties éphémères. Je ne possède pas leur album L.A. Explosion, ni rien de ce qu’ils auraient pu produire. Nous enchaînons alors avec le titre historique I can never tell du groupe The Crawdaddys. Il s’agit de l’une des plus fidèles imitations du rock sixties. L’album Crawdaddy express fut aussi le premier album garage sorti par Greg Shaw. Le titre est vraiment au top. Hélas, le groupe ne semble avoir rien fait d’autre au-delà d’un album et je trouyve moins évidente leur capacité à rendre l’âme et le son des sixties sur d’autres plages.
Nous repassons en mai 79 dans ce style mélodique d’époque bien daté et déjà très présent sur la compilation. Il s’agit d’un titre The Last year (on peut compélter par of my life) de Stiv Bators, membre des Dead Boys. Le riff obsessionnel de guitare fait la réussite du morceau avec la répétition traînante de la phrase the last year of my life. Le morceau se bonifie par les breaks et le matraquage à la batterie. Mais je n’en ferais pas pour autant une merveille. En revanche, je suis assez fan du titre Hindu Gods of Love du groupe The Lipstick killers. Il a tendance à me subjuguer, bien que je ne connaisse que ce seul titre du groupe australien. C’est ce même titre qui figure sur la compilation Children of Nuggets. Le morceau le fait bien. N’     ayant sans doute rien à voir, je possède aussi un excellent album avec Warren Zevon Hindu love gods au nom du groupe lui-même si j’ai bien compris. Quant à la compilation, elle pousuit par un titre remarquable Left in the dark du groupe The Vertebrats très difficile à dénicher en vinyle ou en CD. Le titre date de mai 81 et le groupe figure dans la série Battle of the garages. Il est dommage que, faute de succès, la formation aité été si vite enterrée, si vite oubliée. Le titre pourrait passer discrètement au milieu d’une compilation où les manières de capter brutalement l’attention se multiplient, mais quand on l’écoute bien c’est ravageur. La qualtié est au rendez-vous. Et nous enchaînons avec She cracked d’une grosse pointure The Modern lovers. Le titre est daté d’août 81. Il existe en fait deux éditions de l’unique album de ce groupe et je possède les deux versions. Il s’agit ici d’une sortie sur le tard. Le titre est bien entendu superbe, avec une approche à la Velvet caractéristique du groupe qui s’inscrivait dans cette continuité. Le leader Jonathan Richman composait les morceaux et l’album s’ouvrait par Road Runner, titre tourné en dérision d’hommage rock par les Sex pistols sur l’album The Great rock’n’roll swindle. Nous passons ensuite à l’année 1982 avec The Unknowns et un rock qui pulse, le fabuleux Pull my train. Il n’existe qu’un album CD avec des bonus de la formation Bruce Joyner and the Unknowns. C’est dfommage car c’est excellent, surtout Pull my train et bien sûr l’impossible à commenter Not my memory qui figure sur les Children of Nuggets. Bruce Joyner a fait de très bons albums par la suite avec d’autres formations ou à son seul nom, mais cela n’a jamais retrouvé le niveau des Unknowns. Il s’agit tout de même d’un artiste ayant maintenu un bon niveau dans le temps. La bonne série continue avec un autre groupe exceptionnel The Plimsouls et leur titre le plus fameux A Million miles away. Il est daté de janvier 1882. Le génial compositeur est Peter Case et ses traits de génie étaient magnifiquement desservis par la qualité d’interprétation du quatuor. D’ailleurs, A million miles away a été repris par les Flamin’ Groovies. Il n’existe que deux albums studio des Plimsouls et un EP qui figure en bonus sur le premier album réédité en CD. En revanche, il y a quelques lives officiels à la clef. La grande série s’arrête là. Il ne reste que deux titres à commenter. D’abord, l’humoristique Johnny are you Queer ? de Josie Cotton qui date d’août 81, ensuite l’ambiance particulière de Frogs par Toy Love qui remonte à mars 1980 et surprend par un passage mélodique au piano en plein milieu d’un rock sombre intériorisé. La partie piano revient insensiblement au rock sombre. La performance, curieuse, est ici néo-zélandaise. Nous renouons avec une ambiance psychédélique très année 1969.
Le second CD va de 1981 à 1994. Il sera forcément moins bon.
Il s’ouvre par The Barracudas : Surfers are back. Attention, le groupe n’a que partiellement assumé la dimension surf rock. Il s’agit d’un très bon groupe qui recrutera Chris Wilson des Flampin’ Groovies. Il y a trois albums à avoir en essayant d’obtenir l’édition CD du premier album la plus blindée de bonus qui soit. Le titre est daté de juillet 82. Nous passons ensuite à un autre titre surf, mais plus instrumentale, plus Dick Dale : Rumble at Waikiki de Jon & the Nightriders. Le titre de mai 81 est très bon, mais il réchauffe les classiques Misirlou et compagnie. Le troisième titre (décembre 1984) ne dure que 55 secondes. Il s’agit d’un titre acid rock de Zebra stripes intitulé Intro ’66. L’introduction du titre suivant a quelque chose de prometteur qui n’est pas assez suivi d’effet. Il s’agit de She’s not mine par The Mystery Machine. Le titre s’affadit à mon grand désappointement. Ses prises de risque dans les changements soudains d’harmonie ne me convainquent pas par la suite. Nous sommes toujours en décembre 84. Arrive alors le titre Hot generation des Pandoras qui ne manque pas l’allusion au titre de référence des Who My Geneartion, mais qui s’en éloigne pour un rock teigneux 80 fémininement hardeux. Ce sera le principal titre de gloire de ce groupe de filles, mais l’orchestration ne touche pas vraiment. La création gagne plus l’estime que l’assentiment. Nous sommes alors en février 85. Mais ça repart pour une bonne série. D’abord, le titre de fans des Rolling stones The Tell-Tale Hearts (janvier 86). Il s’agit de It’s just a matter of time. C’est le meilleur titre du deuxième CD. Pourtant, le groupe a ce côté irritant de vouer un culte pédant aux obscures formations sixties néerlandaises. Malgré van Leuween et notamment Venus des Shocking Blues, il ne faut pas pousser mémée dans les orties. Ceci dit, le titre stonien est ici très bon. Du bon matériel du groupe sur vinyle ou sur CD. Je n’ai pas encore tout pris à l’étendue de leur discographie disponible. Nous enchaînons avec The Gravediggger 5 et le titre Stoneage stomp (novembre 84). Ce serait le meilleur titre du second CD de la compialtion exaequo avec le précédent. Je ne comprends pas comment quelque chose d’aussi féerique que Gravedigger 5 n’a pas eu de suite. Repartis dans d’autres formations, les musiciens n’ont plus su rien donner. L’intégrale du Gravedigger 5 tient sur un seul CD et non seulement c’est très bon, mais on ne peut que leur être reconnaissants pour cette fabuleuse reprise du All black and hairy de Screaming Lord Sutch and the Savages. Là, c’est quelque chose. La bonne série se poursuit-elle avec Already gone par The Miracle workers ? Oui, mais déjà un niveau en-dessous (juin 85). Le chant pose problème en tout cas. Suivent The Lazy cowgirls en mai 87 avec Can’t you do anything right ? Du bon gros rock, le rythme est quand même bien balancé. Mais ce n’est pas mon truc et ce n’est pas ce que j’estime de plus inspiré. Nous enchaînons avec un rockabilly crade très court Lick it par The Dwarves. Nous sommes en août 88. Brutalement, nous lorgnons vers les années 90. HOD de Distorted pony date de septembre 91. Le titre a un côté hardeux qui me déplaît franchement et en même temps plus appréciable un côté Brian Eno avec certains bruitages et une voix comme jaillissant d’une onde radiophonique. Je préfère passer à autre chose. Retour au calme avec la ballade Everytime par The Things qui date de mars 86. La voix se veut pure et douce. Les sons sont clairs. Le titre évolue calmement, avec quelques breaks bien sentis tout de même pour le dynamisme à faire passer. Malgré le réchauffé, le titre a son mérite. Nous enchaînons avec un autre temps fort de ce second CD de compilation, le titre With you again par The Eyes of mind. Là encore, nous sommes du côté pop. Le titre (mai 84) a un net format mélodique type des années 80, mais la richesse instrumentale autour me paraît excellente. Le groupe a sorti un album vinyle remarquable qui est le seul que je possède et connaisse Tales of the turquoise umbrella.
Je ne sais pas trop quoi dire des changements incessants du titre Tourists from Timenotyet par The Steppes (février 88). Les parties les plus accrocheuses sentent le réchauffé en tout cas. Le titre est assez expérimental, mais il ne l’est pas tant que ça, car je ne sens pas vraiment les prises de risque. Le jeu se fait sur un terrain bien balisé. C’est bien fait, mais bon c’est sans grand intérêt à mon sens, même si je peux répéter que des passages sont accrocheurs. Passons à la reprise de Syd Barrett Arnold Layne par SS-20, datée vaguement de 1989. Le titre figure sur le tribute Beyond the wildwood. J’aimerais pouvoir juger du groupe sur un autre titre que celui-là, car il y a du potentiel apparemment. La reprise est très bonne. Les qualités d’interprétation sont là. Mais, le style 80 ne correspond pas à la dimension nettement sixties du morceau à mon sens. L’impression reste néanmoins que le groupe a de quoi se défendre. En août 90, voilà maintenant Walking in the rain de The Green Pajamas. Hélas, la mélodie du chant, je l’ai entendue mille fois dans mille chansons dérisoires me semble-t-il, y compris la façon de se mettre en chœur et l’accompagnement en retrait à la guitare. Le passage au solo de guitare assure bien toutefois. La batterie est intéressante. Continuons avec Love is blue par The Hangman’s beautiful daughters en septembre 89. J’aime bien le morceau, guitare, chant, batterie. J’estime que le compte y est, c’est pas mal. On enchaîne avec un titre non daté (previously unreleased) de Patti Palladin, rien moins qu’une reprise d’un titre moins connu des Rolling stones première période The Singer not the song. N’était l’interprétation, le chant un peu improbable et la fidélité à la version originale, ce serait forcément le meilleur titre de ce second CD, tant les compositions des Rolling stones sont génialissimes. Mais voilà. Cela reste au moins l’un des meilleurs moments du second CD. Passons à un groupe que je connais mal Spacemen 3 avec son titre Honey de septembre 89. Mon avis est favorable. Il s’agit d’un titre psychédélique planant. L’âme sixties est bien présente. L’instrumentation pop est classieuse et fondue aux dominantes sonores planantes. Il y a un effet de grandiloquence à la Moonlight mile des Rolling stones, mais la prestation paraît des plus courtes en trois minutes. Finissons par basculer dans les années 90. Le titre de juin 91 Salvation avec son chant à la Patti Smith vient du groupe Sacred Miracle Cave, mais le grain de Patti Smith n’y est pas. C’est de la cérémonie rock tendre d’après des codes. La guitare a ses crises. Le chant se contorsionne. Mais bof ! Le titre de décembre 92 How bread is made par Head est très court. C’est original et complexe, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. De février 93, suit le titre Fantasy of folk de Blair 1523, le style sautillant qui lance le morceau annonce un truc con-con que confirme la langueur bête du chant. Je n’aime pas. La compilation se referme sur un titre de janvier 93 Evergreen par The Brian Jonestown Massacre. Il s’agit de resucée de titres seventies et eighties me semble-t-il. Je ne suis pas du tout accro à ce style de chant eighties banal et sans âme, endormi. La musique est plus élaborée, pas trop mal dans son style.

samedi 22 octobre 2011

31. The Sorrows : You’ve got what I want (The Essential Sorrows 1965-67) :

http://www.youtube.com/watch?v=Y8Ias3gYZv4

http://www.youtube.com/watch?v=gHKISFffUG0&feature=related

 http://www.youtube.com/watch?v=JZ1qQACl2SM&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=PSkF9V72Mn4&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=T9by39R33qk&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=Jx6qwBMvHcg&feature=BFa&list=AVGxdCwVVULXfjWonPY3HnnYl7RJcpkrOY&lf=list_related

Pour une petite poignée de titres, un très grand groupe garage anglais des années 60. Il s’agit d’une formation freakbeat particulièrement explosive, avec donc la combinaison d’une formation instrumentale apte et dynamique et d’un chanteur à la voix grave puissante remarquable. Leur unique album s’intitulait Take a heart et il a fait l’objet d’une première réédition CD de l’œuvre des Sorrows, mais ce que je propose ici c’est le CD plus récent qui porte le nom de l’autre temps fort du groupe en 45 tours You’ve got what I want. Il s’agit à peu près de l’intégrale des titres disponibles du groupe (30 plages) avec un livret au texte conséquent. Cet hommage est récent, le texte de David Wells est daté de septembre 2009. Malheureusement, il parle assez peu de la meilleure période musicale du groupe s’attardant sur les débuts, la recherche d’un nom, et sur la fin d’une formation non originale galérant en 1967 sur le circuit italien. Les photos assurent quand même, c’est au moins un bel objet.
En gros, il s’agit d’un groupe anglais exceptionnel qui, plus que rhythm’n’blues, s’affirme comme une formation freakbeat de la période 65-67. Le succès du groupe tient dans deux titres magiques. En 1965, il reprend sur son troisième single le titre Take a heart. Cela commence sur un rythme feutré menaçant, batterie mate, voix grave qui semble encore contenue dans la cage thoracique et puis qui jaillit par éclairs aigus. Le crescendo se fait avec accentuation d’une ligne de basse obsessionnelle, puis s’envole des guitares débridées avec un fort effet de réverbération sonore. Ensuite, la chanson se repositionne sur le rythme de départ avec toujours ses larsens de guitare qui tranchent le tempo rapide d’instruments au son mat. Le volume sonore augmente à nouveau, le chanteur donne de la voix et se fait soudain accompagné par les répétitions du chœur. Les guitares sont plus tenues dans cette deuxième envolée. Le départ d’un troisième cycle démarre et s’évanouit. C’est la fin d’un morceau prenant. Le rythme de départ est lancé par la batterie avec un style quelque peu proche d’un tam-tam à tempo rapide et son mat. La basse se lance au milieu d’une mesure de la batterie et prend elle-même quelque peu la forme d’une rythmique obsessionnelle de batterie., sauf que le son est bien celui de cordes de basse. La voix enchaîne. L’entrée en scène de la guitare est plus brutale et elle est doublement amenée par les petits coups de larsens agressifs et par les poussées aiguës de la voix qui n’entrent pourtant jamais pleinement dans le cri. Le triple retour sur le motif de départ permet de donner une certaine tension contenue au morceau.
La même année, le groupe sort un nouveau single exceptionnel avec You’ve got what I want, titre plus décousu qui ne dure que deux minutes, mais dont la superposition des audaces instrumentales et vocales aboutit à un chef-d’œuvre de sauvagerie rock particulièrement rare en 1965. On retrouve cette grande orchestration violente et rapide, mais au son un peu mat, feutré, à la batterie. On note une légère résonance de salle à son sujet, elle crée une dynamique d’espace sonore. Les sursauts guitaristiques sont irréguliers, surprenants, déchirés, brefs et secs. Le riff est incisif. Le chant devient scansion espacée de motifs avec un final de petits tours affectés brefs, ironiquement posés. Ce second titre You’ve got what I want aura un succès d’estime, mais seul le premier Take a heart a pu faire une petite entrée remarquée dans les charts et c’est sur la foi de ce premier succès demeuré sans suite que la maison de disques a permis la création d’un album inévitablement intitulé Take a heart. D’autres performances crues et enthousiastes se retrouvent sur l’album, mais il compile surtout le matériel des 45 tours. Sept des huit titres des quatre premiers 45 tours (de janvier à octobre 65) figurent sur cet album 12 titres (de décembre 1965), à l’exception particulière de justement You’ve got what I want, face A du quatrième single. Et, trois des quatre titres des deux singles suivants d’avril et août 1966 sont extraits de l’album. Seule la face A d’avril 66 Let the live live ne figure pas sur l’album. Seuls les titres She’s got the action et Cara-Lin ne paraissent que sur l’album et sur aucun 45 tours. Il est vrai que certains titres sont réenregistrés pour l’album. En même temps, la magie particulière des deux grands singles ne fut jamais retrouvée. Le groupe ne composait guère lui-même et son freakbeat va souffrir d’une évolution des modes avec l’arrivée du psychédélisme en 66-67. Quelques membres se retirent, notamment le chanteur, et une formation nouvelle au nom des Sorrows va se retrouver en Italie pour y enregistrer de derniers singles qui, machines sans succès, finiront d’enterrer le groupe.
L’histoire est aussi piquante dans la mesure où les deux chefs-d’œuvre du groupe sont en réalité les reprises de la face B puis de la face A d’un groupe complètement obscur de la même ville d’origine (Coventry) que les Sorrows ! Le groupe The Boys Blue a enregistré un unique single en 1965. La face A est You got what I want et la face B Take a heart. Les deux interprétations figurent sur le volume 13 de la série The Rubble collection (second coffret volumes 11-20). Il s’agit de deux compositions du producteur Miki Dallon. Lorsque l’échec commercial des Sorrows fut constaté pour les deux premiers singles, la face B des Boys Blue Take a heart fut récupérée et magnifiquement interprétée par les Sorrows avec un certain succès, notamment sur les radios pirates. Le titre semble s’être maintenu à la 21ème place des charts anglais huit semaines durant. Les ‘N Betweens (futurs Slade) reprendront à leur tour le titre sur un EP français et Miki Dallon réarrangera une reprise du titre Indian reservation de Loudermilk dans le sens de son Take a heart par la suite. Vu ce succès, les Sorrows décidèrent d’interpréter la face A des Boys Blue sur leur prochain single. Le titre échoua commercialement, bien qu’il soit aujourd’hui reconnu comme exceptionnel. Miki Dallon a apporté deux autres titres au groupe qui figurent sur leur unique album Let me in et She’s got the action. Et il s’agit effectivement de titres dominants pour ce qui est du reste de la production du groupe, à tel point que le titre Let me in paraîtra à son tour en face A de 45 tours en août 1966. Parmi les reprises remarquables du groupe, on peut noter le titre How love used to be (Redfern, O’ Sullivan), l’évident mais inédit I take what I want (Hayes, Porter, Hodges), le joyeux Cara-Lin des Strangeloves, My Gal des Lovin’ Spoonful et avec de l’harmonica et un bon élan du chant Don’t sing no sad songs for me. Les relations avec Miki Dallon étaient trop fragiles pour que les Sorrows puissent espérer continuer de se nourrir à cette veine. Le producteur a privilégié d’autres artistes par la suite.
Le CD est conçu comme suit. Il rassemble d’abord les sept singles de référence de la formation, à l’exclusion de certains errements de la fin en Italie.  Les titres 15 à 18 sont des chutes inédites (un nouvel enregistrement de Baby, une reprise de I take what I want en écho à leur second succès, deux autres titres Gonna find a cave et Baby all the time).. Les titres 19 à 30 présentent l’album Take a heart. Les doublons sont inévitables. Sur 30 plages, Baby revient à trois reprises et neuf autres titres de l’album reviennent ainsi deux fois. Les titres des deux premiers singles méritent un commentaire. I don’t wanna be free est partiellement marqué par l’influence et le modèle du You really got me des Kinks. Le titre Come with me est accomapgné par des imitations de Donald Duck. Baby est un morceau correct, mais peu inspiré. Il s’agit d’une composition de Mort Shuman, mais il n’était pas dans son plus grand jour. Le titre revient pourtant trois fois sur l’anthologie comme si la foi avait été dans la composition et l’espoir dans une plus grande interprétation. Teenage letter est un titre nettement rock’n’roll. Whitcher et Fardon furent les deux compositeurs du groupe. No, No, No, No améliore leur premier single I don’t wanna be free en se détachant de l’imitation des Kinks. Donald Duck fait là encore une apparition remarquée. La ballade insignifiante We should get along fine passe dans la mesure où la voix du chanteur demeure d’une grande qualité. On retiendra éventuellement leur Let the live live, même s’il ne s’agit encore une fois que de resucée. Le talent est là.
Il ne me reste qu’à évoquer ce septième single. La face A Pink Purple Yellow and Red s’inspire d’un morceau de piano d’un musicien italien. Le groupe y a ajouté des paroles en anglais. Le résultat passe bien sans être très inspiré, ni habilement arrangé. Le morceau a été ensuite interprété en italien. Quant à My gal en face B, il s’agit d’une reprise des Lovin’ Spoonful, gage de qualité. L’anthologie s’écoute sans problème avec ses deux titres phares et tout de même quelques bons morceaux en soutien.

NB:  Il y a eu des albums solos du chanteur Don Fardon. Ils ne valent pas le coup. C'est l'ensemble du groupe qui était intéressant. Pas la peine de croire retrouver quelque chose avec la voix seule du chanteur.

mardi 11 octobre 2011

Pour bientôt

J'alignerai bientôt dans un court laps de temps les trente nouvelles entrées garage sixties, mais là je suis pris. Après, je ferai une époque de liens garage 80 numérotés autrement. J'éparpillerai quelques études de compilations clefs en cours de route avec encore un troisième procédé de numérotation.

Intermède

Les meilleurs groupes de rock anglais

Hors-catégorie :

The Rolling Stones : mon groupe favori.

Sa légitime réputation semble acquise, mais elle est beaucoup plus fragile qu’il n’y paraît. Cette formation peut être facilement daubée par ceux qui recherchent les virtuoses d’un instrument, la grandiloquence de certains effets orgasmiques, par ceux qui ne savent pas rentrer dans les harmoniques et la précision rythmique et la magie qui en découlent pour un morceau. La musique des stones n’est pas goûtée et comprise d’un si grand nombre que cela de personnes. Beaucoup de fans se détournent résolument de tout ce qui a suivi l’âge d’or de 65 à 73. Certains albums souffrent d’une impressionnante mésestime, comme si on n’avait pas accepté que le groupe accusa le coup en 73, comme si l’incursion dans le psychédélique en 67 était une anomalie : Satanic majesties, Goats head soup, It’s only rock’n’roll, Black and Blue. Les œuvres solos de Keith Richards (Talk is cheap, Main offender) et le troisième opus Wandering spirit de Mick Jagger se sont malheureusement contentés d’un succès d’estime à leur sortie. Après 72, seul l’album Some girls atteint une quasi unanimité. Sans être de vrais chefs-d’œuvre, Tattoo you, Steel Wheels et Voodoo Lounge sont un peu vite dépréciés dans leurs divers contextes, ce qui n’est pas pertinent. Concédons toutefois que les Rolling stones ont persévéré dans le rock, alors qu’ils n’avaient plus grand-chose à dire à partir des années 80. Cette persévérance a eu pour médaille un revival dans les années 90 : même si le nouveau public stonien n’est pas toujours à la hauteur, ce revival permet de protéger la publicité pour un groupe que sont prêts à laisser tomber les journalistes en quête d’actuel et une bonne partie de ceux qui décident qui est la référence, qui ne l’est pas. Enfin, il existe avec les Rolling stones la question des performances lives. Il circule plusieurs albums lives officiels des stones et leurs tournées récentes enregistrent des records d’affluence. Néanmoins, ces histoires d’affluence n’ont aucun intérêt. Après les organisations chaotiques des années 60 et un opus qu’on ne sait, malgré son charme, comment aborder : Got live if you want it, les Rolling stones furent immenses en concert de 69 à 73. Il n’existe qu’un seul témoin officiel de cette période, l’album Get yer ya-ya’s out. La reprise des chemins de 75 à 77 fut à nouveau chaotique, avec pour seule éclaircie l’année 78. De 79 à 82, les prestations redeviennent mitigées. Aussi, le double album Love your live sera-t-il très décrié par les fans mêmes des stones. Pour le grand public, voilà qui n’est pas très encourageant. Lors du revival, l’album Flashpoint a eu un succès d’estime, mais cette estime est retombée après les deux bonnes tournées (en contexte d’époque) de 90-91 et 94-95. Le groupe ne peut pas jouer en live sans être comparé à ses sommets passés, dilemme médiatique auquel échappe les groupes éphémères estimés des spécialistes. Egalement, les Rolling stones jouent leurs morceaux, alors que la bannière des concerts rock se maintient sur scène essentiellement par l’harmonisation et la dynamique des formations (essentiellement garage).
Toutefois, le commerce des concerts pirates des Rolling stones permet de constater un discours différent des mêmes fans qui daubent Love your live ou même Flashpoint auprès du grand public. Tel concert de 2003, tel autre de 98 sera recommandé comme bon auprès de ceux qui sont tombés dans la soupe stonienne. Les perles lives de la période 69-73 s’accumulent en format CD ou vinyle.
Ce qu’il convient de recommander, ce qui est l’essentiel des Rolling stones : tout le studio de leurs débuts à 1978 est exceptionnel, même si après 72 le groupe a accusé le coup. Dans cette masse, il y a des pics d’intensité de certains albums avec Aftermath en 66, puis le quatuor Beggar’s Banquet, Let it bleed, Sticky fingers, Exile on main street. Mais ne pas délaisser la flambée de grands titres et grandes interprétations de 64 à 67. Ne pas écouter ceux qui déprécient le psychédélisme de 67 : Between the buttons et Their Satanic majesties request qui sont, contrairement à ce qui s’entend partout, nettement supérieurs à la production des Beatles. Désolé, je ne connais pas encore de She’s a rainbow, 2000 light years from home, Let’s spend the night together, Citadel, Ruby Tuesday, Yesterday’s papers, Connection, We love you et Have you seen your mother, baby, standing in the shadow dans le répertoire des Beatles. Mais, ma voix n’étant pas majoritaire, je suis bien forcé de me taire.
 En live, la période 69-73 écrase le reste de leurs concerts inévitablement, ce qui ne se joue pas que sur la seule carte du guitar hero Mick Taylor évidemment. Le vrai fan peut poursuivre au-delà. Des conseils au-delà des stones : l’œuvre solo de Keith Richards déjà citée, le troisième opus de Mick Jagger déjà cité, un concert de 74 de Ron Wood avec Keith Richards, la tournée des Barbarians (Wood + Richards) fin des seventies, l’album The Edward autour de Nicky Hopkins avec quelques stones autour, l’album London underground du jazzman Herbie Mann en 74 pour une version miraculée Bitch avec Mick Taylor, versions que certains collectionneurs stoniens n’ont que par orgueil d’exhaustivité sans bien se rendre compte que ça s’écoute en boucle.

The Who

Mon deuxième groupe favori ex aequo avec les Kinks et le Fleetwood Mac de Peter Green. J’ai constaté un étrange tout ou rien dans la réputation des Who. Il s’agit évidemment de la formation rivale des stones au titre de « plus grand groupe de rock ». Il est rare qu’un passionné de rock ne place pas les Who très haut et les Who touchent des publics de fans de rock plus hard ou plus progressif, à la différence des Rolling stones. Pourtant, j’ai eu la surprise de constater que certains passionnés de musique, notamment de jazz, pouvaient être cassants au sujet des Who. Autre point sombre. Les gens ne retiennent qu’une partie de la production des Who. Il est vrai qu’ils ne furent au sommet que de 65 à 71. Atteignant un grand pic d’intensité en 71, ils chutent très vite, à tel point que leurs titres de 72 et leur double album de 73 sont déjà secondaires. La cassure fut brutale. Mais, ce qui me frappe, c’est que leur légendaire double album de 69 Tommy n’est écouté que d’une faible quantité de fans. Ce qui est estimé, c’est Who’s next, Live at Leeds, Sell out, sinon A Quick One et le premier opus The Who sings my generation, et bien sûr les compilations de grands titres refaites sous des tonnes de pochettes diverses, avec rappelons-le le coffret 4 CD splendide Thirty years of maximum R&B que, par sécurité, j’ai acheté en double (c’est un fan des Who qui m’a dit que j’étais fou). La légende des Who serait surtout construite en paroles et limitée à une sélection draconienne de titres ou albums. Les réticences de fans à écouter Tommy me sont revenues plusieurs fois dans l’oreille. Personnellement, il m’arrive d’écouter Tommy en boucle. Je le trouve exceptionnel. Enfin, il est hélas très peu de grands lives pirates des Who à se mettre sous la dent. Notons tout de même le sublime concert de 69 à Amsterdam et les éditions officielles de concerts (Isle of Wight ou Stockholm second CD de la version Deluxe de Who’s next). Il en est quelques autres remarquables, y compris un tardif de 75 sous le titre Dreaming from the waist.
L’essentiel des Who : tout en studio de 65 à 71 bien inclus. On peut aller au-delà, mais l’excellent n’est pas partout. Ceci dit, plusieurs compilations de morceaux anciens demeurés inédits sont sorties dans les seventies. En live, les officiels (Isle of Wight, Leeds, Stockholm), en insistant sur les versions Deluxe 2 CD : Live at Leeds (allongé sur deux CD), Who’s next (un live de Stockhom). D’excellents pirates de 68 à 73 avec surtout l’imparable Amsterdam 69. A comparer avec Leeds deux CD, car il y a ces deux temps, les grands titres et le concert Tommy. A Amsterdam, les grands titres sont super bien joués, tandis que Tommy excellent est encore en devenir, ce qui permet de vraiment avoir deux concerts Amsterdam et Leeds géniaux mais bien distincts. Enfin, dans le circuit des non-officiels, trouver trois CD de démos préparatoires. Les démos de Tommy, les démos du Lifehouse project et de Who’s next, enfin un CD de démos pour la période 65-68. Conseils : l’album solo Who came first de Pete Townshend et un album de Ronnie Lane avec Pete Townshend.

The Kinks

Ce groupe-là fascine les passionnés de musique rock sixties, mais semble devenir inexistant au-delà de ce public précis. Pourtant, les Kinks, c’est génial. Avec la même limite temporelle que les Who : le groupe a excellé de 64 à 72, la cassure fut ensuite brutale, même, si, par la suite, indépendamment d’une moindre qualité, certaines choses me charment (l’album de 78 et un certain nombre de titres). En 2010, le leader Ray Davies a effectué visiblement une bonne tournée solo dont je regrette de n’avoir pu profité à cause de la vie professionnelle et ses déménagements. De 64 à 72, la musique des Kinks est une collection de perles et joyaux, un répertoire. Les qualités mélodiques du groupe font l’unanimité dans la presse critique, du moins quand elle parle de lui. Il ne s’agit pas d’une formation de virtuoses de l’instrument, mais le groupe n’est pas non plus aussi pop que les Beatles, car la base rhythm’n’blues ou rock reste plus prégnante, et, en même temps, les Kinks furent précoces dans la création d’un rhythm’n’blues ou rock bien anglais et nettement distinct des sources américaines.
Le titre qui a lancé les Kinks n’est pas représentatif de ce qu’ils ont créé ensuite. Il s’agit du mythique You really got me. Le riff saturé est connu et on l’a dit joué, voire créé par Jimmy Page, ce qui est faux. Jimmy Page joue sur d’autres morceaux et Ray Daviezs avait déjà placé ce riff sur un titre antérieur moins rock qui circule dans les éditions de raretés pirates. Chant déluré, riff tranchant saturé et introduction d’un petit solo débridé de guitare dans une structure nette couplet-refrain, quelle suite ! Naissance du freakbeat, influence décisive sur les Who qui y songent quand ils lancent Can’t explain, Anyhow, anyway, anywhere etc., annonce du rock plus dur et du garage. Le groupe a ensuite suivi sa voie avec les perles pop rock à succès imparable de 65 à 67, avec incursion progressive d’époque dans les teintes psyché légères. Sublime ! Après 67, le groupe entame un virage délicat. Il cesse d’être un groupe à succès pour jouer véritablement ce qui leur tient à cœur. L’album de 68 Village green preservation society est une montagne complètement ignorée du grand public, qui pourtant écoute des tas de formations pop rock qui s’en sont inspirés. L’album est au sommet dans le cœur des fans du groupe et ce n’est que raison. D’autres albums majeurs suivent, mais cette fois les avis divergent. Je soutiendrai mon point de vue qui est le bon et qui a la logique et le bon sens pour soi. En 69, sort un album génial Arthur estimé par beaucoup de fans des Kinks, mais pas par tous. Il est original dans leur œuvre avec quelques compositions un peu plus longues, un peu plus instrumentales de six minutes. Certains qui ne l’avaient pas tant goûté dans le passé l’ont redécouvert et écouté en boucle. Il est génial lui aussi. En 70, sort la première partie d’un projet avorté Lola versus powerman. L’album est parfois bien estimé, il est tout de même inférieur à tout ce qui précède, bien qu’il contienne le hit Lola si exceptionnel. En 71, sort une bonne bande originale de films Percy, puis c’est un autre grand album du groupe Muswell Hillbillies. Il n’atteint pas Village green preservation society, mais il s’agit à nouveau d’un tout grand album. Ce sera hélas le dernier chef-d’œuvre. En 72, sort encore un double album Everybody’s in showbiz, everybody’s a star, avec une partie studio et une partie live. La partie studio contient plusieurs perles. C’est le dernier grand album des Kinks. Ensuite, c’est le déclin rapide, encore que s’écoutent les albums suivants. Il y aura de bons morceaux des Kinks jusqu’en 84 grosso modo. Mais, c’est vrai qu’après 72, c’est après 72. Ceci dit, si les Kinks ne sont pas une grande formation live, il y a quelques concerts étonnants de la période 72-74, en décalage qui plus est avec l’âge d’or studio qui s’arrête à 72.
L’essentiel des Kinks : tout le studio des débuts à 72. On peut aller jusqu’en 84 pour une sélection de bonnes créations tardives à l’occasion. En live, rien d’officiel, mais de bons concerts pirates de la période 72-74. Enfin, il est conseillé de courir non seulement les éditions d’albums à bonus tracks et le double CD officiel des BBC sessions, mais encore les éditions pirates de chutes de studio, notamment la série des trois Great Lost Kinks Album. Il existe un officiel de 73 interdit de réédition pour des raisons de conflit entre le groupe et leur première maison de disques à l’initiative du projet. Les chansons se récupèrent aujourd’hui pour une grande partie en bonus tracks, mais on peut aussi collectionner le mythique Lost Kinks album en vinyle, ne pas confondre avec la série de trois CD. Surtout, il faut l’édition digipack blindée de Village green preservation society, collector monstre.

Fleetwood Mac (époque Peter Green)

Il existe deux groupes de ce nom, la liaison se faisant par la continuité d’un bassiste et d’un batteur entre les deux. Le premier groupe a éclaté et deux musiciens ont reformé un groupe du même nom pour aller vite. Le second groupe dominé par les présences féminines a connu le succès. Il n’est pas mal, mais ne joue pas ainsi dans la cour des grands. Ce sont les Fleetwood Mac avec Peter Green qu’il convient de retenir. Ce qu’il y a de fascinant, c’est que l’œuvre de ce groupe génialissime est difficilement accessible et partant peu connue. Le dernier album studio, différent de leur production antérieure, se trouve sur une autre maison de disques et n’est pratiquement pas diffusé : Then play on. Le dernier succès en 70 Man of the world n’est pratiquement pas placé sur les compilations, et ne figure pas sur les albums. Il est lui aussi quasi introuvable. Quelques autres derniers titres sont durs à dénicher. Et c’est d’autant plus impressionnant qu’en 70 le groupe est au sommet, juste avant la catastrophique dégringolade du leader victime de son abus des drogues.
Les concerts du groupe en 69 et 70 font découvrir des morceaux mélodiques longs stupéfiants complètement ignorés visiblement de la presse rock spécialisée. Je ne comprends pas que le second Rattlesnake shake de 25 minutes sur le second CD du Live at Boston édition trois CD puisse autant passer inaperçu. Il y a là quelque chose d’inexplicable. Le groupe semble être confiné à son image de puristes blues du début. La première phase blues n’a rien d’une image d’Epinal à minimiser. La production est déjà éblouissante et est réunie dans un splendide coffret de 6 CD bien fournis : The Blue Horizon Sessions.
Que recommander ? Tout des débuts à 1970 inclus, enregistrements lives comme enregistrements studio. Des concerts enregistrés en 69 sont d’une beauté à couper le souffle avec un son d’une qualité exceptionnelle dans les circuits bootlegs. Il est absolument nécessaire de chercher à connaître le Live at Boston trois CD, le single Man of the world et l’album Then play on, pour voir jaillir de l’ombre un véritable sommet de l’histoire du rock complètement méconnu ! C’est tout simplement sidérant. Le manque de reconnaissance pour ce groupe est un phénomène complètement incompréhensible. Peter Green s’effondre en 70-71, bien que circulent quelques prestations solos de 71. Il ne reviendra jamais à son grand niveau bien sûr, mais il y a quelques bonnes réussites solos tardives de Peter Green. Danny Kirwan, dans sa compagnie, a lâché de belles créations lui aussi pour le groupe vers 70, mais je ne sais pas ce qu’il est devenu après, si ce qu’il a fait est bon. Je n’entends parler de rien. Conseil : s’intéresser aussi à ce que Peter Green a enregistré avant de créer le groupe Fleetwood Mac, notamment à son passage remarqué au sein des Bluesbreakers de John Mayall.

A suivre, les noms de Première catégorie, apparemment : The Beatles, David Bowie, The Clash, Fairport convention + Richard Thompson, The Jimi Hendrix ExperienceLed Zeppelin, Legend + Mickey Jupp, Pink Floyd (période Syd Barrett et album Meddle) + Syd Barrett, The Pretty Things, The Small Faces, Rory Gallagher + Taste, The Them + Van Morrison, The Yardbirds (période Jeff Beck).
Ceux de Deuxième catégorie, selon moi bien s$ur : The Action (+ The Mighty baby), The Animals (+ Alan Price Set + Eric Burdon and the (new) Animals), The Creation, The Easybeats, The Faces, Les Fleur de Lys, Kaleidoscope + Fairfield parlour, The Marmalade (si titres bien sélectionnés), Timebox (+ Patto), Traffic.
Ceux de Troisième catégorie, toujours à mon sens : The Attack, The VIP’s + Art + Spooky Tooth (trois premiers albums), The Artwoods, The Birds (groupe de Ron Wood), The Edgar Broughton Band, Jeff Beck group (période Rod Stewart et Ron Wood), The Spencer Davis group (période Stevie Winwood), Donovan, Zoot Money’s big roll band, Kevin Ayers + Soft machine (premier album, sinon deux premiers albums),The Move, The Zombies.
Ces listes sont rapidement improvisées et je remanierai cela. Je tiens à faire mieux connaître certains méconnus : Richard Thompson, Legend, Kaleidoscope, The Move. En même temps que j'ai déjà signalé à l'attention des références de connaisseurs: The Action, The Creation, Les Fleur de Lys, The Attack, etc.

Tout ce qui précède n’est que du haut niveau, puisqu’il y a encore d’autres artistes anglais dont j’admire des albums dans leur intégralité ou presque, etc.