vendredi 9 mars 2012

60. & 61. Dogs: Dogs et "Walking shadows"

Le premier groupe des Dogs s'est formé en 1973 à Saint-Valéry en Caux, sur la côte normande. La plage se compose de galets. Eux, ils sont quatre. Le batteur joue avec des gants. Ils aiment le répertoire rock des années 50 et 60, et ils chantent en anglais. Cette première mouture du groupe fait parler d'elle lors de concerts au Havre, au Golf Drouot, etc. Un article de Rock & Folk les signale déjà à l'attention. Mais cette première mouture n'a pas laissé de disque de 73 à 76. Deux membres s'en vont. Il ne reste plus que le batteur Mimi Gross et le guitariste Dominique Laboubée. Ils ont leur local à Mont-Saint-Aignan près de Rouen et recrute un lycéen à la basse. Après quelques concerts, ils trouvent un second guitariste et redeviennent quatuor.
Dominique Laboubée est le moteur du groupe, il aligne les interprétations de titres rock'n'roll ou sixties et il compose du rock avec des facilités inconnues jusque-là dans l'Hexagone. Il a également une présence magnétique importante.
Je n'arrive pas à comprendre comment le groupe a pu ne sortir aucun disque de 73 à 78, ils ont pu ne sortir aucun disque. Leur premier disque trois titres est pratiquement une autoproduction, puisqu'ils sont simplement lancés par leur ami disquaire de Rouen qui crée pour l'occasion le label Melodies Massacre. Il sort en janvier 78 à 3500 exemplaires. Il contient trois titres énergiques exceptionnels, dont l'un va devenir le nom de la célèbre revue de rock des années 80: Nineteen. Titre d'un Chuck Berry punk, "19" donne superbement naissance à une formation rock étonnante. Par ses sources d'inspiration, le groupe des Dogs s'associe quelque peu dans mon esprit à la tendance du rock garage des années 80. En tout cas, je le perçois comme le meilleur groupe de rock français. Les deux autres titres de ce premier essai sont également superbes. Il faut dire que les années avaient déjà mûri le groupe.

Dogs Nineteen

No way
Charlie was a good boy

La presse s'enthousiasme et le public rock suit.
Mais, le second guitariste, dernier venu, quitte le groupe. C'est sous la forme d'un trio qu'est enregistré le second disque Go where you want to go au cours de l'automne 78, il contient cinq titres et sera salué disque du mois dans le mensuel Best.

Teenage fever
Go where you want to go
Here comes my baby (Live 79 Here comes my baby & Little girl/avec un commentaire télé bref)
My life

You're gonna loose me

Ces deux premiers disques résolument indispensables figurent en bonus tracks sur mon édition CD du premier album, car le groupe a pondu cinq albums remarquables avant que la défonce ne les rende moins pertinents par la suite. Là, un nouveau livre de Keith Richards circule qui fait l'apologie du groupe de rock qui mythiquement se défonce à la drogue. L'énergie rebelle du rock n'a pas besoin de cette association. On peut admettre dans le rock le discours de ceux qui essaient les drogues pour explorer des trips musicaux. Dans tous les cas, la drogue enlève la lucidité et entre la création sous influence et la création des chansons, il y avait un travail essentiel qui se faisait sans la drogue. Le mythe de la défonce n'est lui que l'exaltation morbide de ceux qui y restent, avec l'hypocrisie d'artistes qui, en ayant réussi, ont l'argent pour les cures régulières à la différence de la plupart du public qu'ils semblent vouloir endoctriner. Aujourd'hui, Keith Richards ce n'est plus Jumpin' Jack Flash. Mais, bref, cinq albums punk des Dogs ont suivi, à commencer par Different en 1979. On passe du frénétique A different me à l'enjôleur Sally's eyes...

A different me
(live Montbéliard 1982)
Gotta tell her
Words (ceci n'est pas une reprise des Bee Gees)
More from you
I'm real (reprise du groupe sixties à mon sens tout de même secondaire Don & the Good Times)
Stranger than me
(I'm gonna to learn to) Live with it
Nobody but me (reprise des Isley Brothers)
Terminal state
Fortune teller (signé Neville et déjà repris par les Stones)
The Greatest gift
Lonesome hearts
Sally's eyes

En 1980, paraît le second album "Walking shadows". Les Dogs s'éloignent du style sixties pour excellemment rentrer dans leur époque. Je préfère ce qui a précédé, mais l'album est exceptionnel en qualité. La pochette du CD le présente comme leur chef-d'oeuvre. Il s'agit d'un album inventif et toujours le signe qu'enfin un groupe français pouvait jouer du rock à hauteur des anglais, américains, australiens et bientôt suédois.

Secret life
Boy
Algomania (studio live)
Walking shadows
The disfigured
Underworld
'79 (I've lost my mind in... / tribute)
Skin on skin
Anna Jane
Evil heart

Le CD compte deux bonus tracks, les titres du 45 tours contemporain sur lesquels le groupe chante en français.

Cette ville est en enfer
Trouble fête (live 80)

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