samedi 14 juillet 2012

Encyclopédie du rock britannique sixties : lettre A

The Abdabs :
Un des premiers noms de Pink Floyd, avec Syd Barrett, Roger Waters, Rick Wright, Nick Mason que vous devez reconnaître bien sûr. Plus précisément, Waters, Wright et Mason ont formé le groupe Sigma 6. Avec l'arrivée de Juliette Cale (future Mrs Wright), de Bob Close et de Syd Barrett, le groupe a plusieurs fois encore changé de nom : The T-Set, The Screaming Abdabs et simplement The Abdabs. J'ai un mini CD, à n'écouter que sur un poste qui le permet!, où ils portent le nom The Architectural Abdabs, mais je ne sais plus où j'ai rangé ce mini CD. Le groupe était plutôt rhythm'n'blues, à l'exception de Bob Close plutôt jazz. Ce dernier a rapidement quitté le groupe qui est devenu Pïnk Floyd. Youtube a l'air d'attribuer le nom The Screaming Abdabs à d'autres, en 69, 72 et 2007, mais je n'ai pas envie de commencer d'emblée à me disperser.

The Accent : groupe sans impact, simplement présent sur la compilation Rubble, titre de référence de 67: Red sky at night.
La face B Wind of change figure sur le CD 11 de la série Rubble (deux coffrets de 10 CD). Red sky at night figure sur le CD 6 (premier coffret). Il s'agit d'un groupe du Yorkshire d'abord nommé Blood Group, puis Blue Blood Group. En 67, ils ont une réputation psyché à l'Alexandra Palace, en présence de groupes tels que Move, Pretty things. Six titres auraient été enregistrés en août 67, mais il n'en reste que ces deux titres sur 45 tours. Le guitariste Rick Hayward, homme de sessions studios, aurait sorti un album psych-folk en 71.

The Acid Gallery : D'abord sous le nom des Epics, ils sortent un 45 tours Henry Long, puis il change de nom et avec la présence de Roy Wood et Jeff Lynne (The Move, Idle Race), ils sortent un autre 45 tours en octobre 69 qu'on croira forcément de The Move : Dance around the maypole (Roy Wood) / Right toe blues

The Act : Un groupe freakbeat du Essex sous la houlette de Kenny Lynch, lequel écrit avec Mort Shuman (dans l'idée d'un nouveau Sha la la la lee), la face A du troisième single Just a little bit, mais le titre, très bon, a un temps de retard sur l'esprit de l'année 68.
Discographie du groupe:
Cobbled streets / One heart (mai 67)
Here come those tears again / Without you (septembre 67)
Just a little bit / Remedies of doctor Brohnicoy (janvier 68)
Les titres du dernier 45 tours figurent sur les CD 13 et 17 du second coffret Rubble.

The Action : ****
Groupe majeur. Compilation Action packed, album posthume de démos Rolled gold, et double CD BBC Sessions, voire aussi The Mighty baby deux très bons albums dans un style différent. Reggie King, voix splendide, a sorti un album solo et Alan King a fait partie du groupe Ace qui a eu un succès avec le titre How long en 75. Mais, l'essentiel reste The Action. J'ai déjà proposé deux entrées pour ce groupe. S'y reporter.

The Addicts : chanson de 64 "That's my girl".

Afex : Groupe énigmatique d'un 45 tours She's got the time / I never knew love was like this
La face A figure sur le CD 20 du second coffret Rubble.

After tea : groupe néerlandais, mais le guitariste anglais Ray Fenwick est passé par deux groupes néerlandais The Tee Set et After tea. Il a participé à l'album National disaster de ce groupe en 67 et à trois hits très relatifs : "Not just a flower in your hair", "We will be there after tea" et "Snowflakes on Amsterdam". Oui, c'est assez pourri. Ray Fenwick, dont le permis de travailler aux Pays-Bas prit fin en 67, retourna en Angleterre, intégra une mouture tardive du Spencer Davis Group, il a joué dans Fancy, remplacé Steve Howe pour The Syndicats et il a été lead guitariste du Ian Gillian Band, groupe formé par l'ex Deep Purple Ian Gillian. Il a aussi composé la musique de la série télé Magpie des années 70 et il a participé à l'album live Windows de Jon Lord en 74. Il a joué aussi sur plusieurs titres de Bo Diddley en 72 pour The London Bo Diddley sessions. Mais, bon, pourquoi je vous raconte tout ça. Il a eu au moins la chance de jouer avec Bo Diddley, c'est tout ce que j'en retiendrai.

Skip Alan trio : groupe londonien qui a tenu jusqu'en 65, quand Skip Alan est devenu batteur des Pretty things.

The Allisons: Un duo qui a représenté l'Angleterre à l'Eurovision en 1961. Leur titre Are you sure a connu le succès et je l'ai sur au moins une compilation tout public et très pop. Ils ont fait un album entier avec le même titre Are you sure et puis ils ont sûrement disparu.

Ambrose Slade / Slade (d'abord The 'N Betweens) ** : Slade, pas n'importe qui ou n'importe quoi, ce groupe dont un album confirme leur rébellion écolière contre l'orthographe Slayed? pour Slade, rébellion qu'exprimait la corruption de leurs titres Coz I luv you, etc., ce groupe, dis-je, je déploie la grande rhétorique, ce groupe a dominé les ventes de 45 tours en Angleterre pendant toute la première moitié des seventies, équivalent seventies des Beatles donc. C'est un super groupe et je soutiens pleinement le membre du groupe Oasis qui déclare que ce groupe est plus important que Radiohead. Même, je trouve ça mesquin de ne pas oser être plus clair, vu que Radiohead il faut du courage pour écouter de pareilles horreurs, OK Computer à la limite, tandis que Slade, c'est chouette.
[Admirez un peu la période rhétorique et sa chute]
Illustration :
Bon, on peut sauter par-dessus les premiers titres sous le nom N' Betweens et Ambrose Slade, même si la reprise de Martha my dear fait tiquer.
En 69 si je ne m'abuse, splendeur avec cette pure merveille : attention les oreilles, même pour une ballade l'amorce est hard rock, attention les yeux ils sont glam rock: Coz I luv you, c'est du glam et c'est hard.
C'est pas génial?
On reprend, en vous ménageant un peu avec la version 45 tours plus reposante, vous serez obligés de les prendre au sérieux: Coz I luv you.
Ils ont été 6 fois numéro 1 en Angleterre avec Coz I luv you, Take me bak 'Ome, un remarquable Mama weer all crazee now, ce petit bijou Cum on feel the noize, Skweeze me, pleeze me, Merry christmas everybody. On peut remplacer la chanson de Noël par des titres plus intéressants : Gudbuy t'Jane. Pour ceux que l'allure du groupe effraie, le génial compositeur c'est le bassiste avec sa veste violette et son T-shirt blanc, mais on ne lâcherait pour rien au monde l'effrayant chanteur et l'effrayant guitariste. Je reprends la liste de titres : My friend Stan, Everyday, Far far away, The Bangin' man, Look wot you dun. Sur leur live, on peut encore apprécier leur reprise de Hear me calling de Ten Years after ou de Darling be home soon des Lovin' Spoonfull avec l'incident technique au milieu. Get down and get with it. Maintenant, une chanson d'esprit collectif, mais valable, surtout par contraste avec les piètres années 80 : My oh my (1983), et puis la décadence dans le rock de stade en 1991 Radio Wall of sound. Encore que ce n'est pas dégueu.

Amen Corner : Ils ont eu de petits succès commerciaux dont un hit (If Paradise was) Half as nice. Leur carrière se fait sur deux maisons de disques et j'ai donc une compilation d'une moitié de leur carrière, je ne suis pas vraiment intéressé.

Amm / The Scratch orchestra avec Cornelius Cardew : de la musique étrange avec parfois n'importe quoi comme instruments, anecdotique: The Great learning.

Tim Andrews : En 66, il a failli devenir un membre du groupe américain créé de toutes pièces les Monkees, mais la compagnie décida qu'il y avait déjà assez d'un anglais dans le groupe, Davy Jones le manchestérien. Pour le coup, c'est le devenir de Tim Andrews qui est devenu manchestérien. De petite taille, il a eu une carrière tout aussi modeste: Sad Simon lives again, puis en duo avec Paul Korda Smile if you want to ou How many more hearts must be broken. Oui, c'est super, c'est ce que je pense aussi.

Andromeda : Groupe de John Cann qui fera ensuite partie d'Atomic Rooster et de Bullet / Hard Stuff. Leur version de Go your way souffrira inévitablement de la comparaison avec celle du groupe The Attack (voir plus bas). Il y a tout un album au nom du groupe.

Andwella's dream : groupe à peu près anecdotique, même si quelques petites choses intéressantes, pas mal du tout, de la fin des sixties. Deux singles Sunday et Mr. Sunshine et un album Love and poetry en 69, puis Every little minute en 70.
Ils ont d'abord joué des reprises de Cream et Hendrix sous le nom The Method. Ils ont aussi par la suite enregistré deux albums sous le nom plus court d'Andwella (World's end en 70 et People's people en 71).
Dave Lewis a enregistré un album rare de démos: Songs of David Lewis, en 70.
Discographie pour les singles:
Sunday / Midday sun (juin 69)
Mrs ManFelix (août 69)
Mr. Sunshine / Shades of grey (novembre 69)
Every little minute / Michael Fitzhenry (70)
Are you ready? / People's people (70)
Sunday figure sur le Rubble CD 17.

The Animals : **** Groupe majeur. En plus d'un live et d'un accompagnement de Sonny Boy Williamson, leur oeuvre tient en deux CD 40 titres. Mais il faut ensuite s'attacher aux carrières respectives d'Alan Price qui forme son combo Alan Price Set et d'Eric Burdon qui forme The New Animals aux Etats-Unis, puis qui joue avec le groupe War, puis qui a sa propre carrière solo. La voix d'Eric Burdon, l'orgue d'Alan Price, un des fleurons du début de la British Invasion et plusieurs titres inoubliables, présence également de Chas Chandler. Je recommande également vivement les albums des nouveaux Animals à San Francisco autour d'Eric Burdon. Entrées à venir sur ce blog.

The Answers : Groupe freakbeat dont le guitariste sera pris par les Misunderstood, grand groupe garage d'américains expatriés en Angleterre. Just a fear figure sur le Rubble CD 13.
Just a fear / You've gotta believe me (février 66)
That's what you're doing to me / Got a lettre from my baby (juillet 66)

The Anteeks : Un groupe qui a enregistré un single en 66 "I don't want you", woah la puissance anecdotique d'une encyclopédie. Faites-moi le plaisir de l'écouter au moins une fois.

The Apex rhythm and blues all stars :  Un groupe du milieu des années 60 avec Ian Hunter futur Mott the Hoople. Ils ont enregistré un EP avec les titres Tall girl, Reeling and rocking, Down the road apiece et Sugar shack.

The Apple : Ils ont sorti en 68 une reprise du hit des Scaffold "Thank U very much" sur le seul marché américain avec pour face B le titre "Your heart is free just like the wind". Deux singles sont encore parus à la fin de la même année 68 : un encore plaisant Let's take a trip down the Rhine en octobre (face B : Buffalo Billycan qui a été retenue sur le Rubble CD 20) et un plutôt raté Dr. Rock en décembre (face B dépressive agréable : The Otherside). En fait, ils ont encore eu droit à un album en 69 An Apple A day.

The Applejacks : Groupe de 64 qui s'est d'abord appelé The Crestas, puis The Jaguars, avec pour signe particulier une femme bassiste. Ils ont eu quelques singles un instant bien placés: Tell me when, Like dreamers do, Three little words, ce qui leur a donné la possibilité d'enregistrer un album, mais ils sont retombés aussitôt dans le néant. Ce n'est pas que ce soit mauvais, mais c'est de la pop légère et qui donne peu en concert.

The Aquarian Age : Un 45 tours à signaler en mai 68 dont la face A se  trouve sur le Rubble CD 3.
10,000 Words in a cardboard box / Good wizard meets naughty wizard
Ces titres figurent en bonus tracks sur une réédition de l'unique album de Tomorrow. Il s'agit de prolongements des projets de Mark Wirtz avec Keith West et Twink. Steve Howe est présent à la guitare. Il est aussi question de John Mac Laughlin et Nicky Hopkins.

Argent : groupe de Rod Argent qui porte son nom. Un vrai désespoir. Qu'est devenu Rod Argent, l'un des deux génies des Zombies? Qui lui a dit d'écrire et d'enregistrer un truc pareil : Hold your head up? Ce n'est pas moi qui vais vous en proposer la version longue. J'ai un best of du groupe et je ne sais pas quoi penser. Une catastrophe. God gave rock and roll to you. Rod Argent sortira un album solo en 1979: Moving home.

Argosy : Un 45 tours solitaire en septembre 69 avec des noms à remarquer : Caleb Quaye et Reginald Dwight (Elton John). C'est un autre membre qui compose Roger Hodgson et rien à voir avec les débuts de Supertramp qui a aussi opté pour le nom Argosy.
Les deux titres sont sur les CD 18 et 20 de The Rubble Collection.
Mr. Boyd / Imagine

P.P. Arnold : ** Elle fut une ikette pour Ike and Tina Turner, mais menacée par Ike elle s'enfuit en Angleterre, sous la protection de Mick Jagger, ce héros!, puis connaît une intrigue amoureuse avec une voix exceptionnelle et un génie rock important de l'Angleterre Steve Marriott des Small Faces. Tous les deux sont petits et tous les deux ont d'énormes voix. Elle a également un visage qui plaît. Oldham, manager des Stones, même s'il ne pige sans doute rien à leur musique, arrive avec les gros contrats.
Le premier album s'intitula carrément: The First Lady of Immediate. Les géniaux Small Faces y participent, ou bien les célèbres mais à mon sens plus mitigés The Nice. Un second album Kafunta sortit en 69-70. L'intérêt, c'est que sa voix exceptionnelle n'est pas renvoyée à une orchestration soul américaine classique, mais qu'elle est plongée dans un bain musical anglais dit "baroque".
Elle remporte d'emblée un certain succès avec un titre des débuts de Cat Stevens, alors pas encore si célèbre bien: The First cut is the deepest. Elle enchaîne avec The Time has come (une des compositions de Paul Korda pour elle) et If you think you're groovy, composition de Steve Marriott. Elle connaît un nouveau succès important avec le poignant Angel of the morning en 68, au détriment de Billie Davis dont la version est pas mal non plus.
Elle part en tournée avec The Nice comme backing band, puis T.N.T. Elle participe au titre Tin soldier, l'un des nombreux titres éblouissants des Small Faces, et lors d'une reformation dix ans plus tard fera partie des choeurs qui les accompagnent. Sa version de The First cut is the deepest sera réédité, lorsque Rod Stewart remportera un certain succès avec la sienne.
C'est l'occasion de citer un des nombreux titres géniaux des Small Faces: c'est pour elle que Marriott a écrit Afterglow (of your love).
Bizarrement, elle semble avoir été enfermée dans une image sixties, elle a accompagné dans l'ombre pas mal de grands noms nés des sixties au cours des seventies, puis dans les années 80 elle fait les choeurs pour Boy George ou Billy Ocean avant qu'un accident de voiture la blessant aux jambes ne l'éloigne de la scène.

Arrival : Un groupe de Liverpool de la fin des 60s qui connaît un petit succès en 1970 avec Friends et I will survive (rien à voir). Le présentateur de Top of the pops sur le premier lien vidéo est le célèbre Jimmy Saville, mort il n'y a pas si longtemps. Les trois chanteurs du groupe feront partie d'un groupe Kokomo quelques années plus tard (titre de Kokomo en 73 : Angel).

Art (- Spooky Tooth): ** Art est en fait le premier nom du groupe Spooky Tooth pour son premier album, sachant que certains ont déjà eu une belle carrière sixties avec le groupe obscur The V.I.P.'s. L'album Supernatural fairytales que j'ai en vinyle est tendance psyché, très bon. Entrées prévues.

The Artwoods: *** Groupe du frère aîné de Ron Wood, Arthur Wood, ce qui crée par contraction le nom du groupe Artwoods, mais aussi de Jon Lord, futur Deep Purple qui met ici à contribution son talent d'organiste et même de compositeur. La scène ici est celle d'un rhythm'n'blues anglais, mais moins âpre que celui qu'on dénomme classiquement ainsi, peut-être plutôt British Blues. Entrée prévue et inévitable pour cette remarquable formation méconnue.

Ashkan : Groupe qui a sorti un album de titres personnels bluesy un peu progressifs In from the cold en 69, mais il manquait quelque chose : One of us two.

Atomic rooster : groupe anecdotique formé après la dissolution du Crazy World of Arthur Brown qui a connu de nombreux changements de personnel de 69 à 73, avec Vincent Crane à l'orgue, Carl Palmer à la batterie (bien vite parti pour former Emerson, Like and Palmer), John Cann d'Andromeda un temps à la guitare ou même Chris Farlowe un temps chanteur du groupe. Les cinq albums sont restés obscurs, deux titres ont eu un peu de lumière en 1971 : Tomorrow night et Devil's answer, mais bon...

The Attack: **** groupe majeur. J'ai déjà fait une entrée, non?, et je n'hésiterais pas à le refaire ou à faire un doublon. L'oeuvre conservée, 19 titres, tient sur un CD. J'ai deux compilations: la bootleg Magic in the air et puis désormais l'officielle exhaustive About time!
Hi ho silver lining (manque de bol, avec tout l'avantage de sa notoriété, Jeff Beck a sorti le même titre au même moment)

The Attraction : groupe un peu plus qu'anecdotique, c'est-à-dire un peu moins..., de 66 qui a repris Stupid girl des Stones (face B Please tell me) et Party line des Kinks (face B: She's a girl). Ce qu'ils ont fait de mieux est sans doute la face B She's a girl.

Brian Auger Trinity : *** très bon. C'est abusivement que certains 45 tours et l'album Jools sont sortis sous le nom de Julie Driscoll, la célèbre directrice du fan club des Yardbirds. Plusieurs albums à collectionner. Je crois avoir déjà pondu une entrée, d'autres sont prévues et je peux améliorer ce que j'ai déjà fait. Bref, j'y reviendrai inévitablement. This wheel's on fire (Dylan).

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