mercredi 9 mai 2012

100. (Spécial) Love forever changes (album culte)

Au début, j'ai pensé sauter à pieds joints le 100 à l'aide d'un tir groupé. Finalement, je m'autorise un spécial album culte, car il y a plusieurs niveaux d'obscurité pour les groupes et celle qui concerne le groupe Love est assez inquiétante. Bref, si vous avez une amie qui écoute les Doors, faites-lui écouter Love, elle sera saisie.

Malgré la constance avec laquelle la presse rock spécialisée salue l'importance de l'album suivant, rien n'y fait auprès du public. Je cite ici un extrait (où je n'y suis pour rien) de la rubrique Wikipédia en français sur cet album (état du 9 mai 2012) :

"Il ne rencontra pas de succès immédiat, n'atteignant que la 154e place des charts, mais a acquis un statut d'« œuvre culte » avec les années, concrétisé par sa présence dans de nombreux classements des « plus grands albums de tous les temps » : 6e pour le magazine britannique NME, 82e pour les lecteurs du magazine Q, 40e pour le magazine Rolling Stone, 83e dans un sondage réalisé par la chaîne de télévision Channel 4 en 2005, et est placé dans la liste des 101 disques qui ont changé le monde du journaliste musical Philippe Manœuvre."

Je vais très peu commenter. Arthur Lee domine le groupe, c'est un véritable génie, mais il lâche un peu la bride et permet à un autre membre Bryan MacLean de composer un ou deux titres par album. Bryan offre alors deux titres sur les 11 de Love forever changes, tous deux splendides dont le titre d'ouverture mythique Alone again or qui ne peut que laisser rêver à ce qu'aurait pu être la carrière du groupe si Bryan était demeuré en son sein et s'il avait pu participer plus abondamment. J'ai rendu compte des deux magnifiques éditions CD (tardives) des enregistrements solos d'époque de Bryan MacLean sur le blog.
Mais il ne faut pas oublier non plus la beauté saisissante des titres du seul Arthur Lee comme on pourra s'en apercevoir aisément. Après Alone again or, A house is not a motel peut rendre fou. Or, les autres titres sont tous du même niveau, nous n'avons pas écouté le meilleur au début, car toute cela s'enchaîne miraculeusement et il est difficile de distinguer les titres les plus éblouissants. Une légende veut que Stendhal ait pratiquement perdu la raison en découvrant Florence et l'Italie (ce qui est bien suspect vu les avis de béotien qu'il émet dans ses relations de voyages). C'est un peu le risque à écouter Love forever changes. D'ailleurs, c'est une erreur de ne s'en tenir qu'aux trois premiers albums correspondant à la première formation Love. Les quatrième et cinquième albums sont indispensables également, ainsi que certains bootlegs et que certaines éditions tardives, j'en reparlerai.
Old Man rappelle que les compositions de MacLean sont plus tendres lorgnant vers un côté composition classique éternelle, celles de Lee sont plus empreintes d'un rythme blues et rock dansant. Arthur Lee est un stupéfiant génie des arrangements et il transcende le rock en une forme de musique classique tout au long de cet album dont toute la fin est à lui des titres 6 à 11. Les morceaux de bravoure s'accumulent dans une magie d'exception jusqu'à You set the scene. Un petit truc particulier qui fait tache dans l'ensemble de perpétuelle séduction et volupté que constitue cet album, une chute agressive à fausse note sur "The Good humor...", mais pendant conceptuel provocateur de l'explosion atomique suivie de plage hawaienne qui s'imposa si sublime sur un titre majeur du précédent album Da Capo.
Je traiterai des bonus une autre fois, ici l'album tel quel. Un joyau certainement pas surestimé, à tel point qu'il est risible de se vanter de classements comme ceux qui précèdent. Le classement de 6ème n'est pas exagéré en soi, ce sont les autres classements qui restent encore eux aussi sur la réserve quand ils se vantent que non.

Alone again or
A house is not a motel
Andmoreagain
The daily planet
Old Man
The Red telephone
Maybe the people would be the times or between Clark and Hilldale
Live and let live
The Good humor man he sees everything like this
Bummer in the summer
You set the scene

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire